Le serpent aux mille coupures : La critique
Le serpent aux milles coupures est un thriller très noir se passant dans la campagne et les cépages aquitains.
Le scénario est adapté d’un livre éponyme publié aux Éditions Gallimard dans la collection Série Noire que l’auteur, DOA, a lui-même scénarisé. Il met en scène différentes personnes sans aucun lien qui vont se croiser dans un ballet sanglant et mortel.
La ferme d’une famille d’agriculteurs harcelée à cause de la couleur de la peau du père va se retrouver au cœur d’une intrigue mêlant un motard blessé en fuite, des narcotrafiquants, un tueur à gages au sang-froid, des voisins agressifs et une gendarmerie sur les nerfs alors que les corps s’accumulent.
Le réalisateur Eric Valette réussit à construire son histoire en gardant une tonalité visuelle sombre. Sa mise en scène très inspirée maintien une attention constante alors que le très bon montage de Sébastien Prangère permet de suivre un récit se focalisant sur le point de vue de différentes personnes.
Ce parti-pris permet au spectateur de reconstruire une histoire dense alors qu’il découvre progressivement les protagonistes et les liens qui les relient.
La musique de Christophe Boulanger et Mike Theis participe aussi à l’atmosphère toxique planant sur le long métrage et renforce les scènes anxiogènes. Elle pousse parfois un peu trop les sentiments du spectateur, notamment ceux liés au malaise et à l’angoisse, mais se marie à merveille à une œuvre de genre sans compromission.
Si les morts sont nombreux, et quelques scènes de torture sont terribles, le réalisateur n’insiste jamais dessus et suggère finement les évènements plutôt que de les montrer. Le film en ressort encore plus efficace, alors que les évènements se font de plus en plus passionnants à découvrir.
Les acteurs sont très bons dans leurs rôles avec un casting des deux personnages de tueurs particulièrement bien trouvé.
Tomer Sisley interprète fort bien un homme en fuite sans sentiments traitant les individus comme des problèmes à éliminer. L’acteur réussit à rendre sympathique un tueur qui ne réplique que pour se défendre, et auquel, étrange syndrome de Stockholm, on finit par s’attacher.
Terence Yin incarne à merveille le serpent du titre, un tueur à gage spécialisé dans la torture au couteau. Froid, magnétique, hypnotisant, il instille formidablement le malaise chez tous ceux qu’il croise, y compris le spectateur.
Le serpent aux mille coupures est un polar noir bien épais que l’on n’a pas tant que cela l’occasion de découvrir sur grand écran. Efficient, redoutable, haletant, la tension est toujours élevée alors que le final spectaculaire, gardant malgré tout une grande sobriété propre à l’œuvre, vient clore un film très abouti.
Impressionnant et captivant.
SYNOPSIS
Sud Ouest de la France, hiver 2015.
Un motard blessé quitte les lieux d’un carnage.
Le mystérieux fugitif trouve refuge chez les Petit, une famille de fermiers qu’il prend en otage. A ses trousses : des barons de la drogue colombiens, le lieutenant colonel Massé du Réaux, et un tueur à gage d’élite, qui sont bien décidés à le neutraliser, par tous les moyens.
L’homme a déclenché une vague de violence dont personne ne sortira indemne…
BANDE ANNONCE
FICHE TECHNIQUE
Durée du film : 1 h 46
Titre original : Le serpent aux mille coupures
Date de sortie : 05/04/2017
Réalisateur : Eric Valette
Scénariste : DOA d’après l’œuvre de DOA
Interprètes : Tomer Sisley, Terence Yin, Pascal Greggory, Stéphane Debac, Erika Sainte, Carlos Cabral, Cédric Ido, Gérald Laroche
Photographie : Jean-Francois Hensgens, AFC SBC
Montage : Sébastien Prangère
Musique : Christophe Boulanger, Mike Theis
Costumes : Frédérique Leroy
Décors : Catherine Cosme
Producteur : Alexis Dantec, Raphaël Rocher pour The French Connection, Capture the Flag Films, Nexus Factory, Umedia
Distributeur : New Story District
LIENS
PORTFOLIO
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