Westworld : Review 1.02 Chestnut

Date : 11 / 10 / 2016 à 14h20
Sources :

Unification


Après un premier épisode qui aura su nous convaincre de tout son potentiel, Westworld nous offre un épisode tout aussi intriguant et qui continue de nous montrer toute l’étendue de l’univers créé par Jonathan Nolan et sa femme.

Ainsi, l’ouverture de l ’épisode nous permet de découvrir comment se déroule l’arrivée des " invités " dans les locaux de la compagnie gérant le parc d’attractions, puis toute la phase de préparation avant la fameuse arrivée en locomotive. Des phases que tous les téléspectateurs rêvaient sans doute de découvrir et n’espérant sans doute pas voir aussi tôt.

La notion d’immersion préoccupe tout particulièrement la firme. Quels sont les conditions et les artifices qui vont être mis en place afin de permettre aux " visiteurs " d’avoir l’impression d’être réellement dans cette période reculée de l’histoire américaine qu’est le Far West ? Mis à l’aise par une charmante hôtesse androïde, le visiteur va donc commencer par choisir ses vêtements et ses armes. Cependant, c’est surtout l’idée qu’il aura le droit d’absolument tout faire, comme par exemple décider d’avoir une relation charnelle l’hôtesse androïde qui doit prévaloir dans son esprit.

Cette introduction résonnera particulièrement pour tous ceux ayant joués à des RPG ou autres jeux dit à monde ouvert et qui se veulent de plus en plus réalistes et sophistiqués dans la liberté qui s’offre aux joueurs de créer leur propre avatar. Bien entendu, il est encore bien loin le jour où un jeu sera plus réel que virtuel, avec en plus un niveau de perfection proche de celui offert par Westworld, néanmoins la réalité virtuelle est dans son approche une lointaine ancêtre dans sa volonté de recréer des univers.

On découvre les approches diamétralement opposées de deux " invités " dans leur façon de vivre leur expérience : l’un est constamment émerveillé et veut profiter de son expérience en y mettant certaines barrières morales et éthiques alors que l’autre, qui ne veut pas se laisser tenter par les scénarios proposés, se donne le droit de se laisser aller à ses instincts de violence et de sexe, car il y voit le moyen de savoir qui il est réellement.

Pendant ce temps, certains robots rêvent, entendent des voix et se souviennent des violences passées qu’ils ont subits. Si voir ces robots s’humaniser est pour nous quelque chose de fascinant, cela va bien entendu être la source de nombreuses angoisses et interrogations pour les différents membres de l’équipe technique gérant le comportement des robots. Bien entendu, les téléspectateurs que nous sommes n’attendent qu’une chose : le soulèvement des machines qui, dans la logique du récit, finira bien par arriver. À ce titre, la scène où l’androïde Maeve, joué par Thandie Newton, découvre l’endroit où sont nettoyés les androïdes " morts ", évoque la vision de charniers des camps de concentration nazie ou issus d’autre génocides perpétrés dans l’histoire de l’humanité.

En attendant l’homme en noir joué par Ed Harris poursuit son bonhomme de chemin et n’hésite pas à user de violence paroxystique pour parvenir à trouver l’entrée du " labyrinthe " qu’il décrit comme étant le dernier niveau du jeu. L’homme en noir qui dit venir dans le parc depuis 30 ans, se présente comme un être tout-puissant face aux androïdes. Il se sait invincible, vu que les " hôtes " ne peuvent pas le blesser et leur paraît également omniscient, car il les a déjà rencontrés sans qu’ils ne s’en souviennent. Au détour d’une scène, nous avons en tout cas eu la confirmation que les employés de la firme sont au courant des agissements de l’homme en noir et le laissent faire. Contrairement à ce qu’on aurait pu penser sa quête semble donc tout à fait " légale ".

La firme a une obligation de résultat et chacun de ses employés est sous la pression d’actionnaires souvent évoqués et que nous finiront sans doute par voir. Chacun se démène dans une vie qui semble totalement consacrée au parc ce qui peut amener à la création de couple comme celui formé à notre grande surprise par le directeur de la division programmation, Bernard Lowe et la directrice des opérations, Theresa Cullen.

Pour répondre à la demande de nouveauté des actionnaires, Robert Ford le créateur du parc a créé un scénario qui selon lui contient tous les ingrédients qui inciteront les visiteurs à revenir. Il y a d’ailleurs dans son puissant monologue de fin d’épisode une réflexion très intéressante sur ce qui fait la réussite d’une œuvre : pour lui tout est dans la subtilité, les détails et non pas dans les frissons faciles. On peut bien entendu y voir une critique à peine voilée de certains blockbusters hollywoodiens aux recettes un peu trop faciles.

Enfin, dans la dernière scène de l’épisode, nous voyons Dolores guidée par une voix et qui déterre une arme... Sans doute chargée de balles réelles, ce qui promet des événements tragiques à venir.

Les amateurs d’action ont sans doute été déçu par le contenu de cet épisode, plutôt centrée sur la présentation du fonctionnement de l’univers fictif de la série. Foncièrement, Westworld s’affirme comme une série reposant en grande partie sur les questionnements philosophiques ou liés à sa mythologie qu’elle pose aux spectateurs. Nous aurons sans doute le droit à des scènes d’action dans des épisodes à venir, mais elles ne seront clairement pas le moteur du récit. Quoiqu’il en soit, j’ai éprouvé un plaisir immense à regarder cet épisode et je pense que le pouvoir de fascination de la série sur les spectateurs est toujours très élevé. Certaines scènes comme lorsque l’ " invité " se retrouve dans un wagon de la locomotive après avoir traversé une porte étaient tout simplement magique. Le souvenir de Maeve était lui aussi très beau et sa progression dramatique en faisait un véritable court-métrage. En outre, après la reprise dans le premier épisode du Paint it, Black des Rolling Stones en version orchestrale, un nouveau morceau va très rapidement s’ajouter à la playlist des tout nouveaux fans de la série avec la reprise au piano de No Surprises de Radiohead.

Compte tenu de sa richesse thématique, je pense que nous allons voir de plus en plus de théories fleurir au fur et à mesure de la diffusion de Westworld et celles-ci vont contribuer à faire d’elle une série qui va marquer son époque comme Lost avait su si bien le faire en son temps. La diffusion du prochain épisode, intitulé The Stray paraît terriblement lointaine, tant il me tarde de connaître la suite !

Et vous, qu’avez vous pensez de cet épisode ? N’hésitez pas à donner votre avis dans les commentaires !

EPISODE

- Episode : 1.02
- Titre  : Chestnut
- Réalisateur : Richard J. Lewis
- Scénariste : Jonathan Nolan & Lisa Joy

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