PIFFF 2016 : Jour 4

Date : 10 / 12 / 2016 à 08h00
Sources :

Unification


Ce quatrième jour du PIFFF était la journée saignante et en morceau de cette sixième édition. Au menu, du kébab de jeunes, de la chair cru arrachée sur la bête humaine, un robot pas protecteur et une nuit de cauchemar.

Le point d’orgue de la journée est la rencontre avec le réalisateur Richard Stanley.

Le Prix Climax 2016, qui met en compétition des scénarios de long-métrage pour le cinéma, au stade de l’écriture, a aussi été remis dans la matinée à Thomas Mazingue pour Stage.


14h00 : K-SHOP

Un fils modèle devient un tueur méthodique suite à l’assassinat de son père, propriétaire d’une boutique de kebab, par des jeunes trop alcoolisés.

Avis : K-SHOP est un thriller social anglais qui ne donne pas une belle image de la jeunesse anglaise, fêtarde, alcoolisée et irrévérencieuse.

On y découvre un jeune homme d’origine turque qui reprend la boutique de kebab de son père mort assassiné, et va la faire fructifier avec des méthodes que n’auraient pas reniées Sweeney Todd’s.

C’est une critique sociale qui se dessine très rapidement en mettant en opposition un bon fils dévoué à son père et à ses études qui va se retrouver confronté à des jeunes gens dont le destin va rapidement se retrouver en morceau.

Si l’œuvre à une certaine violence, elle ne tombe pas pour autant dans le sordide et le tueur est plutôt attachant malgré son comportement tranchant.

Le jeune acteur Ziad Abaza est d’ailleurs très bon et permet de maintenir une certaine attention malgré des fluctuations de rythme et une fin qui traîne trop en longueur.

Pas de fantastique dans l’histoire, mais un récit noir intéressant à découvrir et une vision de la société anglaise différence de celle que l’on a l’habitude de voir.


16h30 : HARDWARE

Dans un futur ravagé par une catastrophe nucléaire, une jeune artiste se retrouve coincée dans son appartement avec un androïde militaire bien décidé à lui faire la peau.

Le Réalisateur Richard Stanley était invité à la projection. Vous pouvez découvrir ci-dessous sa présentation du film :


Avis : Premier film et coup de maître du réalisateur Richard Stanley, le film a un peu vieilli, notamment au niveau des effets spéciaux, mais cette confrontation entre une belle et une machine tueuse vaut la peine d’être (re)découvert.

Ces d’ailleurs une héroïne qui est mise en avant. Et si une pléthore d’homme armée et costaux tentent de venir à sa rescousse, c’est elle qui a le mot de la fin.

Les années 80 ont vu quelques femmes fortes émerger comme Ellen Ripley dans Alien ou Sarah Connor dans Terminator. Il est un peu dommage d’avoir oublié Jill qui n’a rien à envier à ses consœurs.

Bénéficiant d’un très petit budget, mais de beaucoup d’imagination, l’œuvre se laisse regarder avec plaisir et cet avenir futuriste apocalyptique garde un certain caché années 90 qui est bien plaisant.

Toujours est-il que les hypothèses de départ du réalisateur se sont malheureusement réalisées avec une démographie très importante, une pollution de l’eau et de l’air terrible, des Etats-Unis sous extrême-droite et l’utilisation de machines pour tuer les humains qui n’est pas sans rappeler celle employée il y a quelques mois par la police américaine pour éliminer un criminel retranché.

Dylan McDermott est très bon en ancien soldat amoureux, mais c’est vraiment Stacey Travis qui retient l’attention en femme déterminée.

Avec cette pointe écologique et ce huis clos prenant entre une machine résolue à tuer et une femme à survivre, l’œuvre à des relents d’un futur nauséabond qu’il faudrait vraiment essayer d’éviter.

Il est dommage que le réalisateur ne se soit fendu que d’un seul film après celui-ci. Je vous conseille vivement de découvrir le personnage et son éviction de son troisième tournage, L’île du Docteur Moreau dans l’excellent, très drôle et parfois invraisemblable documentaire Lost Soul : the Doomed Journey of Richard Stanley’s Island of Dr. Moreau.

La projection s’est achevée par un Q&A de Richard Stanley dont vous pouvez visionner l’intégralité ci-dessous. Ce dernier revient sur le pourquoi d’avoir mis une femme forte au cœur de son histoire, des difficultés qu’il a eu à vendre un scénario de science-fiction pour en faire un film, sur le tournage ainsi que sur ses relations avec les producteurs. Vous pouvez aussi découvrir d’autres informations sur le film et son réalisateur.

Il faut aussi signaler que Richard Stanley rend hommage à Dario Argento en indiquant qu’il l’avait inspiré pour ses choix de mise en scène, notamment en lui apprenant qu’un clou planté dans une main faisait plus de mal au spectateur qu’une tête décapitée. Un principe qu’il s’est appliqué à réaliser dans la partie finale de son film.



19h30 : GRAVE

Première année d’école vétérinaire pour Justine, une étudiante végétarienne qui va subir un bizutage violent et développer un appétit aussi soudain que vorace pour la viande fraiche... et humaine.

Le film a été projeté en présence de la réalisatrice/scénariste Julia Ducournau et de l’actrice Garance Marillier.

Avis : Grave est un film qui commence bien, se poursuit avec un intérêt renouvelé et devient de moins en moins intéressant dans sa deuxième moitié, sa séquence finale ne réussissant pas à réveiller l’attention.

Le film est souvent encensé ou apprécié dans divers festival et a d’ailleurs eu des prix, mais je n’adhère pas aux partis pris de la réalisatrice et à l’évolution à la limite du grotesque de son personnage principal.

On n’est jamais vraiment surpris dans l’œuvre, mais si ce qui concerne le bizutage est vraiment bien fait et aurait mérité d’aller au bout de son idée, cette histoire qui a des senteurs de fantastique ne m’a pas convaincu.

Garance Marillier brosse un beau portrait de jeune femme confrontée à une certaine violence et sortie de son cocon familial. Son interprétation est un des points forts du film.

La réalisatrice Julia Ducournau montre de belles qualités de mise en scène, bien que son scénario ne m’ait pas vraiment impressionné. Il serait intéressant de découvrir une prochaine œuvre sur une histoire écrite par des scénaristes professionnels, ou du moins en association, à moins que cette mode, parfois fatigante, du réalisateur/scénariste ne persiste encore longtemps, même s’il faut avouer que certains sont vraiment doués dans ces deux métiers…

En tout cas, le film divise, aussi, c’est à vous de vous faire votre avis et savoir si vous faîtes partie du clan des enthousiastes ou de celui des mitigé, car l’œuvre va sortir le 15 mars 2017 en salle grâce au distributeur Wild Bunch.

21h45 : 31

Le très bon et impressionnant court métrage d’Antonio Maria da Silva, Rise of the Boogeymen a été projeté avant le film. Il s’agit d’un mashup (un mélange d’extraits de divers films) dont le talent du réalisateur et celui des effets spéciaux donnent l’impression que les plus célèbres monstres humains des films s’affrontent en vrai.
Vous pouvez le découvrir en intégralité ci-dessous.


5 forains sont retenus dans un entrepôt désaffecté et sont forcés de participer à un jeu macabre : survivre pendant 12 heures aux attaques d’un groupe de sadiques armés jusqu’aux dents...

Avis : 31 est le dernier film de Rob Zombie qu’il a en parti financé grâce à une campagne de crowfunding. Ce dernier joue avec les codes d’un slasher survivaliste dans lequel des pauvres gens se retrouvent à affronter des psychopathes tous plus barrés les uns que les autres pour divertir des gens riches.

Cette chasse à l’homme en lieux souvent fermés en rappelle d’autres, mais le long métrage est efficace et les personnages présentés sont généralement attachants.

Rob Zombie met en avant sa femme, Sheri Moon Zombie, et c’est plutôt plaisant, car son rôle de grande et belle blonde, loin d’être manichéen et sans cervelle, est plutôt déterminé à survivre les 12 heures de l’épreuve.

L’autre point fort de l’histoire est cette étrange famille recomposée qui essaye ensemble de trouver des solutions à sa nouvelle condition délicate. Pas de dissensions, d’embrouilles ou de comportements aberrent, tous se soutiennent et s’entraident. Et ceux qui ont une arme, la gardent et ne l’abandonnent pas, on ne sait pourquoi.

L’œuvre est violente, sanglante, décalée et la musique parfaitement appropriée aux séquences qui se déroulent devant nos yeux. Mais l’histoire reste un peu trop sage pour être vraiment jubilatoire.

En effet, malgré des « méchants » complètement clownesques, on est loin de ce que le cinéma asiatique propose en contenu de violence assumée WTF. Il manque donc un petit quelque chose qui permettrait au film d’être vraiment captivant et drôle.

Les avis semblent partagés sur 31, mais le film vaut la peine d’être vu et s’il ne brille pas par ses répliques, les scènes d’action dépotent souvent.


Du sang, des tripes, des morceaux, dans l’humain, tout et bon, rien ne se perd. Une belle démonstration cinématographique dans laquelle, à une exception près aujourd’hui, les monstres étaient bien humains.

Hachis, machine, tartare et paris sont les mots-clés de la journée.

- SITE OFFICIEL
- SITE FACEBOOK



Les illustrations des articles sont Copyright © de leurs ayants droits. Tous droits réservés.



 Charte des commentaires 


Kinotayo 2023 : Le bilan
PIFFF 2023 : Mardi 12 décembre
PIFFF 2023 : Lundi 11 décembre
PIFFF 2023 : Le weekend
PIFFF 2023 : vendredi 8 décembre
Star Trek - Section 31 : Une première image et une info (...)
Les Chroniques de Spiderwick : Une nouvelle bande annonce de la (...)
Invincible : Critique 2.07 Je n’ai pas l’intention de (...)
The Walking Dead - The Ones Who Live : La critique des deux (...)
The Good Daughter : Jessica Biel héroïne d’une nouvelle (...)
24 heures à New-York [VOD] : La critique
Nine Perfect Strangers : Le retour de Nicole Kidman et (...)
Dr. Odyssey : Joshua Jackson prêt à jouer au docteur avec Ryan (...)
Batman & Robin : La critique de Dynamic Duo Tome (...)
Netflix - Bandes annonces : 28 mars 2024