Westworld : Review 1.03 The Stray

Date : 18 / 10 / 2016 à 13h45
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Unification


Avec cet épisode, l’univers et l’intrigue de Westworld continuent de s’étoffer considérablement. Après le sublime générique dont je commence à connaître les points d’orgues musicaux par coeur, nous retrouvons encore une fois Bernard lowe, en tête-à-tête avec Dolores. Nous avons la confirmation que notre programmateur en chef voit en l’androïde une interlocutrice permettant de faire le deuil de la mort de son fils, bien qu’il s’en défende vis-à-vis du Docteur Ford. Bernard qui a tout à fait conscience du comportement inhabituel de Dolores se garde bien de prévenir Ford malgré ses mises en garde sur le fait de voir dans les androïdes des êtres réels.

De son côté, la programmeuse Elsie Hugues s’est rendu compte que Walter, " l’androïde à la bouteille de lait " qui avait fait un massacre lors du premier épisode n’avait tué que les hôtes ayant pris part à des scénarios où il était assassiné, comme s’il leur en avait gardé rancune. De plus il semble s’adresser à une personne invisible du nom d’Arnold. Nous apprenons à qui est associé ce prénom lors d’un entretien qu’a Bernard avec le Docteur Ford. Nous apprenons que ce dernier avait un associé prénommé Arnold et qu’ils ont passé trois ans dans le parc avant son ouverture avec une équipe d’ingénieurs. Étonnamment, Bernard n’était pas au courant de l’existence de cet homme qui a pourtant participé autant que Ford à la création du parc. Au bout d’un an, les robots ont réussi à passer le test de Turing (proposition de test d’intelligence artificielle fondée sur la faculté d’imiter la conversation humaine), mais Arnold n’était pas satisfait de cette apparence de l’intelligence, car il voulait leur donner une vraie intelligence en créant la conscience. Pour lui mémoire, improvisation, intérêt personnel était la base de cette conscience, mais il manquait un élément fondamental qu’il n’a pas réussi à trouver. Il a alors commencé par donner aux androïdes un monologue intérieur en pensant que leur propre voix prendrait le relais, et amorcerait alors une conscience. Le problème de cette idée est qu’il ne fallait surtout pas que les hôtes aient conscience d’eux-mêmes compte du pouvoir illimité donné aux visiteurs. En outre, certains robots ont pris ces pensées pour la voix des dieux, les rendant alors fous. Les commandes vocales qu’utilisent les programmateurs sont les seuls vestiges de cette idée. Arnold aurait eu selon Ford une vie personnelle tragique et sa quête de la conscience l’aurait consumé. Il ne parlait plus qu’aux hôtes chez qui il voyait quelque chose, tout comme Bernard avec Dolores. Officiellement, Arnold est mort de manière accidentelle dans le parc, même si Ford sous-entend fortement que c’était un suicide.

Notons que Theresa rappelle à son amant Bernard, à quel point le conseil d’administration de l’entreprise est inquiète du comportement du docteur Ford, qui s’est approprié toute une zone du parc pour son nouveau scénario, chamboulant bon nombre d’intrigues. La jeune femme a également remarqué que de nombreux robots étaient encore rappelés au sein de l’usine à cause de problème dus à la mise à jour.

Dolores a des souvenirs de plus en plus nets des épisodes traumatiques qui lui sont arrivés et on sent qu’elle ne veut plus se laisser faire. Le pistolet qu’elle a trouvé et que je pensais chargé avec des balles réelles va en fait être pour elle un moyen pour elle de se défendre, mais le problème est qu’elle est programmée pour ne pas pouvoir l’utiliser. En fin d’épisode, nous découvrons que la force de l’épisode traumatique qu’elle a eu avec l’Homme en noir va lui permettre de pouvoir dépasser cette interdiction et qu’elle va s’avérer capable d’utiliser l’engin de mort pour tuer son agresseur. Après s’être enfuie, on la retrouve lors de la scène finale chancelante et tombant dans les bras de notre vacancier William parti dans une quête à la recherche d’un hors-la-loi. On a d’ailleurs appris que William était en fait accompagné de son beau-frère, puisqu’il est en fait marié à la sœur de ce dernier.

Dolores et Teddy revivent leur scénario tragique dans lequel ce dernier fini par mourir, tué par des brigands. Lors d’une séance de réparation du pauvre robot, nous découvrons le côté froid et cynique du docteur Ford qui lui fait la citation suivante de Shakespeare : " tu es mort au moins 1000 fois et cela n’a pas émoussé ton courage ". Même s’il demande au robot quelles sont ses aspirations, il lui dit que son rôle doit se résumer à protéger Dolores, incitant ainsi des visiteurs à se lancer dans une quête pour trouver les hors-la-loi et à profiter d’elle. Dolores qui commence à prendre des initiatives qui vont à l’encontre de ce qu’elle est censée faire a proposé à Teddy de s’enfuir avec lui, mais ce dernier a refusé à cause de chose à régler dues à son mystérieux passé. Un mystérieux passé pour lequel le robot ne ressent qu’une vague culpabilité, mais n’en connaît pas le contenu. Peut-être afin d’alimenter son nouveau scénario, le docteur décide de donner des antécédents satisfaisants au passé du robot en le mettant à jour. Cela va entraîner le robot à la recherche d’un dénommé Wyatt qu’il décrit comme étant le Mal absolu et à abandonner Dolores. Le robot accompagné et ses compagnons de quête vont se retrouver confrontés à beaucoup plus fort qu’eux. Pris au piège, plusieurs d’entre eux dont Wyatt se font tuer. Leur puissance, leurs cris inhumains et leur agressivité en font des ennemis mystérieux qui susciteront chez les spectateurs de nombreuses questions.

Pendant ce temps Elsie Hugues et Ashley Stubbs le chef de la sécurité (joué par Luke Hemworth, le frère aîné de la fratrie d’acteurs) essaient de récupérer un fuyard. Dans le monde de Westworld, un fuyard est un androïde qui s’enfuit du scénario auquel il est sensé participé, provoquant alors des incohérences dans le comportement des hôtes y participant. L’occasion d’apprendre que la manipulation d’armes blanches de la part des androïdes est très limitée. Nos deux enquêteurs découvrent que le fuyard qui sculpte des figurines en bois, y gravait également la constellation d’Orion de façon obsessionnelle. Après une longue poursuite se concluant par une nuit d’encre, ils finissent par le retrouver dans une fosse et le désactive. C’est alors qu’a lieu la scène choc de l’épisode. Alors que Stubbs découpe la tête du robot avec un couteau, afin de récupérer son unité centrale, l’androïde se réveille, le bouscule violemment (étrange, car un robot n’est pas sensé s’attaquer à un humain) et est bien parti pour assommer Hugues avec une grosse pierre avant finalement de se l’écraser lui-même sur sa tête. Outre le côté très gore et le suspense insoutenable de l’ensemble de la scène, j’émets l’hypothèse que Stubbs est en fait en androïde. À vous de me dire dans les commentaires ce que vous en pensez.

La série n’en finit pas de nous surprendre et de nous bousculer. Ne fuyant jamais l’ellipse, on en apprend encore et toujours sur son univers, à la fois pétri de mystère et délicieusement complexe. Cet épisode est le plus riche en révélations de la série et arrive à articuler avec brio chacune des intrigues avec une fluidité assez impressionnante. L’aspect visuel est toujours aussi chatoyant avec des scènes d’actions brillantes et des effets spéciaux époustouflants se permettant même de rajeunir numériquement le visage d’Anthony Hopkins de manière très convaincante. Impossible de dire exactement dans quelle direction précise la série va aller, mais en tout cas, l’immense plaisir qu’on prend à la regarder est toujours là. Avec son titre prometteur, le prochain épisode intitulé Dissonance Theory nous réserve sans doute encore de nombreuses surprises et révélations !

EPISODE

- Episode : 1.03
- Titre  : The Stray
- Réalisateur : Neil Marshall
- Scénaristes : Daniel T. Thomsen & Lisa Joy

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