Solaris : La critique

Date : 04 / 07 / 2017 à 09h15
Sources :

Unification


Solaris est un très bon film de science-fiction, réponse de la Russie au 2001 l’Odyssée de l’espace Américain.

C’est une œuvre de commande permettant à Andreï Tarkovski de vivre après que ses finances aient été asséchées par l’épique Andreï Roublev.

Il s’agit de l’adaptation de l’œuvre de Stanislaw Lem. Mais le réalisateur n’aimant pas vraiment la science-fiction, qui est un genre très apprécié dans son pays, en essayant de gommer le maximum de références SF a rencontré l’ire de l’auteur.

Cela explique notamment la très longue, et magnifique, exposition du personnage principal, ancré sur Terre dans la maison familiale que ce dernier s’apprête à quitter pour rejoindre la planète Solaris.

Cette première partie permet de mieux définir la psyché du « héros » et de comprendre ses relations avec les autres protagonistes qu’il va côtoyer. Car ce dernier va devoir enquêter sur la station orbitale humaine en orbite autour de Solaris de laquelle des rapports étranges émergent.

C’est donc à un huit clos auquel le spectateur assiste, alors que des humains essayent depuis des années de communiquer avec l’immense océan recouvrant la planète qui est le cerveau géant d’une entité extraterrestre.

C’est cette tentative étrange de communication qui est au cœur de l’histoire alors que des visiteurs prenant l’apparence de souvenirs se promènent au sein de la base, parfois inconscients de leur propre nature.

Andreï Tarkovski réalise avec talent son film le plus "mainstream" et bénéficiant d’un budget conséquent, et son traitement de l’eau est remarquable, que ce soit au niveau de la Terre, des souvenirs du personnage principal, des séquences oniriques ou de cet océan pesant sur l’histoire et dont l’image revient régulièrement en fil rouge du récit.

La station spatiale est très intéressante à visiter en compagnie du personnage principal et ce mélange de technologie et d’abandon lié à la dégradation de l’état mental de ses 3 habitants, lui donne une ambiance bien particulière. Les effets spéciaux sont aussi très réussis, notamment cette fort belle séquence d’apesanteur faisant planer moult objets et individus.

Les acteurs principaux se retrouvant en vase-clos sont fort bien interprétés, tant Donatas Banionis en investigateur, que Jüri Järvet en commandant désabusé de station ou Anatoli Solonitsyne en scientifique acharné.

Mais c’est surtout le personnage troublant de Natalya Bondarchuk qui retient l’attention par son étrangeté et son humanité naissante. Quant au père du héros, Nikolai Grinko lui donne une grande épaisseur.

Solaris est un film vraiment intéressant à voir qui parle de communication et d’humanité. C’est aussi une très belle histoire d’amour tragique qui fait entrer l’œuvre dans une autre dimension, dont la fin prodigieuse est un très grand moment de cinéma.

Avec des décors fort bien faits, des effets spéciaux très bons et des acteurs impeccables, le long métrage a beau être le film que Tarkovski aime le moins dans sa filmographie, il n’en reste pas moins une œuvre à découvrir et qui a influencée nombre de réalisateurs par la suite.

Impressionnant et poétique.

1972
3ème film

SYNOPSIS

La planète Solaris, recouverte d’un océan, a longtemps intrigué les chercheurs qui y ont installé une station. Faute de résultats concluants, le docteur Kris Kelvin, un homme bouleversé par le suicide de sa femme, y est envoyé afin de définir s’il faut fermer la station ou non. Sur place, il découvre l’équipe du laboratoire spatial pris par une folie à laquelle il risque de succomber lui-même.

BANDE ANNONCE


FICHE TECHNIQUE

- Durée du film : 2 h 45
- Titre original : Solyaris
- Date de sortie : 05/07/2017
- Réalisateur : Andreï Tarkovski
- Scénariste : Fridrikh Gorenshtein, Andreï Tarkovski d’après l’œuvre de Stanislaw Lem
- Interprètes : Natalya Bondarchuk, Donatas Banionis, Jüri Järvet, Anatoli Solonitsyne, Nikolai Grinko, Olga Barnet, Tamara Ogorodnikova, Georgi Tejkh
- Photographie : Vadim Yusov
- Montage : Lyudmila Feiginova
- Musique : Eduard Artemyev
- Costumes : Nelli Fomina
- Décors : Mikhail Romadin
- Producteur : Viacheslav Tarasov pour Mosfilm
- Distributeur : Potemkine Films

LIENS

- SITE OFFICIEL
- ALLOCINÉ
- IMDB


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