Fahrenheit 451 : La review du film HBO / OCS

Date : 19 / 05 / 2018 à 14h00

Sources :

Fahrenheit 451 est la très bonne adaptation du roman éponyme de Ray Bradbury déjà porté sur grand écran par François Truffaut en 1966.

Le titre choisit par l’auteur fait référence au point d’auto-inflammation, en degrés Fahrenheit, du papier. Cette température équivaut à 232,8 °C.

Si le long métrage garde l’essence même du livre, il a été bien réactualisé et sa trame diverge beaucoup de l’original, montrant un personnage principal non marié ne suivant pas l’histoire de l’œuvre initiale.

Le travail des scénaristes Ramin Bahrani et Amir Naderi est très bien fait. Ces derniers utilisent avec intelligence la dématérialisation des livres pour apporter un intéressant complément aux objets papier.

En effet, dans un univers dystopique, les livres sont interdits. Tous ceux découverts sont brûlés par des pompiers dont le métier est de mettre le feu à de tels objets néfastes. Les détenteurs sont condamnés et rejoignent la légion des indésirables.

Mais un jeune pompier progressivement troublé par son métier va commencer à se poser des questions sur sa société et sur cet interdit mise en place sous le prétexte de rendre les humains plus égaux.

L’univers futuriste décrit fait froid dans le dos, ayant des similitudes avec l’excellent 1984 de George Orwell et présentant un avenir où les mots sont des dangers pour le pouvoir en place. Comme toute dictature autoritaire, l’individu voit ses libertés réduites et est embrigadé dès son plus jeune âge.

L’utilisation omniprésente d’écrans, la présence d’une caméra interconnectée allumée en permanence dans sa propre habitation et la prise quotidienne de drogues chargées de soigner et réguler le corps, transforme les individus en robots obéissants pour la plupart.

Le roman fonctionne aussi sur les liens entre les deux personnages principaux, et ces derniers sont tout aussi intéressants dans le long métrage. Michael B. Jordan fait un homme en plein doute très convaincant. Ce dernier est omniprésent à l’écran, alors que l’on suit ses atermoiements. Michael Shannon est formidable en chef des pompier se dédiant entièrement à son travail, mais montrant des fêlures bien humaines. Sofia Boutella campe aussi un protagoniste intéressant et non-manichéen.

Le réalisateur et co-scénariste Ramin Bahrani réussit son film et propose quelques séquences marquantes. À travers la mise en scène léchée de ce monde futuriste, il interpelle sur la valeur des livres et surtout sur leur contenu qui peut élever ceux qui les parcourent et servir de contre-pouvoir. Sa fin, très différente du livre, mais identique à son esprit, est d’ailleurs vraiment intéressante.

Fahrenheit 451 est un long métrage de science-fiction fort réussi et perturbant. Cette très belle adaptation d’un classique de la littérature le modernise avec talent et s’appuie sur son enseignement glacial pour décrire une société dans laquelle il ne fait pas bon de vivre. Avec une réalisation visuellement sympathique et deux superbes acteurs, le récit se laisse voir avec plaisir et fait beaucoup réfléchir.

Bouillant et nécessaire.

SYNOPSIS

Dans un monde dystopique, la lecture est prohibée et les livres brûlés par les pompiers. Guy Montag est justement de ceux-là, et exécute ses missions sans aucun état d’âme. Mais un jour, il tombe sur un ouvrage, et décide inexplicablement de le garder et le cacher. Guy devient alors un hors la loi.

BANDE ANNONCE

FICHE TECHNIQUE

Durée du film : 1 h 40
Titre original : Fahrenheit 451
Date de diffusion : HBO 19/05/2018 - OCS City 03/06/2018
Réalisateur : Ramin Bahrani
Scénariste : Ramin Bahrani, Amir Naderi d’après l’œuvre de Ray Bradbury
Interprètes : Michael B. Jordan, Michael Shannon, Sofia Boutella, Lilly Singh, Laura Harrier, Martin Donovan, Andy McQueen, Dylan Taylor
Photographie : Kramer Morgenthau
Musique : Antony Partos, Matteo Zingales
Costumes : Meghan Kasperlik
Décors : Mark Digby
Producteur : David Coatsworth pour HBO, Outlier Productions, Brace Cove Productions
Diffuseur : HBO (USA) - OCS City (France)