Spear : La critique

Date : 28 / 12 / 2017 à 09h00
Sources :

Unification


Spear est un très beau film aborigène montrant la quête initiatique d’un jeune homme passant à l’âge adulte.

Il y a quelques années en Australie, des fonds ont été allouées aux troupes de théâtre et aux compagnies de ballet pour qu’elle fasse un film de l’un de leur spectacle phare.

David Page a ainsi décidé de mettre en scène le rite de passage à l’âge adulte des jeunes aborigènes de sexe masculin. Le ballet était entièrement constitué d’hommes, mais il ouvre son film aux femmes et leur offre quelques passages d’une immense beauté et fort envoûtants.

Ce sont les danseurs de la troupe qui interprètent les personnages, et le fils du réalisateur Hunter Page-Lochard, un jeune acteur de série télévisé incarne le personnage principal.

Le long métrage, pratiquement muet, est d’une beauté visuelle incroyable. La mise en scène leur rend non seulement un très bel hommage, mais s’appuie sur les somptueux paysages australiens pour offrir un visuel souvent onirique et d’une puissance incroyable.

Mais les bâtiments ne sont pas oubliés, comme un passage dansé au centre d’une prison qui éblouit. Sidney est aussi bien décrite alors que le jeune homme s’engage dans la cité et se fait parfois happé, comme certains qu’il croise, par ses bâtisses élevées et sa froideur inhumaine, contraste saisissante entre la chaleur des autres paysages présentés.

Les danseurs sont extraordinaires et leurs ballets impressionnent fortement. L’utilisation de variété d’encens et d’ocre, éléments utilisés dans les rituels aborigènes, apportent des éléments visuels renforçant l’impression irréelle de certains passages à la limite du rêve.

Néanmoins, si l’œuvre est éblouissante et le jeune acteur principal impeccable et fort touchant, le film ne passa pas sous silence le sort parfois létal attendant les aborigènes australiens. En effet, la mortalité chez les jeunes est élevée, ces derniers étant souvent traités comme une population inférieure. Ils ont du mal à trouver leur place au cœur d’une société changeante et de villes tentaculaires pouvant les engloutir définitivement. Mort, violence, addiction à l’alcool et aux drogues sont subtilement évoqué sans que le trait ne soit trop épais et les images suffisent à elles même pour que le spectateur en comprenne le message.

Spear est un long métrage touchant et puissant qui ne laisse pas indifférent. C’est vraiment une œuvre à voir dont le visuel flamboyant, les musiques aborigènes envoûtantes et la mise en scène onirique vont droit au cœur et font voyager au côté du jeune homme à la quête de son identité. C’est aussi un ballet magnifique et millimétré dont les interprètes sont des danseurs de haut niveau qui réussissent à passer avec talent leurs émotions à l’écran.

N’hésitez donc pas à vous procurer le DVD du film, notamment sur le site officiel ou si avez l’occasion de le voir à le regarder. Et même s’il n’est pas sous-titré, il y a très peu de paroles. Cette expérience à la limite du mysticisme pourrait vous marquer profondément.

Superbe et hypnotisant.

SYNOPSIS

Spear suit les pas de la quête identitaire de Djali. Du désert profond australien vers les rues urbaines de Sydney, ce jeune homme aborigène cherche à réconcilier deux mondes opposés : ses traditions anciennes et le monde moderne. Une rencontre surprenante entre cinéma et danse contemporaine.

BANDE ANNONCE


FICHE TECHNIQUE

- Durée du film : 1 h 24
- Titre original : Spear
- Réalisateur : David Page
- Scénariste : Justin Monjo, Stephen Page
- Interprètes : Hunter Page-Lochard , Waangenga Blanco, Yolande Brown, Troy Honeysett, Gavin James, Leonard Mickelo, Djakapurra Munyarryun, Romeo Munyarryun
- Photographie : Bonnie Elliott
- Montage : Simon Njoo
- Musique : David Page
- Costumes : Jennifer Irwin
- Décors : Jacob Nash
- Producteur : John Harvey pour Arenamedia, Bangarra Dance Theatre, Brown Cab Productions
- Distributeur : Bangarra

LIENS

- SITE OFFICIEL
- IMDB


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