[Spectacle] Familie Flöz - Hôtel Paradisio : La critique

Hôtel Paradisio est un très bon spectacle, créé par la Familie Flöz, un collectif multi-primé dans le monde, présentant la vie d’un hôtel montagnard.

Une famille tient un hôtel étoilé et rend régulièrement hommage à son fondateur. Une multitude de clients divers se succèdent dans les chambres alors que les deux enfants de la famille se chamaillent pour devenir le futur directeur de l’hôtel. Leur mère âgée essaye de mener tout le monde à la baguette tandis que les employés ont chacun d’étranges jardins secrets.

C’est les membres de la Familie Flöz qui incarnent tous les protagonistes. Ces derniers personnifient un grand nombre de personnages en changeant rapidement hors scène de tenue. Ces transformations sont possibles à l’aide de l’utilisation de magnifiques masques ayant chacun leurs personnalités.

En effet, la pièce est muette et les protagonistes ont tous des visages en latex permettant à leurs interprètes d’endosser la peau de nombre d’individus. Les caractères sont rendus complètement visibles grâce à l’excellente interprétation des comédiens donnant vie à une galerie de personnages haute en couleur.

Tous les comédiens ont donc de nombreuses personnalités qu’ils nous jouent avec talent sur scène. Ils mêlent à leur prestation mime et clownerie alternant avec un égal bonheur poésie et drame.

L’histoire est loin d’être simple, car cette tranche de vie d’un hôtel se révèle un microcosme de la psyché humaine et tous les comportements sont passés au peigne fin par les créateurs inspirés du spectacle.

Si les situations font souvent bien rire, une certaine mélancolie plane sur le show, alimentée par la photo d’un défunt trônant en plein cœur de l’hôtel. Le paradis n’est pas loin des tracasseries humaines et les entrées et départs, parfois définitifs, se succèdent avec rythme au sein d’un lieu cossu.

Un très beau décor représente l’intérieur d’un hôtel étoilé. La porte d’entrée, le comptoir, les escaliers menant aux chambres, le couloir et la porte menant vers les cuisines sont des ressorts d’action parfaitement utilisés. Les comédiens se déplacent d’un lieu à l’autre et enfilent régulièrement la peau d’un autre personnage qu’ils font revenir sur scène par une autre entrée.

C’est d’ailleurs cette capacité à se transformer en très peu de temps et à se couler dans la personnalité d’un nouvel arrivant qui force l’admiration. Mais les artistes utilisent aussi très bien des mécanismes de prestidigitation pour créer des événements surprenants.

La musique joue aussi un rôle important dans l’histoire et accompagne les personnages durant tout le spectacle. Tantôt comique, parfois poignante, les mélodies remplacent avec aisance les paroles informulées et portent les joies et tragédies se déroulant sous nos yeux.

Hôtel Paradisio est une véritable expérience à vivre. C’est la rencontre d’une famille ayant ses propres problèmes et devant composer avec ceux des clients qui font vivre leur hôtel. Drôle et triste, émouvant et délicat, réservant de nombreux coup de théâtre et une galerie de personnages truculents, le jouissif n’est jamais loin dans ce spectacle différent et enlevé.

Avec une histoire à tiroirs, la présentation d’une humanité sans fards, un très beau décor, une scénographie millimétrée et une prestation vraiment impressionnante, la poésie sombre et recherchée de ce lieu isolée et de ses habitants vaut vraiment la peine d’être découverte.

Touchant et impressionnant.

Le spectacle se joue tous les jours à 19H et le dimanche à 16h30 à Bobino (14-20 Rue de la Gaité, 75014 Paris) jusqu’au 4 février 2018.

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Bienvenue dans la folie imaginée par la Familie Flöz, collectif berlinois qui a conquis le monde entier avec son délicieux mélange trash et burlesque de théâtre de masques, danse, acrobatie et clown. Hôtel Paradiso, l’un des chefs-d’œuvre de la compagnie, sera joué pour la première fois à Paris !

La succession de péripéties rocambolesques, la précision des gestes et de la bande-son donnent vie et poésie à cette tribu mi-humaine mi-marionnette.
Il se passe des choses étranges à l’Hôtel Paradiso, un respectable petit hôtel de famille désuet qu’une vieille dame et ses enfants tentent de maintenir en activité. Sans parole mais si expressive, c’est une comédie magistrale unique en son genre à partager en famille et entre amis.

• Avec : Anna Kistel ou Marina Rodriguez Llorente, Sebastian Kautz, Daniel Matheus, Nicolas Witte

• Durée : 1h15
• Public : Tout public

• Carré or : 51 euros
• Première catégorie : 40 euros
• Deuxième catégorie : 32 euros
• Troisième catégorie : 22 euros

Depuis plus de 20 ans, la compagnie de renommée internationale Familie Flöz tourne dans le monde entier avec leurs nombreux spectacles comme Teatro Delusio, Infinita, Garage d’or, et donc Hôtel Paradiso, spectacle aussi irrésistible qu’inclassable qui va pour la première fois être joué à Paris à Bobino du 16 janvier 2018 au 04 février.

Chaque spectacle de la Familie Flöz est le fruit d’un processus collectif et donne vie à tout un monde personnel, un monde habité de personnages et d’histoires animés par le désir de quitter leur cachette pour se frayer un chemin vers la lumière.

Distinguée par de nombreux prix internationaux, la Familie Flöz interroge et renouvelle les disciplines centenaires comme l’art de l’acteur, le théâtre de masques, la danse, l’art du clown, l’acrobatie, la magie et l’improvisation, pour créer des spectacles aux univers poétiques aussi émouvants que drôles.

A l’Hôtel Paradiso, le chemin vers le ciel fait traverser l’enfer. Les événements fantasques se produisent dans le petit Hôtel Paradiso, entreprise familiale dans la montagne jouissant d’une longue tradition respectable et ménagée avec difficulté par la mère de la famille.

C’est un hôtel quatre étoiles qui promet que sa source d’eau minérale soulagera toutes les souffrances psychiques et physiques. Pourtant, des nuages noirs s’approchent à l’horizon. Le fils de la maison rêve du grand amour pendant qu’il mène une lutte acharnée à mort contre sa sœur pour devenir directeur de l’hôtel. La bonne vole les biens aux clients et ce ne sont pas seulement les moitiés de porc que le cuisinier débite à la scie...

Drôle, semé de rebondissements inattendus, Hôtel Paradiso épate par sa profondeur en plus de sa façon de réinventer des gags vieux comme le monde avec la cruauté requise dans cette folle histoire. Le tout est servi avec une vélocité étourdissante dans les enchaînements. On est d’ailleurs épatés, lors du final sous un tonnerre d’applaudissements, de découvrir que ce spectacle d’au moins douze personnages n’est joué que par… quatre comédiens !

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