Le plus dignement : La critique
Le Plus dignement est un film inédit en salle du grand réalisateur Akira Kurosawa. Œuvre de propagande de la deuxième Guerre Mondiale demandée au réalisateur en 1944, ce dernier réussit à lui donner une véritable dimension et met à l’honneur les femmes, ce qui se fait rare dans sa filmographie.
On découvre une usine qui pendant quatre mois pour soutenir l’effort de guerre doit augmenter fortement son quota. Les ouvrières veulent essayer de faire presque aussi bien que les hommes et vont se dévouer corps et âmes à cet objectif.
Le film montre des femmes vivant dans un dortoir et venant d’horizons différents afin d’aider leur pays. Ces dernières poussent leur dévouement jusqu’au sacrifice, allant jusqu’à dédaigner leurs propres familles.
Certes, le comportement des femmes est poussé à l’extrême, ces dernières oubliant tout sauf leur devoir et allant jusqu’à hypothéquer leur propre santé. Mais, à travers ce comportement excessif, c’est un magnifique portrait collectif de femmes que brosse un Kurosawa n’oubliant jamais d’apporter une pointe de beauté à chacune de ses œuvres.
Si la gent féminine est nombreuse et souvent omniprésente à l’écran, quelques personnages se dégagent, notamment grâce à une interprétation convaincante et véridique, dont Chieko Nakakita qui tournera d’autres films avec le réalisateur comme L’ange ivre ou Un merveilleux dimanche.
En effet, les actrices ont vécu dans la peau de véritables ouvrière durant tout le tournage, habitant dans l’internat et mangeant et travaillant au sein de l’usine.
La fatigue liée aux gestes répétitifs, l’usine d’un travail parfois abrutissant, les petites joies et les grands chagrins gagnent en puissance grâce à l’implication complète de toutes les comédiennes.
Akira Kurosawa réalise un film passionnant à voir qui, quelque 70 ans plus tard, est aussi une véritable chronique de la condition de vie des ouvrières japonaises œuvrant dans les usines pendant la guerre.
Sa mise en scène transforme parfois le film en véritable thriller alors que les objectifs ont des hauts et des bas et que les ouvrières doivent se remotiver malgré certains coups du sort qui les frappent.
Le Plus dignement est un très beau film, fort touchant, qui s’émancipe du contexte dans lequel il a été créé et a toujours été une œuvre appréciée par Akira Kurosawa lui-même. Avec une cohorte de femmes attachantes, une intrigue simple mais efficace et la maestria d’un des plus grands réalisateurs de tous les temps, c’est un long métrage à aller découvrir sans hésiter.
Délicat et tendre.
SYNOPSIS
Pendant la guerre, de jeunes ouvrières volontaires, qui fabriquent des lentilles de précision pour les viseurs des canons, font tout pour augmenter la cadence et améliorer la productivité.
BANDE ANNONCE
FICHE TECHNIQUE
Durée du film : 1 h 26
Titre original : Ichiban utsukushiku
Date de sortie : 25/01/2017
Réalisateur : Akira Kurosawa
Scénariste : Akira Kurosawa
Interprètes : Chieko Nakakita, Akitake Kono, Takashi Shimura, Teruko Kato, Harue Yamashita, Shôji Kiyokawa, Aiko Masu, Haruko Mii
Photographie : Joji Ohara
Musique : Seiichi Suzuki
Costumes : Teruaki Abe
Décors : Teruaki Abe
Producteur : Motohiko Ito, Jin Usami pour Toho Company Ltd.
Distributeur : Carlotta Films
LIENS
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