Huit heures ne font pas un jour : La critique

Date : 24 / 04 / 2018 à 10h30
Sources :

Unification


Huit heures ne font pas un jour est une série télévisée allemande de Rainer Werner Fassbinder comptant 5 épisodes d’une heure trente diffusée entre 1972 et 1973.

Si le réalisateur et scénariste Rainer Werner Fassbinder en avait prévu 8 segments, la chaîne s’est arrêtée à 5, sous prétexte que l’histoire n’était pas assez réaliste. Une critique en partie justifiée, mais injuste quant aux messages et à la teneur intrinsèque de l’histoire.

8 heures, c’est une journée de travail d’un ouvrier allemand au début des années 70. Le scénario se focalise sur la vie d’une famille d’ouvrier et met plus en avant dans chacun de ses épisodes un duo issu de celle-ci.

Contrairement à la plupart des œuvres de Fassbinder, la série bénéficie d’une véritable joie de vivre, d’un humour certain et de personnages colorés et parfois enjoués comme la craquante grand-mère.

Si cette vie de famille à ses hauts et ses bas, le récit n’oublie pas de glisser des messages sociaux tels que la condition ouvrière, la lutte des droits, la place de la femme dans la société, les problèmes d’argent et de logement, l’avenir des personnes âgées et le traitement des enfants.

Le paradigme choisit est aussi novateur pour l’époque, car c’est autour d’une famille non bourgeoise ou riche que tourne le récit. Un changement de point de vue montrant que le bonheur n’est pas que question d’argent et que les sentiments humains sont les mêmes quelle que soit la classe sociale.

Le réalisateur a eu plus d’argent que pour ses premiers films pour réaliser sa série. Il l’utilise avec intelligence et si les décors, notamment celui de l’usine, sont un peu froid et gris, ils apportent un beau contraste avec la chaleur de cette belle famille.

Les 5 épisodes bénéficient d’une magnifique restauration faite par la Rainer Werner Fassbinder Foundation. Cette dernière est très impressionnante, puisqu’il y a aussi un changement de format lié aux télévisions 16/9ème qui sont la norme actuellement. On a vraiment l’impression que les œuvres viennent d’être tournées et on se retrouve directement projeté plus de 50 ans en arrière.

Huit heures ne font pas un jour est une fresque familiale sympathique à découvrir. Si elle n’est pas entièrement exacte du point de vue sociologique, elle montre une famille ouvrière agréable à découvrir. Le bon casting, des répliques amusantes, un propos parfois profond et malheureusement toujours d’actualité en font une œuvre de Fassbinder à découvrir sans hésiter, surtout si on apprécie le réalisateur. D’autant que la très belle restauration et la difficulté ces dernières années de découvrir cette saga en font un élément à part dans la cinématographie d’un artiste ayant été le fer de lance du renouveau du cinéma allemand et disparu trop jeune.

Divertissant et plaisant.

Carlotta Films qui distribue en salle les 5 épisodes propose dès le 25 avril en sortie simultanée un coffret DVD ou Blu-Ray contenant les 5 téléfilms, un documentaire de 40 minutes sur la série accompagnée d’un livret.

SYNOPSIS

Épisode 1 : Jochen et Marion

C’est soir de fête chez les Krüger-Epp, famille typique de la classe ouvrière de Cologne. Tous les membres du clan sont réunis pour fêter les soixante ans de la grand-mère, une veuve un peu fantasque qui vit chez sa fille, son gendre et son petit-fils Jochen. Alors que ce dernier est parti ravitailler la troupe en champagne, il croise sur son chemin la jolie Marion et l’invite à se joindre à eux. Ce sera le début d’une grande histoire d’amour entre cet ouvrier toujours prêt à lutter pour plus de justice sociale dans son usine et cette jeune femme moderne et émancipée qui travaille dans un journal local. Entourés par leur famille, collègues et amis, Jochen et Marion apprendront à partager ensemble les joies et les difficultés du quotidien…

Épisode 2 : Grand-mère et Gregor

Le contremaître de l’usine où travaille Jochen est mort. La question de son remplacement se pose. Un co-équipier de Jochen, Franz, aspire à cette promotion mais la direction refuse de nommer un ouvrier. Cependant, la dynamique grand-mère Krieger et Gregor, son ami, ont décidé de louer un appartement ensemble. Ils rencontrent les plus grandes difficultés auprès des agences mais ne se laissent en rien décourager. Mamie décide de fonder une agence pour loger les personnes âgées et, dans la foulée, d’organiser un jardin d’enfants. La police ferme l’établissement. Les mères font défiler leurs enfants dans la rue...

Épisode 3 : Franz et Ernst

Franz, un collègue de Jochen, aimerait devenir le nouveau contremaître. Une erreur de calcul lui retire tout crédit auprès de la direction. Un ouvrier raciste, Rudiger, rend Giuseppe, un travailleur immigré responsable de la faute. Un nouveau contremaître est nommé. Il ne parvient pas à s’entendre avec les ouvriers. Il vise bientôt un autre poste dans l’usine et décide de favoriser l’ambition de Franz...

Épisode 4 : Harald et Moniko

La mère de Marion n’apprécie guère la liaison de sa fille avec un ouvrier. Un jour, trouvant Jochen dans le lit de Marion, elle le met à la porte. Monika, la sœur de Jochen, ne supporte plus son mari, le trop autoritaire Harald. Elle envisage de divorcer. Lors du mariage de Jochen et Marion, Harald consent à la séparation. Monika s’éprend aussitôt d’un collègue et ami de Jochen, Manfred...

Épisode 5 : Irmgard et Rolf

L’entreprise où travaille Jochen va s’installer dans un autre quartier. Ce déménagement crée toute une série de problèmes humains. Jochen doit échanger son appartement neuf contre celui de ses parents. Cependant, Monika retourne chez ses parents et se fait voler toutes ses économies par un escroc. Grand-mère l’aide à recouvrer son bien. Monika et Manfred s’avouent leur amour...

BANDE ANNONCE


FICHE TECHNIQUE

- Durée du film : 1 h 41, 1 h 40, 1 h 32, 1 h 29, 1 h 29
- Titre original : Acht Stunden sind kein Tag
- Date de sortie : 25/04/2018
- Réalisateur : Rainer Werner Fassbinder
- Scénariste : Rainer Werner Fassbinder
- Interprètes : Gottfried John, Hanna Schygulla, Luise Ullrich, Werner Finck, Irm Hermann, Wolfgang Zerlett, Wolfgang Schenck, Peter Gauhe, Renate Roland, Kurt Raab
- Photographie : Dietrich Lohmann
- Montage : Marie Anne Gerhardt
- Musique : Jens Wilhelm Pedersen, Jean Gepoint
- Décors : Kurt Raab
- Producteur : Peter Märthesheimer pour WDR
- Distributeur : Carlotta Films

LIENS

- SITE OFFICIEL
- ALLOCINÉ
- IMDB

PORTFOLIO

Huit heures ne font pas un jour


© 1972 WDR / © 2017 RAINER WERNER FASSBINDER FOUNDATION POUR LA VERSION RESTAURÉE. TOUS DROITS RÉSERVÉS.


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