Holly Weed : Interview de Laurent Bateau, Curé de l’île

Unification a pu passer une journée sur le tournage de la série Holly Weed en avril dernier. À cette occasion, nous avons pu rencontrer l’acteur Laurent Bateau qui campe le Père Paul Jacques, le curé du village, sur l’île où 25 tonnes de Marijuana se sont échouées.

Comment êtes-vous arrivé sur le projet ?

Je jouais dans le film Dalida , je faisais le psy. À la fin de la projection du film, j’ai vu Arthur et on a discuté un moment, on se connaissait déjà un petit peu. Il m’a rappelé par la suite, mais pas pour discuter, pour me demander si un nouveau projet m’intéressait. Je lui ai alors demandé de me faire parvenir le scénario. Quand je l’ai reçu, j’ai enchaîné tous les épisodes et j’ai dit : « c’est génial, je veux faire parti du projet ». Et je crois que je ne suis pas le seul, tous ceux qui ont répondu après la lecture du scénario voulaient faire partie du projet.

Est ce que ça vous interpelle une série dont le thème s’intéresse à la drogue ?

Ce n’est pas l’intérêt de la drogue, j’en ai rien à faire de la drogue. C’est l’écriture, le sujet peut être rigolo mais aussi casse-gueule. L’écriture est très bien foutue pour une comédie. Il y a d’abord un bon scénario et après, c’est la liberté que l’on a sur OCS. On est libre complètement. Il n’y a pas tant d’espace que ça où on est vraiment libre. Les budgets sont très serrés. C’est un laboratoire : on fait ce que l’on veut. Pour avoir déjà fait une série sur OCS dont je ne savais pas du tout ce que cela allait donner, j’ai vu le résultat et ça m’a sidéré : il y a un ton différent des autres, un casting qui n’est pas comme les autres, une écriture qui n’est pas comme les autres. Je veux faire ça, on a besoin en tant qu’acteur d’espaces de liberté ou on peut tenter de nouvelles choses

Pouvez-vous nous parler de votre personnage ?

L’arrivée de la drogue tombe sur cette île, c’est la panique et je suis farouchement contre cette drogue que le maire voudrait un petit peu utilisé parce qu’il y a des problèmes budgétaires. Il y a le côté curé qui justifie ces choix, mais on apprend petit à petit que je ne suis pas un curé comme les autres, avec peut-être une vie normale et un passif un petit peu trouble. Il y a des gens qui reviennent sur cette île que je connais bien ...

Qu’avez-vous insufflé à ce personnage ?

J’ai essayé d’aller dans la sincérité du texte pour ne pas être au-dessus du texte. Le texte est tellement bien foutu, d’après moi, que j’ai essayé de m’y tenir pour laisser le comique aux gens qui regardaient et pas aux acteurs qui le font. J’ai voulu laisser aux spectateurs le soin d’apprécier si c’était drôle ou pas. J’ai essayé d’être assez discret, en plus je dois me cacher là-dedans ne pas dire qui je suis donc mon jeu aussi est discret. En plus, c’est ma personnalité.

Vous apparaissez dans tous les épisodes ?

Oui, il y a douze épisodes, je pense. À la fin, je bifurque avec mes petites histoires personnelles, mais je suis à peu près dans tous les épisodes

Vous avez déjà fait une série sur OCS, pouvez-vous nous en parler ?

Oui, ça s’appelle Les Grands, c’est exceptionnel. Si je devais retenir que dix films dans ma carrière, je citerai Les Grands. J’ai beaucoup aimé la direction d’acteurs qui est dans la sincérité et pas dans l’efficacité de la comédie. Plus c’est sincère, plus après, c’est drôle : le spectateur trouve cela drôle et l’acteur n’a pas spécialement la sensation d’être drôle, il joue juste ce qui est écrit. Une fois que c’est diffusé, c’est très impressionnant : la réalisation, le montage, les scènes jouées par les acteurs. Ça mériterait d’être vu par le plus grand nombre. Il y a eu énormément de prix

Vous jouez dans la prochaine saison des Grands

Oui, j’ai fait une apparition dans un épisode et oui affectivement s’il y avait une troisième saison, j’irais. Les budgets ne sont pas extraordinaires, mais on est au bon endroit quand on fait ces choses-là

Quelle a été votre préparation pour le rôle du curé dans Hollyweed  ?

J’ai été un peu limité dans la préparation dans la mesure où il y avait énormément de texte. On fait six à sept scènes par jour. Il me fallait me libérer du texte. Ma préparation était centrée sur la compréhension du rôle entre le côté curé et le passif de ce curé. On a fait beaucoup de choses en direct. Arthur a une vision des choses, il a une idée globale du projet. Il nous dirige beaucoup et ses remarques sont plutôt justes donc je les suis, je me laisse faire. Parfois, cela se passe au moment du tournage. Il y a la comédie, le rôle, les scènes en elles-mêmes : on est nombreux, il faut s’adapter aussi au groupe. Le scénario est à mourir de rire. Ça me faisait presque peur d’avoir un si bon scénario en main : on se dit : il ne faut pas le rater. C’est très rare.