K.O : La critique
Dire que le film vous met KO, ça serait un peu facile... pourtant, on éprouve un réel malaise au visionnage. Et on se demande où tout cela mène le héros...
Anti-héros, plutôt, comme le revendique l’auteur qui a voulu nous faire partager les mésaventures d’un personnage "arrogant, voire odieux."
"Un personnage que l’on n’aime pas d’emblée. Un Scrooge, le héros d’Un Conte de Noël de Dickens, contemporain dont la réussite est flagrante, qui a atteint les sommets et qui, du coup, méprise ceux qui n’ont pas réussi comme lui."
Car tout le film repose sur ce caractère singulier, ce protagoniste admirablement interprété. Laurent Lafitte est décidément un excellent acteur.
Le reste de la distribution est à l’unisson. Chacun apporte sa pierre à l’édifice, tout en force, parfois brutal, qui vient déranger le confort du spectateur pour mieux le faire réfléchir.
Un film d’ambiance porté par le charisme de l’acteur. "Un fantastique introspectif en quelque sorte, autour d’un personnage unique qu’on suivrait pendant deux heures." selon les termes du réalisateur.
Bien fait techniquement.
Bien photographié, bien éclairé, faisant de la nuit un assez bel arrière-plan.
La musique est du sur mesure. On sent combien l’entreprise a mobilisé.
Pour autant le danger de ce genre, à mi chemin du fantastique et de l’enquête socio-psychologique c’est de perdre le spectateur.
Un peu long, un peu caricatural, parfois assommant, le ton n’est pas franchement dramatique, encore moins comique et l’absurde demande un peu de travail, si on veut "entrer dans le jeu".
Il s’agira donc de convaincre le public. Et ce ne sera pas une mince affaire.
"L’idée de jouer avec le spectateur est patente."souligne la production. " Dès le début d’ailleurs où la trajectoire du héros qui semble sans faille est d’emblée perturbée par de petits détails de narration glissés dans le cadre. Une affiche du film L’Enfer de Clouzot, un vigile qui lui ordonne d’écraser sa cigarette, le coup de fil de sa maîtresse au moment où il se trouve avec une autre fille… Autant d’indices qui semblent donner une légère avance au spectateur."
"J’adore qu’au cinéma on stimule mon attention, mon intelligence, mon imagination." assume l’auteur. "C’est vrai que dans cette première partie on pressent que la « belle » situation d’Antoine est précaire. Des indices disséminés laissent à penser que ce modèle vacille... Cela crée une tension qui j’espère donne déjà un certain plaisir au spectateur... Il y avait chez nous une volonté expérimentale. Sans perdre l’idée d’un film ludique."
Le problème c’est le dosage... et l’aspect ludique est peut-être un peu sous pesé, dans cette version. Pourtant intéressante. Qui risque de partager les avis.
Un bon film néanmoins. Qui reste à l’esprit, quelque temps après l’avoir vu.
Ne laisse pas indifférent.
SYNOPSIS
Antoine Leconte est un homme de pouvoir arrogant et dominateur, tant dans son milieu professionnel que dans sa vie privée.
Au terme d’une journée particulière oppressante, il est plongé dans le coma.
À son réveil, plus rien n’est comme avant : Rêve ou réalité ? Complot ? Cauchemar ?…
Il est K.O.
BANDE ANNONCE
FICHE TECHNIQUE
Durée du film : 1 h 55
Titre original : K.O
Date de sortie : 21 juin 2017
Réalisateur : Fabrice Gobert
Scénaristes : Fabrice Gobert, Valentine Arnaud
Interprètes : Laurent Lafitte, Chiara Mastroianni, Pio Marmaï, Clotilde Hesme, Zita Hanrot, Jean-François Sivadier
Photographie : Patrick Blossier
Montage : Bertrand Nail
Musique : Jean Benoît Dunckel
Costumes : Bethsabée Dreyfus
Décors : Frédéric, Frédérique Lapierre
Producteurs : Xavier Rigault, Marc-Antoine Robert-2.4.7. Films
Distributeur : Wild Bunch Distribution
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