Geek & Pastry : La soirée de lancement

À l’occasion de la soirée de lancement du nouvel ouvrage de Thibaud Villanova, Geek & Pastry, Unification a été invité à déguster quelques recettes du livre et à interviewer l’auteur que je remercie vivement pour ses réponses passionnantes et son entrain vibrant pour la cuisine geek et dont vous pouvez retrouver les propos ci-dessous.

Geek & Pastry est un très bel ouvrage qui tient plus de l’œuvre d’art que du simple livre de cuisine. La magnifique couverture aux motifs rehaussés annonce un objet qui tient aussi bien du beau livre que l’on prend plaisir à feuilleter et parcourir, que du recueil de recettes faisant saliver.

Ce cinquième opus de gastronogeek® est parfaitement conçu pour que les boéciens, aussi bien que les cuisiniers confirmés, réussissent les recettes. Peut-être pas la première fois pour les plus compliquées et spectaculaires d’entre elles, mais avec un peu d’effort et de patience, toutes les pâtisseries deviennent accessibles aux gourmets.

Les premières pages sont constituées d’icônes représentant tous les accessoires dont on peut avoir besoin pour réussir les recettes. Ces derniers sont cités dans chacune de ces dernières, et ce visuel est bien pratique pour les non-connaisseurs de la cuisine.

Les pages suivantes sont consacrées aux pâtes, ganaches, crèmes, glaçages… permettant de réaliser entièrement ses plats, sans recourir à des produits déjà travaillés qui ne seront pas aussi bons que du fait maison.

Le livre se décline en 6 univers : science-fiction, fantasy, mangas, fantastique, comics et jeux vidéo, comprenant entre 6 et 8 recettes par univers et abordant aussi bien Harry Potter, Star Trek, Le seigneur des anneaux, One Piece, Buffy contre les vampires, Batman que Super Mario, pour ne citer que quelques exemples parmi les 50 recettes de l’ouvrage.

Ces dernières montrent toutes un visuel de la pâtisserie à obtenir, ainsi que la recette à suivre. On retrouve aussi un lexique des termes utilisés et des astuces à utiliser pour réaliser ces desserts.

Geek & Pastry est vraiment un très bel ouvrage, fort intéressant à parcourir et qui donne des idées de pâtisseries originales à faire pour soi, sa famille ou ses amis. Et puis allez à une soirée en apportant un bretzel sans fin où une cowabunga pizza, cela a une certaine classe !

 SITE OFFICIEL

D’où vous est venue cette idée de faire des livres sur des plats geek ?

J’ai fait partie de l’équipe de direction du Le Dernier Bar avant la Fin du Monde de sa création jusqu’en 2014.
Je suis adepte de pop culture depuis l’enfance et j’ai débuté ma carrière dans les jeux vidéo. Mon père est chef pâtissier, mes cousins sont des chefs. C’est donc un milieu dans lequel j’ai toujours baigné. Je trouvais qu’il était amusant de créer quelque chose dans cet univers.

Je voulais faire une émission autour de cela, mais je n’ai pas pu mettre mon projet à exécution. J’ai rencontré un éditeur qui a trouvé que c’était une très bonne idée et cela a été la naissance de gastronogeek®. C’est un pont entre les deux passions que j’ai : la culture geek et la gastronomie.
Je voulais aussi montrer que contrairement aux clichés, un geek ne se nourrit pas que de pizzas et de chips, mais qu’il aime bien manger. On trouve beaucoup de nourriture dans le milieu de l’imaginaire : littérature, films, jeux vidéo, séries télévisées.

On se sert de la nourriture dans le récit. Mon idée est venue d’elle-même. Je voulais donner un guide, présenter des plats de qualité, aller jusqu’au bout de mon concept et rendre cela accessible à tout le monde, qu’il soit cuisinier amateur ou confirmé.

Pourquoi parler exclusivement de pâtisserie dans ce nouvel opus de gastronogeek® ?

Mon cinquième volume est entièrement dédié à la pâtisserie. Avant j’en avais fait sur des repas entiers et sur des boissons. Il y a 50 références de pâtisserie dans mon dernier livre. Je me suis demandé « pourquoi ne pas faire un volume que sur les desserts ? »

Habituellement, je m’inspire des œuvres pour créer mes plats. Je connais bien l’univers de la pâtisserie.
Par exemple, l’agent J parle sans arrêt de la tarte aux pommes dans Men in Black disant que tout peut être résolu avec une part de cette tarte.

Dans Matrix, il y a le cake de la causalité. Dans la scène où le Mérovingien, un programme de la matrice, explique comme il manipule le monde, il envoie à une femme dans un restaurant une part de gâteau au chocolat qui lui fait avoir un orgasme. C’est ce que j’ai voulu reproduire, même si mon gâteau n’est pas orgasmique.

On retrouve des desserts dans beaucoup d’univers imaginaires. Dans Le seigneur des anneaux, il y a un homme ours qui fournit des gâteaux au miel. Quand il le goûte, Legolas dit que ce pain au miel est presque aussi bon que le pain elfique.
Si on prend Zelda, on retrouve de la nourriture partout. En plus, on doit cuisiner dans le dernier Zelda sinon notre personnage meurt.

Dans Geek and Pastry, on retrouve Willy Wonka, Harry Potter... C’est une manière de leur rendre hommage. Ce sont des pâtisseries que l’on a vu dans les films où les livres.

Avez-vous une ou plusieurs recettes préférées ?

Je suis très fan de l’univers de Harry Potter, j’aime beaucoup la patacitrouille et la tarte à la mélasse. En page 76, il y a Le voyage de Chihiro. Il s’agit d’une vraie recette. Rien qu’avec les films de Miyazaki, il y aurait un livre entier à faire !

Prévoyez-vous de faire un deuxième opus sur la pâtisserie ?

C’est une possibilité, mais j’attends de voir si le livre se vend. À l’origine, j’ai créé 200 recettes, puis il a fallu faire une sélection de 50.

J’ai aussi un livre officiel sur Assassin’s Creed qui sort début novembre 2017. En 2018, je prépare un livre spécial dessin animé des années 80-90 qui inclue aussi des nouveautés de séries cultes actuelles.

Pour Assassin’s Creed, j’ai l’inspiration de tout un univers. Il y a 10 héros principaux qui recoupent 10 périodes de temps et 10 lieux différents. Il y a la matière historique et culturelle qui permet la création de menus. Je me suis inspiré des jeux, et j’ai pris dans la culture du lieu et de l’époque les recettes que le personnage aurait pu manger.
C’est un livre officiel que j’ai fait avec Ubisoft. Il sera rempli d’images officielles, de data comme on en retrouve dans les jeux, d’information sur les héros et sur les personnages.
J’ai aussi fait un livre spécial série culte, avant celui sur la pâtisserie.

Pourquoi avoir fait une telle segmentation du livre avec des univers de l’imaginaire différents ?

Il s’agit d’une décision concernant la direction éditoriale. Nous avons eu une réflexion sur la création de chapitres avec des recettes en cohérence. Sailor Moon ne marche pas forcément avec Harry Potter. Je voulais créer une passerelle entre tous les univers. En les segmentant, cela me permet de parler et de rendre hommage à chacun d’entre eux.

La sélection s’est faite par rapport à mes goûts personnels. On essaye d’atteindre une convergence. On peut les défendre et réinventer des recettes.

Vous avez prévu des recettes pour tous. Pourquoi ce choix ?

La pâtisserie nécessite de la pratiquer et d’en faire. On peut aller du plus simple au plus rapide. Ce n’est pas ce qu’on appelle de la haute pâtisserie, celle que l’on sert dans les restaurants étoilés et qui coûte cher à faire. Il s’agit de cuisine familiale.

Au début de l’ouvrage, il y a des icônes de tous les objets utilisés dans le livre. Il y a aussi un carnet permettant de tout faire soi-même, la pâte, la ganache, le chocolat... Parce qu’on peut par exemple acheter la pâte toute faite, mais que c’est mieux de préparer ses produits tout seul.
Je voulais faire un cahier graphique et un document de la base pâtissière détournée du livre de CAP de pâtisserie. Je voulais donner ces informations aux gens qui ne font pas parti du domaine.

Les livres des chefs étoilés sont très beaux et très chers. Les gens les achètent et les mettent dans leurs bibliothèques, mais la plupart des personnes n’ont pas la capacité de reproduire les recettes présentées.

Dans mon ouvrage, si on pratique, on peut y arriver. Mon père est un grand artisan pâtissier qui m’a tout appris, et m’a dit « cuisine ce que tu aimes ! ».

On double l’impact des livres avec notre chaine Youtube de Gastronogeek qui compte maintenant 22 000 abonnés, et a été lancée début 2017. On peut y découvrir la fabrication de certains plats que tout le monde peut réussir à faire. Dans une cuisine normale, on peut aussi faire de la pâtisserie.

Quelle est la différence entre votre gastronomie et la haute pâtisserie ?

Dans la haute pâtisserie, il faut avoir une maîtrise des textures, de la sculpture. Il est nécessaire que tout soit grammé. On doit tout parfaitement peser. Il faut savoir maîtriser la température. Cela nécessite de grosses compétences artistiques, car les produits finis sont de véritables œuvres d’art.

Ma pâtisserie est plus familiale. Si on met un peu plus ou un peu moins de beurre, on obtiendra un résultat différent, mais qui ne sera pas moins bon ou meilleur. Certaines des recettes nécessitent l’utilisation de sirop et la gestion de la température, mais ce n’est pas ce qu’on fait dans les restaurants étoilés.

Comment avez-vous eu le droit d’utiliser les titres et les personnages d’autant d’univers de l’imaginaire ?

J’ai utilisé le droit de citation pour les marques et les labels. Je mets aussi des remerciements s’adressant aux créateurs de ces univers et j’ai une page entière de Copyright à la fin du livre. C’est différent de ce que j’ai fait sur mon livre sur la nourriture de Star Wars pour lequel j’ai eu l’autorisation de Disney et de Lucas Film d’utiliser cet univers.
Ce droit de citation permet aussi de parler des œuvres auxquelles les recettes se réfèrent et de donner envie de les découvrir.

Visuels officiels :

Photos de la soirée :

©Lumi-Poullaouec
Geek & Pastry, de Thibaud Villanova, aux éditions Hachette Heroes
Photographie : Guillaume Czerw Stylisme Culinaire : Marlene Dispoto

Les illustrations des articles sont Copyright © de leurs ayants droits. Tous droits réservés.