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La trilogue Ninja - L’implacable Ninja / Ultime Violence / Ninja III [Coffret DVD / Coffret Blu-Ray] : La critique

Date : 28 / 03 / 2017 à 10h00

Sources :

Les années 80 ont vu fleurir sur les écrans américains une profusion de film de Ninja, le genre en vogue à cette époque, notamment suite au succès de L’implacable Ninja. Des films qui se sont exportés partout dans le monde et dont la fin de leur période dorée dans les années 90 leur a valu un certain oubli à l’exception des fans et des amateurs de nanars.

L’apparition concomitante de la VHS, permettant à chacun de voir des films à domicile, a contribué à rendre populaires ces aventures d’hommes bondissants amateurs d’armes variées.

Néanmoins, le genre, très exploité et souvent bénéficiant de très peu de budget, a pâtit des défauts d’un grand nombre de ses films comme une intrigue parfois quasiment inexistante en dehors de la vengeance du personnage principal contre le méchant qui lui a pris : sa femme, sa mère, sa fiancée, son épouse, son frère, son enfant, son meilleur ami (rayez la ou les mentions inutiles).

De plus, l’interprétation des comédiens parfois approximative, les combats gagesques, les méchants guignolesques et les faux raccords pléthores : sabre sur le dos puis disparu puis réapparu, armes sorties de nulle part... n’ont pas aidé à faire perdurer des œuvres médiocres.

Cela explique d’ailleurs pourquoi les films de ninjas sont si populaires dans des soirées nanars, le public n’étant jamais déçu d’aventures à la limite du ridicule avec parfois de grands gaillards occidentaux moustachus en tenue de Ninja.

Néanmoins, un certain nombre de films méritent d’être vus par eux-mêmes et sont d’une bonne, voire très bonne, qualité. Les trois films Cannon, des classiques du genre, en copie restaurée et en intégralité intégrés dans la trilogie Ninja font partie de ces derniers, brossant les tendances des films de Ninjas du passé.

Et si L’implacable Ninja, paru en 1981, flirte parfois avec le nanar et Ninja III, sorti en 1984 essaye de s’ouvrir sur le fantastique pour redonner de la vigueur à un genre qui s’essouffle, Ultime violence, paru en 1983, est un très bon film à voir sans hésiter.

Il faut d’ailleurs noter qu’en plus de s’appeler la trilogie Ninja, le coffret aurait pu prendre pour sous-titre, la trilogie Shô Kosugi en l’honneur de l’expert en art martiaux ayant popularisé le genre et apparaissant dans les trois longs métrages présentés.

L’IMPLACABLE NINJA

L’implacable Ninja est une œuvre de ninjas assez classique. Un homme vient à l’aide de son meilleur ami embêté par des hommes de mains dirigés par un méchant très méchant.

Évidemment, le héros étant un ninja, il en a d’ailleurs eu le diplôme, il va rétamer tous les sbires de son ennemi jusqu’à ce que ce dernier fasse venir son Némésis du Japon.

Les scènes d’ouverture et de clôture sont très réussies, tout comme en général les combats, surtout si on ne regarde pas de trop près certains impacts approximatifs quand le héros se bat à visage découvert, malgré les chorégraphies des scènes d’action de Shô Kosugi que l’on retrouvera en tant qu’acteur dans les deux autres films de la trilogie.

Ce dernier incarne aussi dans le film le ninja noir, mais ses qualités d’expert en arts martiaux le feront aussi interpréter plusieurs ninjas rouges et parfois même le ninja blanc… Ayez donc l’œil pour le reconnaître.

Les codes des ninjas sont clairs, le gentil est en blanc, le méchant en noir, et ce dernier s’allie avec un ancien soldat, comme lui, pour rendre justice.

Le film a eu des moyens et permet de proposer différents décors, notamment naturels trouvés lors du tournage aux Philippines, très agréable à l’œil.

On retrouve bien sûr la blonde de service, Susan George, en femme du meilleur ami ne laissant pas indifférent le héros, permettant de glisser dans une histoire pas très compliquée à suivre, une pointe de romance.

Un certain nombre de clichés se retrouvent dans le film, mais qu’importe, car après tout un film de Ninjas, c’est un gentil super fort contre des méchants en grande partie bras cassées, avec un expert comme boss de fin de niveau permettant des combats plus grandioses.

L’acteur spécialisé dans les westerns spaghetti, Franco Nero, fait un héros convaincant, bien que peu au fait des techniques d’art martiaux, ce qui malheureusement se voit.

Néanmoins, voir le film permet de passer un moment sympathique, surtout si on découvre ce dernier à plusieurs.

Bondissant et amusant.

ULTIME VIOLENCE

Ultime violence est vraiment un très bon film de Ninjas, franchement spectaculaire.

Le scénario est assez simple. Un Japonais, dont la famille est massacrée par des ninjas, s’installe aux États-Unis pour monter avec son ami une galerie. Mais cette dernière sert de trafic de drogue et il devoir enfiler à nouveau son costume de ninja pour lutter contre les méchants.

Le film ne manque pas d’action et c’est vraiment les scènes de combats qui en font une œuvre plus que réussie.

Car, outre le début et la fin du long métrage, l’action ne s’arrête jamais et propose des cascades vraiment spectaculaires et crédibles, comme celle de la poursuite en voiture.

Tout l’arsenal du parfait ninja est passé en revue et l’enchaînement de l’utilisation de diverses techniques, toutes létales, est bien faite et rompt la monotonie de combats standards pour ce genre de film.

Il faut d’ailleurs souligner les grandes qualités martiales de Shô Kosugi qui porte vraiment le film sur ses épaules. Et si son talent de comédien est moins impressionnant, ses capacités de combats sont vraiment plaisantes à découvrir dans des chorégraphies inspirées et virevoltants.

Son combat final, qu’il exécute contre l’un de ses véritables disciples Eddie Tse, l’acteur ayant aussi un dojo dans lequel il enseigne les arts martiaux, est une vraie réussite.

Arthur Roberts, le meilleur ami du héros, est aussi fort convaincant et le duo mène des combats marquants contre un méchant parrain de la mafia italienne.

On peut aussi noter la présence de la blonde du film, Ashley Ferrare, qui sait se battre, mais reste cruche sur les bords, et d’un gamin débrouillard et réalisant aussi des combats intéressants qui est tout simplement interprété par le vrai fils de l’acteur principal, Kane Kosugi.

L’œuvre ne laisse pas la place à un scénario élaboré, mais les combats sont captivants et le film passe à toute allure.

Hautement recommandable et efficient.

NINJA III

Ninja III est un long métrage mélangeant film de ninjas et œuvre fantastique.

Un ninja assassine un scientifique et lors de sa fuite massacre un certain nombre de policiers. Mortellement blessé, il croise la route d’une jeune femme et va la posséder pour mener à bien sa vengeance contre ceux qui l’ont tué.

Après une ouverture vraiment spectaculaire, le film ajoute au fantastique un soupçon de romance. Mais se dernier se perd parfois en chemin mélangeant aussi bien de L’exorciste, du Poltergeist, du Zombie à une once de Star Wars avec un sabre lumineux volant…

L’utilisation des effets spéciaux très années 80 font prendre de l’âge au film, malgré la copie restaurée très propre.

On peut s’amuser de la présence d’un ninja féminin qui est plutôt convaincante. Et si l’actrice, Lucinda Dickey, qui l’incarne vient de la danse et nous montre dans le film des chorégraphies d’aérobic, elle met visiblement du cœur à faire semblant de maîtriser les arts martiaux.

Mais bien sûr, c’est les cascades et batailles de Shô Kosugi qui retiennent l’attention et ce dernier ne démérite jamais dans ses affrontements divers.

Le film mélange un peu trop de choses pour ne pas être bancal et n’a pas marché. Toutefois, il mérite une certaine attention, ne serait-ce que pour quelques scènes qui sont impressionnantes.

Hanté et létal.

SYNOPSIS