14 - 18 : La critique du tome 5

Date : 31 / 12 / 2016 à 09h00

Par : Christophe Dasse

Sources :

Unification France

14 - 18 Tome 05
Le colosse d’ébène (février 1916)

Editeur : Éditions Delcourt
Scénario : Corbeyran
Dessin : Étienne Le Roux
Décors et couleurs : Jérôme Brizard
Série : 14 - 18
Collection : Histoire & Histoires
Date de sortie : 18 mai 2015
Format : 31,6 x 23,6 cm
Nombre de pages : 48
ISBN : 978-2-7560-6286-0
Prix : 14.50 €

La der des ders au quotidien. Février 1916 voit le commencement de la bataille de Verdun, l’une des plus meurtrières de la Grande Guerre. Un déluge d’obus s’abat sur nos héros. Tous ne se relèveront pas…

Verdun, 21 février 1916. L’artillerie allemande débute le pilonnage systématique du secteur dans le but de « saigner à blanc l’armée française ». Parmi les renforts qui affluent, la présence de tirailleurs sénégalais crée des tensions dans la troupe. C’est dans ce contexte que la compagnie commandée par Armand est envoyée au fort de Douaumont sur le point d’être pris par l’ennemi…

Décryptage
Février 2016, à l’aube de la bataille de Verdun. Alors que les Hommes meurent à petit feu dans la boue des tranchées, un détachement de tirailleurs Sénégalais vient s’installer près de chez eux et va réveiller une certaine haine raciale chez certains soldats. Mais il est temps de prendre la route et de se rendre au Fort de Douaumont (du côté de Verdun) pour contrer l’avancée des Allemands. La bataille est perdue d’avance et les pertes seront très lourdes.

Comme dans le précédent, une lettre de Maurice explique les conditions des soldats et grand originalité de ce tome, les commentaires en OFF de Maurice se superposent avec les dialogues de ceux restés en arrière. C’est la grande originalité de cette série au delà des allers-retours avant et après guerre, on suit aussi celles et ceux qui ne sont pas au front, des femmes qui participent à l’effort de guerre en prenant la place des hommes dans les usines, qui attendent leurs hommes et qui subissent eux aussi de plein fouet les horreurs et les conséquences de la guerre.

Le colosse d’ébène, c’est le tirailleur Sénégalais, celui qui est différent mais qui fera tout pour aider son prochain, même s’il est blanc, même s’il est raciste et même s’il sait que la réciproque n’est pas une évidence pour tous. On parle ici de racisme au sein d’un même camp, le colonialisme n’étant pas très loin en fait. La guerre ne saura pas effacer ces différences, il faudra un acte de bravoure extrême pour faire passer le message et en cela l’épisode de la lettre en prologue et épilogue très touchants est certainement chargé en émotions.

C’est une merveilleuse série qui sait parler des Hommes dans un cadre historique véridique. La guerre n’est presque plus qu’un prétexte, un décor monstrueux dans lequel évoluent les personnages. C’est avant tout une aventure humaine que l’on suit toujours illustrée de dessins majestueux, toujours réalistes, de plus en plus beaux et qui rendent véritablement hommage à l’époque et nous plongent dans l’enfer quotidien de ces hommes. Ils nous montrent ces gueules qui traversent la guerre tant bien que mal, des personnages normaux confrontés à l’anormalité de la guerre, aussi touchants qu’attachants.