Sons of the Devil : la critique du tome 1

Date : 17 / 01 / 2018 à 08h00

Par : Christophe Dasse

Sources :

Unification France

Sons of the devil
tome 1 - Le culte de sang

Scénario : Brian Buccellato
Dessin & couleur : Tony Infante
Editeur : Glénat
Collection : Comics
Genre : Thriller/Policier
Date de sortie : 15 février 2017
Nombre de pages : 160
Taile : 173 x 265 mm
ISBN : 978-2-344-02087-6
Prix : 14.95 €

Lire un extrait

Il a survécu au passé. Échappera-t-il au futur ?

Travis est un type comme les autres : il a un chien, un boulot médiocre, un patron odieux et il a peur de s’engager avec sa copine. Sauf que Travis a un certain penchant pour la violence. Orphelin de naissance, il se dit que son enfance difficile explique probablement ses déviances. C’est alors que son frère adoptif lui remet la carte d’un groupe d’entraide pour orphelins devenus adultes. Alors qu’il se rend à une première réunion, Travis retrouve son passé et découvre que sa véritable famille est liée à un obscur culte démoniaque…

Brian Buccellato signe un thriller horrifique viscéral et sophistiqué sur la face sombre de la nature humaine. L’exploration psychologique d’une famille racontée sur trois décennies et dessinée avec maestria par un Toni Infante en héritier direct de Sean Murphy. Sons of the Devil, ou la rencontre entre True Detective et Orphan Black.

Décryptage
Travis est en apparence un jeune homme comme les autres, un job, une petite amie, tout semble rouler pour le mieux. Mais une enfance difficile a fait de lui quelqu’un de méfiant et de violent. Suite à une altercation qui va se terminer au poste de police, Travis est obligé de suivre une thérapie de groupe pour les orphelins en difficulté comme lui. Rattrapé par son passé, il va falloir assimiler et gérer toutes ces nouveautés.

Sans être véritablement original, ce thriller nous présente Travis, jeune homme ayant la particularité, en plus d’avoir les yeux vairons, d’être un ancien membre d’une secte lorsqu’il était enfant, dont le gourou n’était autre que son père. L’histoire est plutôt bien structurée et bien menée avec l’enquête de Travis qui essaie de comprendre cette situation qui lui échappe alterné par de judicieux flashbacks qui nous éclairent sur le background des personnages ainsi que sur les situations.

Travis est un personnage très attachant et très intéressant. Perturbé par une enfance difficile (on le serait pour bien moins) il est le passager malgré lui de cette virée incontrôlable qu’il va falloir reprendre en main. Sa lutte pour garder la tête hors de l’eau, le rend définitivement humain. On sent bien que cette limite entre le bien et le mal est très très fine, basculer de l’autre côté est très facile et l’impulsivité de Travis ne va pas l’aider à tenter de garder un équilibre dans sa vie personnelle.

Tous les ingrédients d’un bon thriller sont là, l’inquiétant gourou de la secte sataniste, les rituels, l’atmosphère pesante et on sent qu’à n’importe quel moment, l’histoire pourrait basculer dans le fantastique, à moins que ce ne soit qu’une impression donnée par le personnage du père et ses délires. Le dessin est intéressant, crayonné nerveux, il s’avère souvent être très simpliste mais très réussi dans les personnages et les lieux. Il est aussi efficace que l’histoire et en dévoile parfaitement le côté glauque avec différentes ambiances de couleurs selon les époques, les lieux, les situations ou les personnages.

L’histoire sombre et intéressante est définitivement posée dans ce premier tome, les enfers peuvent maintenant se déchainer sur notre pauvre héros qui a bien du mal à comprendre ce qui lui arrive. Rien n’est précipité sans être particulièrement trop long, le background est particulièrement intéressant. C’est un récit dynamique qui se dévore très rapidement, on plonge très vite dans cet univers glauque qui promet d’intéressantes surprises.