War Machine : Review du film Netflix

Netflix a décidé cette année de renforcer son offre de contenus en proposant ses propres productions cinématographiques en collaboration avec des artistes de renom, mais aussi en utilisant des licences connues du grand public. War Machine produit par Plan B (Moonlight, The Lost City of Z), la société de production de Brad Pitt et avec ce dernier dans le rôle principal ouvre donc le bal de cette offre étendue. Okja du réalisateur cooréen Joon-Ho Bong (The Host, Snowpiercer) présenté au Festival de Cannes il y a quelques jours, Bright avec Will Smith de David Ayer (Sucide Squad, Fury) et l’adaptation cinématographique américaine du manga culte Death Note seront quant à eux streamés sur nos petits écrans dans l’année.

Mise à part une scène de guérilla et contrairement à ce qu’aurait pu laisser supposer son titre, War Machine ne comporte pas de scènes d’action, et s’avère en fait être un brûlot visant à dénoncer la tendance américaine à jouer les arbitres pacificateurs dans de nombreux endroits du monde. Tout en s’inspirant de faits réels, c’est par le prisme de la comédie, que l’intrigue vise à illustrer cela. Force est de dire que ce choix artistique atypique ne paye pas vraiment. On ne rit que très rarement et c’est davantage un sentiment d’étonnement qui nous envahi devant le comportement de ces soldats de haut rang pas vraiment au fait des réalités du pays, en l’occurrence l’Afghanistan, où ils ont été envoyé en mission. Si on sent que Brad Pitt se régale, et nous avec, dans un rôle de composition dont il a le secret, cela ne suffit pas vraiment à tirer l’intérêt qu’on a pour le film vers le haut. La faute à l’absence d’un subtil et délicat équilibre nécessaire pour que la satire et le drame humain vécu par les Afghans offrent une intrigue à la hauteur des ambitions narratives.

Le narrateur a beau stimuler l’interêt du spectateur avec moult formules chocs et caractérisation au vitriol des différents protagonistes, la réalisation quelconque ne nous incite que modérément à nous passionner aux 2h que comportent le film. Que l’on connaisse ou non la finalité des faits dont est inspirée l’intrigue, il n’y a pas d’évolution dramaturgique réellement surprenante et les scènes s’enchaînent donc de manière très fonctionnelle vers un dénouement attendu.

La prestation solide de l’ensemble du casting est néanmoins à saluer, avec beaucoup de seconds rôles savoureux (Ben Kingsley, Tilda Swinton) ou solides (Topher Grace, Will Poulter) qui favorisent grandement l’immersion dans le récit. Cependant, cela ne suffit pas à faire de War Machine un film qui laisse un souvenir impérissable. Il n’y a plus qu’à espérer que les prochaines productions cinématographiques de Netflix soient plus convaincantes !