Sing Street : La critique

Date : 21 / 10 / 2016 à 11h30
Sources :

Unification


Sing Street est un très beau film sur une jeunesse déstabilisée en Irlande dans les années 80. En effet, l’avenir s’annonce morose avec un taux de chômage qui monte et des perspectives peu alléchantes.

C’est au sein de cette ambiance peu joyeuse que l’histoire débute. Le jeune héros voit ses parents divorcer, ce qui l’oblige à aller dans une école publique moins chère. En butte aux sarcasmes et à la violence, il décide de monter un groupe de musique pour séduire la fille dont il est tombé amoureux.

Mais le récit ne serait pas aussi truculent s’il n’avait pas aucune idée de comment faire cela, qui recruter et quoi chanter. Aussi, rapidement une bande hétérogène de jeunes rejoignent son aventure pour le pire et parfois le meilleur.

Les morceaux musicaux sont le cœur du scénario et ces derniers sont particulièrement soignés. Les jeunes décident d’ailleurs de s’inspirer des clips musicaux de l’époque pour mettre eux-mêmes en scène leurs morceaux, avec la jeune femme comme égérie des titres.

Ces clips sont d’ailleurs de vrais bijoux d’inventivité et d’émotion dans lesquels l’amateurisme complet laisse place à une énergie créatrice qui fait plaisir à voir.

Le concert final est, lui-aussi, une séquence magnifiquement mise en scène par un John Carney vraiment très inspiré qui signe d’ailleurs le scénario du film.

Néanmoins, l’équilibre a été trouvé entre époque sombre, joie de vivre, espoir en des lendemains meilleurs et musique plus gaie et légère. Un exercice délicat qui empêche le film de sombrer dans la critique sociale déprimante ou une histoire trop gentille et légère.

Le récit n’en oublie pas moins de parler des problèmes rencontrés par les jeunes adultes avec finesse, comme le harcèlement à l’école, la séparation avec ceux qui leur sont chers ou l’éveil au désir et à la sexualité.

Les jeunes gens sont tous très bien interprétés. Il faut d’ailleurs donner une mention spéciale au couple phare de l’œuvre Ferdia Walsh-Peelo formidable en jeune homme essayant d’aller de l’avant malgré toutes les embuches qu’il rencontre et Lucy Boynton superbe en femme émancipée qui conserve des rêves de bonheur.

Le film fait d’ailleurs preuve d’une grande énergie et de beaucoup d’humour. La réalisation de John Carney traverse l’œuvre et la met en valeur comme une espèce de rêve éveillé où tout est possible pour peu que l’on s’en donne la peine.

Ainsi, malgré les parcours pas toujours faciles des personnages, c’est une sensation de joie et d’espoir qui perdure à l’issue du film.

Et bien sûr, cette très belle BO composée par Gary Clark et John Carney, dont les compositions originales sont signées Bono et The Edge de U2 en collaboration avec John Carney, accompagnera longtemps les spectateurs de ses mélopées vives et rythmées.

Sing Street est un film musical vraiment sympathique mettant sur le devant de la scène les exclus d’une société qui prennent le parti de lui montrer qu’ils peuvent s’en sortir grâce a la volonté. Les chansons sympathiques interprétées par de jeunes acteurs convaincants et la belle histoire d’amour qui sert de fil rouge au long métrage devraient convaincre les amateurs de comédie romantique mâtinée de social, dans laquelle s’invite une superbe BO.

Bien agréable et mélodieux.

Sing Street a remporté au Festival du film britannique de Dinard 2016 le Grand Prix du Jury "Le Hitchcock d’Or", le Prix du Meilleur Scénario, le Prix du Public, ainsi que le Hitchcock "Coup de cœur" décerné par La Règle du Jeu, association regroupant un jury d’exploitants des salles Art et Essai du Grand Ouest. De plus, il a reçu le label le kif étudiants à l’occasion des Secret Premieres.

SYNOPSIS

Dublin, années 80. La pop, le rock, le métal, la new wave passent en boucle sur les lecteurs K7, vibrent dans les écouteurs des walkmans et le rendez-vous hebdomadaire devant « Top of the Pops » est incontournable.

Conor, un lycéen dont les parents sont au bord du divorce, est obligé à contrecoeur de rejoindre les bancs de l’école publique dont les règles d’éducation diffèrent de celles de l’école privée qu’il avait l’habitude de fréquenter.

Il se retrouve au milieu d’élèves turbulents qui le malmènent et de professeurs exigeants qui lui font rapidement comprendre qu’en tant que petit nouveau, il va devoir filer doux. Pour s’échapper de cet univers violent, il n’a qu’un objectif : impressionner la plus jolie fille du quartier, la mystérieuse Raphina. Il décide alors de monter un groupe et de se lancer dans la musique, univers dans lequel il ne connait rien ni personne, à part les vinyles de sa chambre d’adolescent. Afin de la conquérir, il lui propose de jouer dans son futur clip.

BANDE ANNONCE


FICHE TECHNIQUE

- Durée du film : 1 h 46
- Titre original : Sing Street
- Date de sortie : 26/10/2016
- Réalisateur : John Carney
- Scénariste : John Carney
- Interprètes : Ferdia Walsh-Peelo, Lucy Boynton, Jack Reynor, Maria Doyle Kennedy, Aidan Gillen, Kelly Thornton, Mark McKenna, Conor Hamilton
- Photographie : Yaron Orbach
- Montage : Andrew Marcus, Julian Ulrichs
- Musique : Gary Clark, John Carney
- Costumes : Tiziana Corvisieri
- Décors : Alan MacDonald
- Producteur : Anthony Bregman, Martina Niland, John Carney pour FilmNation Entertainment, Cosmos Films, Likely story, PalmStar Media, Distressed Films, FilmWave
- Distributeur : Mars Films

LIENS

- SITE OFFICIEL
- ALLOCINÉ
- IMDB

PORTFOLIO

Sing Street



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