Un vrai faussaire [coffret DVD / VOD] : La critique
Un vrai faussaire est un documentaire sur un homme hors du commun qui a défrayé la chronique. Un faussaire ayant pastiché, soit fait un tableau semblable, des milliers d’œuvres d’artistes différents en faisant des tableaux que parfois même les spécialistes ne pouvaient déceler ! Il aurait même, selon ses dires, reproduit à la demande des œuvres disparues pendant la guerre et dont personne ne sait qu’il s’agit de vrais faux.
C’est l’histoire d’un homme, enfant de parents maquereaux et chassé de sa maison à 13 ans. Au lieu de se retrouver à tourner vraiment mal dans la rue, ce dernier découvre la peinture, une passion qui ne le quittera plus, mais ne l’empêchera pas dans ses jeunes années à pratiquer le vol et la filouterie.
Certes, devenir faussaire n’est pas l’idée d’une vie honnête et bien rangée, mais le personnage gouailleur et truculent est vraiment attachant, et son talent plus qu’évident.
Les discussions philosophiques sur l’art sont pléthores, mais si la copie est aussi bonne, voire meilleure que l’originale, n’a-t-elle pas une aussi grande valeur ? On achète bien des reproductions d’œuvres qui nous plaisent, pourquoi pas un véritable tableau ? Le seul point important est de bien identifier qu’il s’agit d’une copie. Et qui sait, cette dernière prendra peut-être de la valeur au cours des ans.
Guy Ribes le dit lui-même : « Pourquoi leur vendre mon art alors que je peux leur donner l’art qu’ils aiment ? » Une réflexion qui ne l’a pas empêché d’être condamné à 3 ans de prison, ce qui a donné l’idée au réalisateur Jean-Luc Leon de consacrer un documentaire à un de ces hommes de l’ombre, un de ces faussaires dont on sait que les œuvres ne sont parfois plus identifiables.
Guy Ribes a eu une vie incroyable et sa chute est liée à une succession d’évènements improbables, qu’un auteur de roman noir n’aurait pas reniée, et que le film met parfaitement en valeur.
Une chute ayant servi de leçon à Guy Ribes qui annonce fièrement qu’on ne l’y reprendrait plus s’il se remettait un jour à faire des faux.
Le documentaire est basé sur les interviews des différents intervenants de l’affaire : policiers, victimes, amis... Et bien sûr Guy Ribes qui non seulement nous raconte sa vie et les anecdotes de son métier, mais nous fait de multiple démonstrations de ses talents d’artiste en copiant différent grands maîtres sous nos yeux et en dévoilant quelques-unes de ses astuces de faussaire.
Le long métrage est d’ailleurs ponctué de ses tableaux, plus vrais que nature, alors que d’autres œuvres pas encore identifiées comme fausses sont floutées.
Découvrir le côté obscur sombre d’un artiste est passionnant d’autant que Guy Ribes a un talent fou et est un artiste génial. C’est d’ailleurs triste de se dire qu’il a très bien gagné sa vie en copiant les autres alors que s’il avait essayé de vivre de son talent, il n’aurait peut-être pas, de son vivant, gagné d’argent.
Le film est aussi une réflexion intéressante sur l’art et la spéculation qui prend années après années une valeur de plus en plus importante jusqu’à dévoyer l’esprit de l’Art.
Un vrai faussaire est un excellent documentaire sur un homme hors du commun présenté sans jugement ni moralisme. L’homme est passionnant à écouter et à regarder peindre. Et le principe d’un documentaire sur un faussaire permet aussi de se poser la question sur la véracité des propos échangés. Mais qu’importe, même si la moitié seulement de ce qui a été dit était vrai, cela suffit pour rendre la réalité plus palpitante que la fiction.
Étonnant et passionnant.
SYNOPSIS
Peintre de talent et voyou, Guy Ribes, 65 ans, est le plus prolifique des faussaires Français recensés à ce jour ayant inondé le marché de l’art pendant 30 ans. En 2005, la police a saisi plus d’une centaine de ses « faux » et en 2010 le Tribunal de Créteil l’a condamné à trois ans de prison, dont un an ferme. Guy Ribes n’a jamais rien copié. Ses Picasso, ses Matisse, ses Chagall, et autres Léger ont l’apparence trompeuse du « vrai » et égalent leurs inspirateurs. Mais combien de faux de sa main, authentifiés par des experts, vivent encore aux murs des collectionneurs, des galeries ou des musées ? Et dans les pages de catalogues raisonnés ? Guy Ribes nous livre les secrets de fabrication de ses « balourds » contant, avec une gouaille de marlou, une vie de flambe, de plaisir et d’arnaques. La dernière, celle qui l’a fait tomber, sort tout droit d’une série noire. On y croise une veuve bidon, de faux héritiers, un « pigeon » Suisse collectionneur et des marchands sans scrupules. Le policier qui l’a arrêté, le procureur, l’expert judiciaire et un collectionneur floué révèlent les autres facettes de ce personnage incroyable, qu’on pourrait croire sortir tout droit d’une fiction... Tout au long du film, le pinceau de Guy Ribes crée sous nos yeux une toile qui semble être de la main des maitres qui l’ont inspiré.
BONUS
La petite interview du bonus permet de découvrir l’homme derrière le faussaire, sa jeunesse pas facile et sa passion pour la peinture. Très intéressant, mais vraiment court.
On retrouve aussi la bande annonce du film.
- Le film-annonce (2 minutes)
- L’interview de Guy Ribes "Dans l’atelier" tournée par ParisMatch.com (5 minutes)
BANDE ANNONCE
FICHE TECHNIQUE VIDEO
Disponibilité : coffret DVD / VOD
Date de sortie : 06/12/2016
Audio : Français
Durée du film : 1 h 28
FICHE TECHNIQUE FILM
Titre original : Un vrai faussaire
Réalisateur : Jean-Luc Leon
Interprètes : Guy Ribes
Photographie : Jean-Luc Leon
Montage : Ernst Machpro
Musique : Krishna Levy
Producteur : Sylvie Faguer pour Album Productions
Distributeur : Pretty Pictures
LIENS
PORTFOLIO
Crédit photos : © Jean-Luc Leon
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