PIFFF 2016 : Jour 2

Cette deuxième journée du PIFFF est dédiée au grand réalisateur David Lynch avec un de ses films revenant sur sa série culte Twin Peaks et un documentaire qui lui est consacré en fin de journée.

La compétition des longs métrages a aussi commencée avec 8 longs métrages proposés. Le public est le seul à en juger et c’est lui qui attribuera l’Œil d’or qui récompensera son film favori.

Les œuvres en compétition sont projetés du mercredi 7 au samedi 10 décembre 2016, tous les jours aux séances de 14h00 et de 19h30.

Et comme l’a montré la première séance de 14h00, le public est au rendez-vous. En effet, les amateurs posent souvent des journées de congé afin de se faire au mieux toutes les séances du festival, permettant aux séances d’avoir toujours un certain nombre de spectateurs.

Dans une petite bourgade américaine, un lycéen perturbé décide de traquer le tueur en série qui sévit dans la région, un homme qui pourrait bien être l’un de ses voisins au comportement étrange...

Avis : I am not a Serial Killer est un très bon film, vraiment original et réussi sur un jeune homme à tendance sociopathe traquant son voisin qu’il pense être le sérial killer officiant dans la bourgade.

On peut évidemment penser de prime abord à la série télévisée Dexter, mais il n’en est rien, d’autant que la pointe de fantastique de l’histoire envoie cette dernière sur des chemins peu arpentés.

Le réalisateur Billy O’Brien a réservé les droits du livre de Dan Wells, dont est adapté son film, en 2009. Il lui aura fallu un certain temps pour mener son projet à bien, mais il a réussi son pari. En effet, son film est aussi prenant qu’un thriller bien troussé, et brosse le portrait passionnant d’un jeune homme sans empathie avec des pulsions de violence. Il esquisse aussi la psyché surprenante d’un vieil homme dont le comportement n’est pas toujours celui d’un individu de son âge.

Le jeune Max Records est vraiment remarquable en jeune différent qui n’a aucune velléité d’entrer dans la norme.

On trouve aussi un surprenant Christopher Lloyd, à contre-emploi de ses rôles traditionnels, qui forme avec l’autre acteur principal un duo passionnant à suivre, entre étrange amitié et jeu du chat et de la souris.

I am not a Serial Killer est un film qui sort de l’ordinaire, et malgré quelques longueurs, qui mérite vraiment d’être regardé. Le film sortira malheureusement directement en DVD en 2017, mais c’est une œuvre fantastique de valeur dans laquelle l’humour noir est bien amené.

Les agents Cooper et Desmond tentent de résoudre la mort mystérieuse de Teresa Banks. L’enquête est d’autant plus troublante que plusieurs indices semblent indiquer qu’un crime semblable peut se reproduire...

Avis : Après le succès de sa série Twin Peaks, et auréolé de sa palme d’or au Festival de Cannes en 1990 pour Sailor et Lula, David Lynch a tourné un film prequel à sa série.

Il commence son histoire un an avant le meurtre de Laura Palmer et entremêle avec délicatesse un premier meurtre aux évènements qui vont survenir dans la petite ville de Twin Peaks.

Le film peut se découvrir sans avoir de connaissance de la série, mais si on sait qui a tué Laura Palmer et pourquoi, l’enquête menée dans la série reste aussi passionnante à suivre.

Les acteurs sont tous bons et l’univers visuel bien particulier de David Lynch fonctionne à merveille dans cette œuvre accueillie froidement à l’époque, mais dont la version restaurée, supervisée par le réalisateur lui-même, est superbe.

La musique est aussi magnifique et joue pleinement sur l’immersion dans la vie de cette lycéenne à la vie bien compliquée.

Le long métrage sera disponible dans cette version en 2017 chez le distributeur Potemkine.
Un bon moyen de rattraper son retard avant la sortie de la saison 3 de Twin Peaks en 2017.

Gravement malade, Marc n’a plus que deux ans à vivre. N’acceptant pas l’inéluctable, il décide de recourir à la cryogénie avant de se réveiller, soixante plus tard, dans un monde qui le dépasse…

Avis : Realive est un film de science-fiction français très beau visuellement, mais malheureusement de moins en moins intéressant à suivre au fur et à mesure que le temps passe.

La quête de l’immortalité est une thématique récurrente dans les romans de SF. La cryogénisation permettant de s’affranchir de la mort a déjà été moult fois traité. Et il faut avouer que la première partie du film est passionnante et que l’univers décrit est particulièrement soigné avec de beaux décors et une lumière travaillée.

C’est principalement par l’histoire que le long métrage pèche. En effet, ce dernier est construit à partir de flashbacks, un élément pas problématique en soi, si ces derniers ne prenaient pas progressivement l’ascendant sur l’intrigue principale. Ces retours en arrière sont des séquences parfois très longues qui peuvent revenir quasiment à l’identique plusieurs fois, entraînant une certaine lassitude à revoir les moments heureux ou tristes d’un personnage principal finalement peu attachant et dont la vie n’est pas bien intéressante à découvrir.

Le film pose des questions sur le décalage temporel, la réadaptation à la vie, les regrets du passé et le souvenir d’un amour perdu. Mais le récit n’épargne malheureusement aucun poncif et livre parfois des réflexions philosophiques ne volant pas très haut.

C’est d’autant plus dommage que la réalisation de Mateo Gil, qui est aussi le scénariste, est très bonne et montre des passages formidables qui auraient pu augurer d’un grand film.

Le film a eu le Prix du jury et le Prix du public au Festival des Utopiales 2016. C’était à mes yeux l’un des moins bons films de la compétition, mais visiblement le public en a jugé autrement, à moins qu’il n’ait voulu primer un film français. Aussi, si la thématique vous intéresse, n’hésitez pas à le découvrir. Vous pourriez bien l’apprécier plus que moi.

Seul dans son atelier-monde, David Lynch revient sur son enfance, sa famille et quelques-unes des rencontres qui ont façonné sa sensibilité artistique.

Avis : Ce très intéressant documentaire sur David Lynch ne revient pas du tout sur sa filmographie, mais se concentre sur la jeunesse, l’adolescence et l’âge adulte d’un homme ayant eu un parcours de vie vraiment compliqué.

Le film s’achève sur la réalisation de son premier long métrage Eraserhead sur lequel peu de choses sont dites.

C’est David Lynch qui raconte sa vie en livrant une multitude d’anecdotes passant de son enfance agréable à sa rébellion adolescente, jusqu’à la découverte de sa passion pour l’art et la peinture.

Le réalisateur livre d’ailleurs ses souvenirs en travaillant diverses œuvres, tableaux, pièces travaillée, texte… Des tableaux d’art moderne qui plairont, ou pas, au public amateur d’art.

Avec un face-à-face unique avec David Lynch, ponctué de quelques apparitions de sa jeune fille de 5 ans, sans autres interviews, ni d’autre voix que la sienne, le documentaire est étonnant. Mais l’intégration de photographies et de vidéos d’époque, et le très beau travail sur la bande son, font passer les 1 heures 30 du film très rapidement.

Un long métrage essentiel à voir pour tous les amateurs d’un réalisateur atypique. Potemkine Distribution sortira ce documentaire en salle le 15 février 2017.

Première journée de compétition mâtinée d’un hommage vraiment réussi à David Lynch, ce deuxième jour du PIFFF a tenu toutes ses promesses.

À demain, pour de nouvelles découvertes cinématographiques.

Serial Killer, Famille, Amour et Passion sont les mots-clés de la journée.

 SITE OFFICIEL
 SITE FACEBOOK

Les illustrations des articles sont Copyright © de leurs ayants droits. Tous droits réservés.