Le crime de l’Orient Express : La rencontre avec Kenneth Branagh

Date : 13 / 12 / 2017 à 11h30
Sources :

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À l’issue de la projection du film Le crime de l’Orient Express, Kenneth Branagh est venu répondre aux questions du public.

Voici la retranscription des échanges passionnants qui ont eu lieu. Vous pouvez aussi en visualiser la vidéo en fin d’article.

Attention, l’article contient quelques spoilers !

Comment avez-vous eu envie de réaliser ce classique de la littérature policière et d’en interpréter le personnage principal ?

Ma mère m’avait offert le livre quand j’étais enfant. Je me souvenais du nombre de personnages potentiellement coupables, de l’image d’un voyage en train, de l’hiver.
Ce n’est pas un film du 21ème siècle que l’on pouvait faire avec.
Je trouvais intéressant de voir le personnage principal réfléchir sur le bien et le mal et son interrogation sur la nature humaine.

Je voyais moins Hercule Poirot comme un dandy, mais plutôt comme un homme compulsif qui ne supporte pas ce qui n’est pas égal et équilibré. Cela entraîne d’intéressantes interrogations morales en ce qui le concerne.

Comment avez-vous eu ce casting ?

J’ai d’abord demandé à Judi Dench. C’est la première personne à avoir acceptée et elle a attiré d’autres grands noms comme Johnny Depp et Michelle Pfeiffer. J’ai eu de la chance de faire venir plusieurs grands noms pour les autres personnages et j’ai apprécié d’être dans un groupe comme celui-là.

Comment avez-vous fait pour avoir une si belle moustache ?

Je me suis rendu compte que je ne pouvais pas me faire pousser une vraie moustache. Du coup, on m’en a fait une magnifique.
C’est un masque qui est comme un super pouvoir. L’auteur dit que c’est un personnage ridicule dont on ne peut prendre la moustache au sérieux. Quand on me l’a posé, on m’a dit que j’étais franc.

Comment avez-vous travaillé votre accent français ?

Hercule Poirot est un Belge qui vit en Angleterre et peut parler un Anglais parfait et ne le fait pas, car c’est comme un masque qui donne l’impression qu’il n’est pas si intelligent.
Je parle français. J’ai travaillé sur mon accent pendant plusieurs mois.

J’ai lu le livre et passé plusieurs mois sur le tournage et j’ai compris son obsession. Quand tous les acteurs devaient arriver, je devais être prêt en tant que personnage.

Quand vous avez lu le livre, l’avez-vous vu comme un film ?

Dans mon esprit, j’avais une vision très claire de l’escale et de l’arrivée de Poirot jusqu’à sa cabine avec un long traveling.
Je voulais aussi montrer le luxe, le champagne, l’ambiance, puis le résultat de la mort d’un passager sur les personnes présentes dans le train.

Je ne voulais pas les faire coincer par une tempête de neige en pleine campagne comme dans le livre, mais dans un endroit dangereux.
Dans le film Meurtre d’Alfred Hitchcock, il y a une vue de haut où on ne voit pas le corps de la morte. J’ai utilisé la même chose pour la découverte du corps de Johnny Depp.
J’ai aussi utilisé des effets théâtraux, mais en utilisant de la cinématique, comme quand tous les personnages étaient dans le wagon. C’est comme une pièce de théâtre.

Comment capturer le spectateur qui a déjà lu le livre ou vu les autres films ?

C’est une bonne question. Je suis familier avec cela, car je viens du théâtre. C’est comme pour Roméo et Juliette dont tout le monde connaît l’intrigue.
Contrairement au livre, le film commence par un flashback. Je voulais montrer un Hercule Poirot plus actif, dans un autre endroit que dans le train. J’ai un peu changé les personnages et j’ai ajouté un problème moral au personnage principal.

Mon premier passage est sur la joie de voyager, puis j’ai voulu la transformer en quelque chose de plus brutal. Comme quand Michelle Pfeiffer se révèle.

Je voulais aussi montrer une scène de meurtre horrible. Je voulais montrer le poison et l’impact d’une peine profonde. J’avais parlé des personnages avec les acteurs, mais nous n’avons pas répété avant de commencer le tournage. Parfois, quand c’est la première prise, on voit plus de chose dans ce que proposent les comédiens.

À cette période, au début du siècle précédent, si on commettait un meurtre, on était pendu. Je me posais la question de « Qu’est-ce qu’est la justice ? ». Tout est possible.

Vous avez composé une chanson pour Michelle Pfeiffer ?

Ici, on voit l’esprit de la haine qui l’habite. Elle a peut-être une chance de vivre par la suite. La vie peut être belle pour elle. On peut se venger, mais la raison pour laquelle on le fait continue de faire mal. On voit dans tous les personnages l’impact de la mort. Quoi que l’on fasse, cela ne change jamais ce que l’on ressent.

Si le film est un succès, est-ce qu’il y aurait une nouvelle aventure d’Hercule Poirot ?

Le public décidera s’il y aura d’autres films. J’adore le personnage. J’espère qu’il y en aura d’autre.
(Devant le succès du premier film, une suite, annoncée à la fin du premier opus, est en cours de préparation, nda)

Est-ce que le tournage de Dunkerque a eu un impact sur le film ?

Cela a été un privilège d’être dirigé par Christopher Nolan. Le tournage est arrivé au milieu de ma logistique folle du film. C’est bien de retourner au centre du chaos en tant qu’acteur pour rester créatif.

Pouvez-vous nous parler de la musique du film que vous avez travaillé avec le compositeur Patrick Doyle ?

Le son est important, intuitif. Parfois, on est dans le calme et d’autre fois, non.
Dans ce film, on a d’abord pris une autre chanson, mais quand il est devenu plus brillant, plus gros, on a pris quelque chose de plus jazzy.

Au début, il n’y avait pas beaucoup de musique de prévu. On avait besoin de plus de musique pour les différentes épaisseurs du film et la présentation des personnages.

La musique de la scène du meurtre a été ajoutée après. Il n’y en avait pas au début, et on entendait que des grognements lors du meurtre, mais cela ne marchait pas. Il y a une terrible beauté dans ce meurtre et on peut même le comprendre.

Le compositeur est un ami, c’est un vrai Écossais et c’est parfois compliqué de lui dire des choses, mais il reconnaît quand cela fonctionne mieux quand on lui fait des suggestions.

Pouvez-vous nous parler de la réalisation du film ?

J’adore le noir et blanc. J’aime tourner en noir et blanc. Je ne l’ai pas beaucoup expérimenté dans mes films.

J’avais 16 personnes à gérer dans différents endroits. C’était compliqué. J’ai mis des flashbacks avec les points de vue des différents personnages. Quand on voit quelque chose, et que c’est vrai, c’est en noir et blanc.

J’ai commencé à tourner en 2009 et j’ai fait plusieurs films de studio après des œuvres indépendantes. J’aime l’expérience cinématographique, être transporté. Jouer et tourner ont des connexions. Je me demande si je ne fais pas toujours le même film.

Si on perd quelqu’un qu’on aime, qu’est-ce que l’on fait et comment on réagit ? Je me pose toujours les mêmes questions et essaye d’y répondre dans mes films. Qu’est-ce qui est bon, mauvais, vrai ?

Le crime de l’Orient Express est un très bon film possédant une belle atmosphère, une réalisation très intéressante et un casting collégial formidable. Vous pouvez en retrouver la critique ICI.

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VIDÉOS

Rencontre avec Kenneth Branagh :


Bande annonce :





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