Sayônara : La critique

Date : 03 / 05 / 2017 à 11h30
Sources :

Unification


Sayônara est un beau film contemplatif de Kôji Fukada racontant le crépuscule du Japon d’une façon extrêmement poétique.

Dans un futur proche, suite à une action terroriste ayant ciblé les centrales nucléaires japonaises, le pays est obligé d’évacuer sans retour possible l’ensemble de ses habitants. Une telle logistique entraîne des délais, d’autant qu’il faut créer des accords avec les pays d’accueil.

Une jeune femme malade d’origine étrangère attend jour après jour son ordre de départ dans une maison isolée en pleine campagne. Cette dernière, non prioritaire, espère pouvoir partir en compagnie de son compagnon japonais localisé dans une autre bourgade.

Le scénario est adapté d’une pièce de théâtre japonaise d’Oriza Hirata qui a tellement plu au réalisateur que ce dernier a convaincu son actrice principale de l’interpréter au cinéma.

Mais la grande innovation du récit et d’en faire un quasi huis clos à deux protagonistes, l’un d’entre eux étant une androïde, Geminoid F. Cette machine a spécialement été créée pour la pièce par un grand professeur de robotique et son interprétation est tellement saisissante qu’au fil du long métrage on en vient à se demander lequel des deux personnages est le plus humain.

Car le duo fonctionne à merveille, entre non-dit et regard, répliques courantes ou extraits de poésie... La langue passe d’ailleurs du japonais au français, de l’anglais à l’allemand pour perturber à la fois le ressenti du moment présent et ouvrir universellement une véritable et profonde réflexion sur l’humanité.

A part une séquence violente, l’œuvre se déroule délicatement et lentement, laissant les saisons japonaises s’écouler doucement alors que le village se vide de ses habitants et que la jeune femme se trouve de plus en plus isolée.

Kôji Fukada, à l’aide de la très bonne directrice de la photographie Akiko Ashizawa, sait filmer à merveille la campagne et les images, à l’instar d’une fin bouleversante d’une beauté intense, sont superbes.

La comédienne principale Bryerly Long est extraordinaire et complètement envoûtante alors qu’elle rayonne d’une beauté fragile sur un long métrage dédié à la fin d’une époque et aux adieux d’un peuple à sa Terre natale.

Sayônara est une œuvre puissante qui saura ravir les amateurs de contemplatif. C’est un très beau drame silencieux, message, espérons-le non prophétique, d’un avenir disparu auquel assiste les machines abandonnés par leurs propriétaires relocalisés. Un film crépusculaire et mélancolique revisitant avec émotion le principe de la famille et de la nation.

Intense et poignant.

SYNOPSIS

Dans un avenir proche, le Japon est victime d’attaques terroristes sur ses centrales nucléaires. Irradié, le pays est peu à peu évacué vers les états voisins. Tania, atteinte d’une longue maladie et originaire d’Afrique du Sud, attend son ordre d’évacuation dans une petite maison perdue dans les montagnes. Elle est veillée par Leona, son androïde de première génération que lui a offert son père. Toutes deux deviennent les dernières témoins d’un Japon qui s’éteint à petit feu et se vide par ordre de priorité, parfois selon des critères discriminatoires. Mais doucement, l’effroi cède la place à la poésie et la beauté.

BANDE ANNONCE


FICHE TECHNIQUE

- Durée du film : 1 h 52
- Titre original : Sayônara
- Date de sortie : 10/05/2017
- Réalisateur : Kôji Fukada
- Scénariste : Kôji Fukada d’après l’œuvre de Oriza Hirata
- Interprètes : Bryerly Long, Geminoid F
- Photographie : Akiko Ashizawa
- Montage : Naohiro Urabe
- Musique : Hiroyuki Onogawa
- Producteur : Bryerly Long, Keisuke Konishi, Kôji Fukada pour Productrice, Phantom Film, Tokyo Garage
- Distributeur : Survivance

LIENS

- SITE OFFICIEL
- ALLOCINÉ
- IMDB

PORTFOLIO

Sayônara



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