Sex Doll : La critique
Sex doll est centré sur Virginie, une Française qui s’est expatriée à Londres pour se prostituer. Outre les implications morales de ce choix de vie, cela lui apporte un confort matériel certain, mais qui l’oblige aussi à mener une double vie vis-à-vis de son entourage. Lorsque Rupert débarque dans la vie de Virginie, cette dernière va se voir entraînée dans des péripéties qui vont mettre en péril son mode de vie.
Hafsia Herzi, dont la danse du ventre aura troublé plus d’un spectateur dans le finale de La Graine et le mulet d’Abdellatif Kechiche est très convaincante dans le rôle de Virginie, un personnage qu’on imagine difficile à jouer. À la fois jeune femme en apparence normale, mais aussi poupée fantasmatique pour les clients que lui envoie son mac, l’actrice est impressionnante. Les scènes où elle est avec ses clients arrivent parfaitement à retranscrire à la fois le fantasme devenu réalité que vivent les clients, mais aussi le dégoût que ces derniers inspirent à Virginie. C’est assez cru, mais la mise en scène ne cherche pas non à exposer Hafsia Herzi de façon trop racoleuse.
Pour ma part, je ne suis pas vraiment fan du personnage de Rupert qui est trop dans le cliché de l’homme mystérieux avec l’accent anglais et les motivations troubles. Cela donne à l’intrigue un côté artificiel que je trouve maladroit. C’est dommage, car dans son ensemble, le traitement de l’histoire reste très réaliste que ce soient dans ses situations ou dans ses dialogues.
Le personnage du mac de Virginie est formidablement bien campé par Carole Rocher et rappelle aux spectateurs que le prix à payer par Virginie pour avoir la vie facile est terrible. Sous ses airs affables, le mac à une emprise qui fait de Virginie une véritable esclave d’un système dont on voit qu’il est difficile de sortir.
Si Sex Doll avait pour but de dénoncer les dangers et les pièges de la prostitution pour gagner sa vie, c’est amplement réussi. Par contre, en ne voulant pas porter de jugement sur ses personnages, le regard est un peu trop clinique, ce qui nous empêche d’avoir de l’empathie par rapport à ce que vit Virginie. Enfin, le film aurait gagné à être plus rythmé et moins contemplatif. Sex Doll n’en reste pas moins un film suffisamment réussi pour qu’on s’y intéresse lors de sa sortie dans les salles.
BANDE ANNONCE
FICHE TECHNIQUE
Durée du film : 1h42
Date de sortie : 07/12/2016
Réalisateur : Sylvie Verheyde
Scénariste : Sylvie Verheyde
Acteurs : Hafsia Herzi, Ash Stymest, Karole Rocher, Lindsay Kamaroh, Ira Max, Myriam Djeljeli
Photographie : Nicolas Gaurin
Montage : Christel Dewynter
Décors : Tamsin Clarke, Freya Ross
Costumes : Emma Rees
Producteurs : Bruno Berthemy, Bertrand Faivre, Soledad Gatti-Pascual pour Mes Films du Veyrier et The Bureau Sales
Distributeur : Rezo Films
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