The Last Movie : La critique
The Last Movie est un total délire de l’acteur réalisateur Dennis Hopper.
Joyeusement partagé par toute une troupe d’artistes et de néophytes, embarqués dans le même élan créatif.
Important de le préciser, dans une époque propice aux dérives hallucinatoires.
Sorti en 1971, The Last Movie baigne dans une atmosphère où se mêle vapeurs d’alcool et autres substances non autorisées, dont on se doute fortement que tout ce beau monde a fait un usage pas vraiment modéré.
Ce qui n’empêche pas The Last Movie d’être un vrai film d’auteur, de cinéphile, de cinéaste amoureux se son art.
Deuxième long-métrage de l’Américain Dennis Hopper après le carton Easy Rider, The Last Movie, co écrit avec Stewart Stern est présenté comme "une oeuvre virtuose sur l’innocence perdue, un film-trip sur le processus de création et une violente diatribe contre le système hollywoodien. Une production légendaire des années 1970 qui reste un véritable ovni dans le paysage cinématographique américain."
La nouvelle restauration 4k offre une qualité d’image fort agréable en plongeant efficacement le spectateur au coeur de cette composition, aussi inspirée qu’un tableau. Traitée à la manière d’un peintre expressionniste comme le revendique l’auteur, qui utilise le cinéma comme une palette et ses codes comme des couleurs à assembler. Si effectivement, le montage "très audacieux" de Dennis Hopper a de quoi déconcerter, c’est justement ce qui fait l’intérêt de ce film. Qui sonne comme un peu expérimental, à l’heure où la Nouvelle Vague française atteignait les côtes américaines.
"En le voyant, ça devrait faire un peu penser à Godard." analyse le réalisateur, "Si je l’ai fait c’est parce que je l’avais entendu dire que les films devaient avoir un début, un milieu et une fin-mais pas nécessairement dans cet ordre."
De fait, le parti pris est de nous inviter à assister à un tournage, sorte de "film dans le film", à l’instar de La nuit américaine que Truffaut tourna deux ans plus tard.
Une époque et des créateurs qui s’interrogeaient sur leur art avec humour et dérision, voire cynisme, pour le plus grand intérêt des cinéphiles et des curieux.
Un vent de folie, qui a son charme.
Moi, j’aime bien.
SYNOPSIS
Une équipe de cinéma est venue tourner un western dans un village péruvien niché dans les Andes. Une fois le film terminé, tous les Américains s’en vont, à l’exception de Kansas, l’un des cascadeurs, qui souhaite prendre du recul vis-à-vis d’Hollywood et s’installer dans la région avec Maria, une ancienne prostituée. Les choses dégénèrent lorsque les habitants décident de tourner leur propre film : les caméras, les perches et les projecteurs sont faux, mais la violence qu’ils mettent en scène est elle bien réelle. Kansas va se retrouver héros malgré lui de cette « fiction »…
BANDE ANNONCE
FICHE TECHNIQUE
Durée du film : 1 h 48
Titre original : The Last Movie
Date de reprise : 18 juillet 2018
Réalisateur : Dennis Hopper
Scénariste : Stewart Stern
d’après une histoire originale de : Dennis Hopper et Stewart Sern
Interprètes : Denis Hopper, Kris Kristofferson, Henry Jaglom, Don Gordon
Photographie : Lászlo Kovacs
Montage : David Berlatsky, Antranig Mahakian
Musique : Kris Kristofferson, John Buck Wilkin, Chabuca Granda, Severn DardenA et les villageois de Chinchero, Pérou
Producteur : Paul Lewis
Distributeur : Carlotta Films
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