Vers la lumière : La critique
Plus qu’un film, Vers la lumière est une expérience sensorielle à part entière.
"Lors des séances d’audio-description de mon précédent film Les délices de Tokyo, j’ai eu la sensation de redécouvrir mon film, la description de certaines scènes induisait une connaissance plus ample et plus profonde de la séquence en elle-même." explique Naomi Kawase.
Fascinée par l’exercice elle a construit le personnage de Misako, comme elle passionnée par le cinéma et ivre de transmettre cet engouement.
"Misako est convaincue que le cinéma a le pouvoir de transformer une vie sombre en une vie lumineuse, qu’il permet d’échapper au réel et de s’extraire des carcans dans lesquels nous sommes tous enfermés. Eveiller l’imaginaire et susciter une émotion sont un peu le quotidien de Misako." continue-t-elle.
En nous invitant à la suivre dans cette aventure intérieure, à partager.
La lumière essentielle au propos est fabuleuse et si le film, qui se contemple comme une véritable oeuvre d’art, ne souffrait de quelques lenteurs, le voyage serait parfait. Quelques scènes qui traînent en longueur, sans doute pour donner le temps d’apprécier les images, aurait gagné à moins de bavardage. Mais l’ensemble, rempli d’émotion interpelle le spectateur.
Sensible et généreux le film donne à voir l’invisible en démontrant qu’on est pas forcément aveugle en ayant perdu la vue. Et que tous les sens, appuyés par les mots, sont capables de s’ouvrir à des horizons méconnus. Où l’interprétation est essentielle.
La symbolique du photographe qui perd la vue est forte. Le fait qu’il soit encore capable d’influencer le regard d’une spécialiste de la description, est si j’ose dire, plutôt bien vu.
A la fois recherche philosophique et ode à la lumière, qui habite un être autant qu’elle l’éclaire, l’histoire qu’elle raconte offre à la protagoniste comme au spectateur l’opportunité de s’interroger sur la signification des images. Et donne tout son poids à l’éclairage sous lequel on les regarde.
Cinéphiles et amateurs de beauté seront comblés.
Intéressant et inhabituel.
A voir. Et à écouter.
SYNOPSIS
Misako aime décrire les objets, les sentiments et le monde qui l’entoure. Son métier d’audiodescriptrice de films, c’est toute sa vie. Lors d’une projection, elle rencontre un célèbre photographe dont la vue se détériore irrémédiablement. Naissent alors des sentiments forts entre un homme qui perd la lumière et une femme qui la poursuit.
BANDE ANNONCE
FICHE TECHNIQUE
Durée du film : 1 h 43
Titre original : Hikari
Date de sortie : 10 janvier 2018
Réalisateur, Scénariste : Naomi Kawase
Interprètes : Masatoshi Nagase, Ayame Misaki, Tatsuya Fuji
Photographie : Arata Dodo
Montage : Tina Baz
Musique : Ibrahim Maalouf
Décors : Setsuko Shirakawa
Producteurs : Masa Sawada, Naoya Kinoshita, Yumiko Takebe, Comme des Cinémas, KINO Films
Distributeur : Haut et court
LIENS
PORTFOLIO
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