PIFFF 2016 : Jour 3

Date : 09 / 12 / 2016 à 10h00
Sources :

Unification


Cette troisième journée du festival est portée sur l’étrange, le véritable fantastique avec un pointe de n’importe quoi et une touche d’humour assumée.

C’est aussi l’occasion pour les amateurs de Big John de (re)voir sur grand écran l’un de ses films les plus réussis, réalisé alors que le réalisateur était en train de se séparer des majors, échaudés par les échecs de The Thing et de Jack Burton dans les griffes du mandarin et un grand classique du cinéma fantastique, La fiancée de Frankenstein.

14h00 : LA FIANCÉE DE FRANKENSTEIN

Le Dr Frankenstein décide d’offrir une compagne à sa créature. Mais la rencontre entre les deux monstres va s’avérer plus chaotique que prévu...

Avis : Ce grand classique du cinéma fantastique est projeté en version restaurée permettant à tous d’apprécier au mieux cette suite du Frankenstein qui avait marqué son époque.

Le long métrage permet de retrouver Boris Karloff en créature de Frankenstein qui souhaite se trouver une âme sœur. Néanmoins, la donzelle se révèle moins maniable qu’il ne l’envisage et cette dernière réussie à voler la vedette à un géant monstrueux toujours aussi attachant.

Si on retrouve l’utilisation d’une prothèse qui donne à Boris Karloff une apparence monstrueuse et qui préfigure les effets spéciaux à venir, sa « fiancée » se voit affublée d’une perruque impressionnante qui revient régulièrement comme clin d’œil dans les films de genre.

Le film est, à mon sens, supérieur au premier et permet de découvrir un personnage féminin fort qui reste toujours d’une grande actualité.

Une œuvre merveilleuse à (re)découvrir et dont la photographie sublime de John J. Mescall et la formidable mise en scène de James Whale n’ont as pris une ride.


14h00 : THE GREASY STRANGLER

Tandis qu’un assassin rôde en ville, un vieil acariâtre et son grand dadais de fils voient leur relation tourner au vinaigre lorsque ce dernier fait la connaissance d’une jeune femme gironde…

Avis : The Greasy Strangler est clairement un OVNI qui peut faire quitter la salle au bout de quelques minutes ou emballer franchement le spectateur tant il est barré.

En effet, on y découvre une sorte de super vilain, The Greasy Strangler, qui est couvert de graisse et étrangle les gens qu’il n’aime pas. Ce personnage pas vraiment sympathique et répugnant visuellement est (attention spoiler mineur) un homme d’un certain âge porté sur la graisse et père d’un homme un peu simplet.

Le long métrage emprunte beaucoup à la Commedia dell’arte, en répétant, parfois jusqu’à l’absurde, certaines situations et en amplifiant ainsi le comique.

Le réalisateur Jim Hosking livre certaines scènes incroyables et parfois vraiment très drôles. Il utilise très bien les effets spéciaux, notamment lors des scènes de meurtres souvent à la limite du cartoon.

Outre très graisseuse, l’œuvre tombe souvent dans le scatologique, mais en évitant le vulgaire. Les prothèses péniennes des trois acteurs principaux sont très drôles et participent vraiment à l’ambiance du film, l’acteur principal se promenant souvent nu.

Les trois comédiens sont d’ailleurs formidables et le film ne serait pas aussi bon sans eux. Entre Michael St. Michaels parfait en vieil homme séducteur et mortel, Sky Elobar magnifique en fils trop gentil et Elizabeth De Razzo impeccable en femme fatale, la galerie de personnages présentée est hilarante.

Huileux, grossier, irrespectueux, méchant et complètement amoral, le film est complètement assumé et délicieusement dérangé. Un film à voir d’urgence pour les amateurs de WTF.


16h30 : PRINCE DES TÉNÈBRES

Un prêtre trouve un mystérieux cylindre dans une église abandonnée. Il demande alors à un groupe de chercheurs d’étudier cette découverte qui recèle un terrible secret...

Avis : Prince des ténèbres est un de mes films préférés de John Carpenter. C’est d’ailleurs son œuvre que je considère comme se rapprochant le plus d’un long métrage de zombies, certes pas classiques, mais de morts-vivants quand même tant les comportements des envoûtés et des morts ressemblent à celui des zombies, la passion des cervelles en moins.

John Carpenter signe aussi l’une de ses meilleures musiques de films avec une ambiance bien particulière aidée par le lieu du tournage.

En effet, la principale partie du film se déroule dans une vieille église désaffectée dont le décor en lui-même participe pleinement à la sensation oppressante dégagée par l’histoire.

Car c’est une fin du monde que le réalisateur brosse, avec l’arrivé du Prince des Ténèbres sur Terre pouvant signer la fin de l’humanité.

Un professeur et ses étudiants essayant d’étudier un étrange phénomène sur lequel l’église leur a demandé d’investiguer vont se retrouver pris au piège d’une créature souhaitant sortir de sa prison et revendiquer la Terre.

La progression dramatique de l’intrigue, l’élimination progressive des personnages et la lutte pour leur survie de quelques-uns d’entre eux rendent le film captivant d’autant que la fin est poignante et bien sombre.

Les effets spéciaux sont toujours incroyables et ce liquide vert toujours aussi impressionnant. Comme quoi avec du talent et de l’imagination, pas besoin de montres pour faire peur et mettre mal à l’aise.

N’hésitez pas à (re)découvrir ce classique du maître de l’horreur, car non seulement, il fonctionne toujours à merveille, mais c’est vraiment un grand film.


19h30 : THE UNSEEN

Persuadé qu’il devient invisible, un homme solitaire décide de retrouver sa fille, disparue sans laisser de trace. Parviendra-t-il à résoudre le mystère en dépit de son état physique instable ?

Avis : The Unseen part d’une idée simple, traiter le phénomène d’invisibilité comme une maladie et non pas un problème survenu lors d’une expérimentation ratée. Mais l’œuvre a de nombreuses longueurs et fait quelques choix qui non seulement ne servent pas tant que cela le récit, mais montrent trop de choses sans pour autant parler vraiment du phénomène principal, la survenue de l’immortalité.

C’est un peu dommage, car le film a des qualités et qu’il y a quelques passages vraiment très bons.

Le choix du réalisateur Geoff Redknap de ne pas trop en montrer marche très bien et fait plaisir après les étalages d’effets spéciaux dont les moindres films de genre sont maintenant remplis.

Dans le fantastique et l’horreur, la suggestion marche toujours très bien et les passages où on découvre l’état d’invisibilité du personnage principal sont fort bons.

L’œuvre montre peu d’action et a de longues séquences contemplatives qui font parfois décrocher l’attention.

Le personnage principal n’est pas non plus des plus attachants et son comportement n’aide pas à l’apprécier plus. Sa fille est plus touchante, mais elle est parfois anecdotique.

The Unseen est un film malgré tout intéressant à voir même si, malheureusement au vu de ses potentialités, il n’apporte pas grand-chose de plus au mythe de l’homme invisible.


22h00 : THE MERMAID

Shan, une jolie sirène, est sommée par les siens d’assassiner Xuan, un promoteur immobilier dont le travail menace l’écosystème. Problème : la belle tombe amoureuse de cet homme qu’elle devait empêcher de nuire...

Avis : Stephen Chow a été révélé en occident en 2001 grâce à Shaolin Soccer, un film de football complètement déjanté utilisant art martiaux et philosophie dans la pratique du ballon rond. Il a eu aussi du succès grâce à son formidable Crazy Kung-Fu en 2004, mais a disparu de nos écrans français, ses deux derniers films n’étant pas sortis en salle.

Malheureusement The Mermaid semble suivre le même chemin, le film n’ayant même pas de distributeur DVD, ce qui est franchement dommage au vu de la qualité du film.

Car entre un film écologique, une belle histoire d’amour et la survie des sirènes, on ne s’ennuie jamais, d’autant que l’humour est omniprésent, notamment dans les séquences de tentatives d’assassinat carrément hilarantes.

Et c’est vrai que si l’on rit beaucoup, les effets spéciaux ne sont pas oubliés, et ces derniers sont parfois très impressionnants.

La manière dont l’héroïne se fond dans le monde des humains est vraiment originale et l’actrice joue à merveille son rôle de sirène gaffeuse, amoureuse et volontaire.

En tant que grande amatrice de céphalopodes, il m’était impossible de ne pas craquer sur la sirène pieuvre (mi homme - mi poulpe, seul représentant de cette variante invraisemblable) qui non seulement est magnifiquement fait, mais est vraiment un grand élément comique du film. L’acteur avec sa perruque de rasta et ses tentacules envahissants a quelques scènes franchement marquantes. Davy Jones peut aller pleurer dans son coin devant ce personnage exubérant et plus tentaculaire que lui.

The Mermaid est vraiment un film que je recommande vivement tant il est drôle, innovant et attachant. La belle histoire d’amour devrait ravir les cœurs tendres et les séquences d’action réjouir les aficionados.


Cette deuxième journée complète, et la troisième du PIFFF, était vraiment formidable et a tenu pratiquement toutes ses promesses. Deux thématiques semblent vraiment se dessiner au fil des films, celle de la famille et des monstres.

La quatrième journée s’avère tout aussi passionnante !

Graisse, seigneur des ténèbres, invisibilité et sirène sont les mots clé de cette troisième journée.

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