Phantom of the Paradise [DVD / Blu-Ray / Coffret ultra-collector] : La critique

Phantom of the Paradise (Le fantôme du paradis, nda) est une œuvre classique qui a inspiré nombre de film et dont la qualité, 40 ans plus tard, est toujours intacte.

Cette comédie musicale rock mélange avec talent les genres : thriller, mucical, horreur, romance, fantastique et comédie.

Brian De Palma a réalisé une œuvre culte, bourrée d’imagination, pop, colorée, acidulée et détonante, dont le costume du fantôme est devenu une référence.

Phantom of the Paradise, c’est l’histoire de Faust, avec une pointe du Portrait de Dorian Gray. C’est aussi le récit de la passion, celle de la musique, de l’ambition et de l’amour.

En effet, un compositeur talentueux se voit dérober sa chanson par une star du showbiz qui veut l’utiliser pour l’ouverture de sa nouvelle salle de spectacle, le Paradise. Après moult mésaventures, ce dernier, défiguré et aigri, signe un contrat avec ledit propriétaire pour écrire un opéra rock Faustien dont il impose que le rôle-titre soit tenu par une chanteuse qu’il apprécie.

Le film est remarquablement mis en scène, les enchaînements de situations étant parfaitement maîtrisés, notamment grâce au montage de Paul Hirsch. Brian De Palma utilise aussi avec talent des techniques novatrices pour l’époque, dont un écran splitté dont il fait une merveilleuse utilisation.

La musique est aussi formidable, proposant nombre de titres enlevés et superbes à écouter et dont les paroles sont fort bien trouvées. De plus, la mise en scène de ces passages musicaux est éblouissante et inspirée.

Le casting est fort bien trouvé avec William Finley en compositeur malmené plus que convaincant. Le comédien est captivant et on suit sa descente aux enfers avec beaucoup d’intérêt.

Paul Williams en star de la musique sans cœur est excellent et offre un affrontement dantesque avec l’homme qu’il a brisé.

Jessica Harper incarne très bien une jeune femme ambitieuse prête à tout pour accéder à la gloire. Cette dernière chante aussi fort bien, ce qui ajoute une note féminine dans les partitions principalement chantées par des hommes.

Mais le reste de la distribution est aussi bon avec, entre autres, Gerrit Graham en diva des scènes hilarant et le trio de chanteur Archie Hahn, Jeffrey Comanor et Peter Elbling aux titres très entraînants.

Les décors de Jack Fisk et les costumes de Peter Jamison et Rosanna Norton sont particulièrement soignés offrant visuellement une palette de couleur flashy, clinquante et brillante se mariant fort bien avec une histoire fondée sur l’ego démesuré d’un artiste mégalomane.

Phantom of the Paradise est un excellent film, maîtrisé, coloré, dont les passages musicaux restent longtemps en tête. C’est aussi un long métrage qui n’a vraiment pas vieilli et dont la copie restaurée permet de l’apprécier avec autant de plaisir que s’il venait de sortir hier.

Une belle et mélodieuse leçon de cinéma !

Magistral et renversant.

Winslow Leach, jeune compositeur inconnu, profite de l’entracte lors d’un concert des Juicy Fruits, le groupe pop à la mode, pour jouer sa cantate "Faust". Swan, le plus grand producteur de musique de tous les temps, l’entend et décide que ce sera la musique pour inaugurer le Paradise, son Palais du Rock. Il vole la partition de Leach et le fait jeter en prison. Ce dernier parvient à s’échapper et, après avoir été défiguré et perdu sa voix, est prêt à tout pour se venger…

Il existe 3 versions du film restauré, avec des bonus commun aux trois. Néanmoins, pour les amateurs du film et ceux de belles choses, il ne faut pas hésiter à investir, au prix modique de 50 euros, dans le coffret ultra-collector au tirage limité à 3 000 exemplaires permettant d’avoir plus de 2h00 de bonus supplémentaires et surtout un livre de 160 pages, dont 40 photos, qui est essentiel si l’on veut tout savoir sur cette œuvre culte.

Comme tous les livres intégrés dans les versions ultra-collector de Carlotta, ce dernier est remarquablement fait, passionnant à lire et fait partie de ces documents que l’on ressort régulièrement pour se replonger avec délice dans l’histoire d’un film culte.

« « Qu’est-ce que c’est qu’un film "commercial", déjà ? Comment savoir si un réalisateur fait un film parce qu’il est commercial, ou parce qu’il correspond à un désir personnel ? Les gens pensent souvent qu’un film personnel n’est forcément pas commercial, mais ce n’est pas aussi simple que ça. J’aimerais bien faire un film que les gens aient vraiment envie de voir. Fellini aussi, et ça ne fait pas de lui un réalisateur "commercial". » - Brian De Palma
Dr. Brian and Mr. De Palma explore la dualité inhérente à l’œuvre de Brian De Palma à l’aune de Phantom of the Paradise. Au gré d’un entretien fleuve avec ce dernier, d’analyses et d’une revue de presse, l’approche iconoclaste du réalisateur se dévoile, entre célébration et critique de la culture populaire. Un ouvrage inédit agrémenté des paroles de toutes les chansons du film et de 40 photos d’archives. »

Les suppléments communs au DVD / Blu-Ray / coffret ultra-collector :

On retrouve dans les bonus une courte introduction de l’acteur Gerrit Graham au film.

On peut aussi y découvrir les bandes annonces d’époque, ainsi que des clips radio, dont le son est agrémenté d’images du film.

Pour la première fois, on peut visionner 6 chansons cultes en version karaoké, permettant d’entonner en rythme les titres marquants de l’histoire.

Le plus grand, et intéressant bonus est Paradise Regained, un documentaire dans lequel l’équipe du film de Phantom of the Paradise, dont Brian De Palma, Paul Williams et les acteurs principaux, raconte en détail le tournage et l’impact du long métrage jusqu’à aujourd’hui. L’entretien est parsemé d’extraits du film et il est vraiment intéressant d’entendre s’exprimer dessus autant de participants à l’œuvre cinématographique.

• Présentation de Gerrit Graham (1 minutes)
• Paradise Regained (52 minutes)
• Karaoké 6 chansons (19 minutes)
• Spots Radio (2 minutes)
• Bandes-annonces (3 minutes)

Les suppléments (en HD) du Coffret ultra-collector :

On retrouve William Finley dans une fausse pub très drôle concernant la marionnette de son personnage.

Brian De Palma revient aussi sur les coulisses du film dans un entretien qui lui est dédié et qui montre des extraits du film et des documents originaux de ce dernier comme des pages de script.

Le réalisateur Guillermo del Toro s’entretient pendant plus d’une heure avec l’acteur incarnant Swan, la star mégalomane du film interprétée par Paul Williams qui revient sur sa vie et sa carrière, ainsi que l’impact que le film a eu dessus. Cet entretien passionnant mené par un grand connaisseur de l’œuvre permet d’appréhender l’histoire autrement.

Un autre bonus est consacré à la costumière du film, Rosanna Norton, qui évoque la conception des costumes des personnages principaux et les difficultés rencontrées pour leur création. SI la qualité visuelle et sonore du bonus n’est pas la même que celle des autres, on prend plaisir à se pencher sur un des éléments essentiels d’un film, les costumes.

On retrouve dans le bonus Paradis perdu et retrouvé une sélection de six scènes coupées ou alternatives permettant de découvrir l’œuvre d’une façon différente de celle que l’on connaît, parfois par cœur. Ces dernières sont aussi mises en parallèle dans des écrans splittées avec leur version finale, ce qui permet de voir à quel point parfois, elles étaient différentes.

Un dernier bonus, Le fiasco Swan Song revient sur la maison d’édition du « méchant » de l’histoire. En effet, quelques mois avant la sortie du film, une compagnie de disque a été créée avec le nom de Swan Song, ce qui a obligé le réalisateur à raccourcir certaines scènes dont l’ouverture montrait ce logo et le nom original de l’entreprise de Swan. On voit dans le bonus les rushs originaux et les versions finales dans lesquelles le logo de l’oiseau mort a été inséré et des caches enlevant le nom original monté. On retrouve ainsi la nouvelle référence de Death Records bien que l’œil averti puisse entrapercevoir les éléments originels de l’histoire.

• Brian De Palma dans les coulisses du paradise (33 minutes)
• Entretien de Paul Williams par Guillermo del Toro (72 minutes)
• Le fiasco Swan Song (11 minutes)
• Carte blanche à Rosanna Norton (10 minutes)
• Paradis perdu et retrouvé (14 minutes)
• Fausse pub par William Finley : Dr. Brian and Mr. De Palma (1 minute)
• Phantom of the Paradise de Brian De Palma : livre de 160 pages (inclus 40 photos)
• Un visuel exclusif créé par Matt Taylor « Passionné de comics, Matt Taylor, originaire de Brighton au Royaume-Uni, exerce ses talents d’illustrateur et de créateur d’affiche depuis plus de dix ans pour des clients aussi renommés que Mondo, 20th Century Fox et The New Yorker. Retrouvez toutes les créations de Matt Taylor ICI. »

 Disponibilité : DVD / Blu-Ray / Coffret ultra-collector
 Date de sortie : 12/04/2017
 Audio : Français, Anglais
 Sous-titres : Français
 Durée du film : 1 h 32

 Titre original : Phantom of the Paradise
 Réalisateur : Brian De Palma
 Scénariste : Brian De Palma
 Interprètes : Paul Williams, William Finley, Jessica Harper, George Memmoli, Gerrit Graham, Archie Hahn, Sara Ballantine, Jeffrey Comanor
 Photographie : Larry Pizer
 Montage : Paul Hirsch
 Musique : Paul Williams
 Costumes : Peter Jamison, Rosanna Norton
 Décors : Jack Fisk
 Producteur : Edward R. Pressman pour Harbor Productions
 Distributeur : Carlotta Films

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