Les tueurs de la république : La review

Date : 26 / 03 / 2017 à 11h15
Sources :

Unification


Les tueurs de la république est un très bon documentaire en deux parties du journaliste Vincent Nouzille qui adapte lui-même son premier ouvrage éponyme publié aux éditions Fayard.

Ce documentaire, diffusé pour la première fois sur la chaîne Planète + à 20h50, dévoile des documents et des témoignages inédits sur les hommes de l’ombre employés par la République française pour lutter contre les ennemis de la France.

En effet, après la deuxième guerre mondiale, le général De Gaulle autorise des actions ciblées pour neutraliser des acteurs indésirables, tueurs, terroristes…, soit en les faisant arrêter soit en les éliminant.

Ces pratiques seront poursuivies et modifiées par tous les autres présidents de la Cinquième République et le film revient sur les actions marquantes que chacun des présidents français a avalisé.

En effet, ces derniers ont eu, selon leur sensibilité, eus plus ou moins recours à des agents secrets du Service Action, le bras armé de la DGSE, et aux forces spéciales. Les spectateurs pourront ainsi découvrir que le seul président ayant refusé d’employer ces moyens était Jacques Chirac alors que celui qui les a le plus utilisés est François Hollande.

Le documentaire est scindé en deux parties. La première, Vengeances d’État revient sur les origines de ces pratiques souvent létales et s’apparentant à la loi du talion, œil pour œil, dent pour dent.

On y découvre des dossiers traités différemment selon le président en place. Ainsi, Valéry Giscard d’Estaing voulait que l’on prenne le terroriste Carlos vivant, alors que François Mitterrand n’était pas contre son exécution.

Le film revient sur plusieurs évènements, l’assassinat de l’ambassadeur Delamare au Liban en 1981, l’attentat contre l’immeuble du Drakkar en 1983, la mort des moines de Tibhirine, l’embuscade d’Uzbin et la mort d’agents français en Somalie, mais aussi sur les échecs de quelques missions.

Il donne la parole à différents protagonistes ayant vécu les évènements tout en les alternant avec images d’archives et reconstitutions alors qu’une voix off raconte le déroulement des opérations.

La deuxième partie, Frappes offensives, est dans la continuité de la première, mais montre la nouvelle ampleur que prennent ces vengeances d’état.

La République française ne se cantonne plus à la simple légitime défense, mais passe aux attaques préventives.

Le service action mis en place pendant la guerre d’Algérie et envoi des petites équipes de 5 hommes sur le terrain, le patron, le radio, le saboteur, le tueur et l’homme d’escorte, afin de mener leur mission d’élimination à bien.

En 1987, la cellule alpha est créée pour s’occuper d’assassinats ciblés. Les opérations Homo, pour homicides, sont mises en place.

C’est avec la guerre d’Afghanistan que le président Nicolas Sarkozy crée les forces spéciales qui ont pour spécialité de Trouver, Traquer, et Terminer les individus désignés par l’état, des « cibles de haute valeur ». Ces dernières pouvant être depuis les derniers attentats français, dont celui de Charlie Hebdo en 2015, des ressortissants français partis faire le djihad.

Les tueurs de la république est un documentaire passionnant sur les coulisses les plus sombres du pouvoir et les questions d’éthique posées. Il revient de façon claire et passionnante sur la genèse de ces tueurs d’État et donne vraiment envie de découvrir l’œuvre de papier dont le documentaire est tiré.

Instructif et introspectif.

SYNOPSIS

Du général de Gaulle à François Hollande, les présidents de la Ve République ont tous mené des guerres secrètes et des opérations ciblées contre des ennemis de la France. Auteur d’un livre homonyme, fruit d’une longue enquête, Vincent Nouzille se penche sur les actions de ceux qui ont donné ou obtenu le "permis de tuer" et nous éclaire sur la face sombre du pouvoir.

Chapitre 1 : Vengeances d’Etat

La France n’a jamais eu la réputation d’appliquer la loi du Talion, comme le font Israël ou les États-Unis. Mais, en réalité, dans le plus grand secret, nos présidents de la République ont parfois décidé de représailles violentes contre des auteurs d’attentats commis contre des Français. Ils ont donné des consignes à des « tueurs de la République », des agents secrets du Service Action, le bras armé de la DGSE. Certaines de ces opérations ont échoué, d’autres ont réussi. La plupart sont demeurées secrètes. Et les présidents ont parfois hésité sur la conduite à tenir.

La traque du terroriste Carlos a par exemple donné lieu à des consignes différentes, par les président Giscard d’Estaing et Mitterrand. Fallait-il le capturer ou le tuer ? Malgré son image plutôt pacifique, François Mitterrand était, en fait, partisan des répliques les plus dures. Il a secrètement approuvé des opérations Homo (pour homicides) après l’assassinat de l’ambassadeur Delamare au Liban en 1981 et il a commandité des ripostes sanglantes après l’attentat contre l’immeuble du Drakkar en 1983, autant d’opérations que ce film raconte dans le détail.

Jacques Chirac était beaucoup plus prudent concernant les vengeances d’Etat, ce qui n’a pas empêché les services de renseignement de demander aux Algériens de venger la mort des moines de Tibhirine en 1996. Plus décidé, Nicolas Sarkozy a ordonné que l’on neutralise jusqu’au dernier les auteurs de l’embuscade d’Uzbin qui a tué 10 soldats français en Afghanistan en 2008. Et son successeur François Hollande, plus implacable que tous ses prédécesseurs, a érigé la vengeance en véritable principe. Il a notamment demandé à la DGSE que les responsables de la mort d’agents français en Somalie en 2013 soient « neutralisés ». Et l’ordre a été exécuté. La vengeance d’Etat est devenue systématique.

Chapitre 2 : Frappes offensives

Les assassinats ciblés font partie des opérations les plus clandestines de nos services secrets. Pas seulement pour se venger. Mais pour éliminer de manière préventive des ennemis présumés de la France, avant même qu’ils ne nous frappent. C’est pendant la guerre d’Algérie que le Service Action a constitué ses équipes de « tueurs de la République », avec des ordres venus de l’Elysée. Ils ont ensuite continué d’opérer dans le plus grand secret, notamment pour neutraliser des ennemis et ont même voulu tuer le chef d’Etat libyen Kadhafi, sans y parvenir.
Après le scandale du Rainbow Warrior en 1985 qui a déstabilisé la DGSE, celle-ci a constitué une cellule encore plus clandestine de tueurs, baptisée la cellule Alpha, qui a opéré pour le compte du président Mitterrand. Jacques Chirac, lui, s’est opposé à toute politique d’assassinats ciblés, même lorsque les Américains le lui ont demandé après les attentats du 11 septembre 2001.

En revanche, ces opérations ont changé de nature et d’échelle à partir de 2008-2010 sous l’impulsion de Nicolas Sarkozy. Avec la montée de la menace terroriste, la DGSE ne suffisait plus. Le chef de l’Etat a décidé d’employer désormais des moyens militaires plus offensifs et plus visibles, notamment les forces spéciales, pour mener des raids lors de prises d’otages et traquer des « cibles de haute valeur » pour les éliminer.

Suivant de plus en plus les méthodes américaines, François Hollande s’est transformé en chef de guerre clandestine en 2013 au Sahel, donnant des consignes « d’éradication » et des ordres d’exécutions visant plusieurs dizaines de chefs terroristes. Il a franchi une étape supplémentaire en 2015 en commençant à cibler délibérément des djihadistes français partis en Syrie. Il demande de plus en plus souvent aux Américains de se servir de leurs drones armés pour nous aider à atteindre ces objectifs. Avec les risques d’engrenages.

FICHE TECHNIQUE

- Durée du film : 2 x 54 minutes
- Titre original : Les tueurs de la république
- Date de diffusion : 26/03/2017
- Réalisateur : Vincent Nouzille
- Scénariste : Vincent Nouzille d’après l’œuvre de Vincent Nouzille
- Photographie : Ludovic Siméon
- Montage : Stéphanie Pedelacq
- Musique : Myma
- Décors : Chloé Cambournac
- Producteur : Ligne de Front
- Diffuseur : Planète +

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