Poesía sin fin : La critique

Date : 29 / 09 / 2016 à 10h45
Sources :

Unification


Poesía sin fin est un très beau et poétique film d’Alejandro Jodorowsky revenant sur sa jeunesse au Chili avant son départ en France.

Deuxième opus de sa trilogie autobiographique, l’œuvre est colorée, vive et parfois magique alliant à une histoire passionnante des trouvailles visuelles de toute beauté.

Le poète, réalisateur et artiste livre une vision étonnante de son enfance et adolescence, coincée entre un père boutiquier manquant d’imagination et une mère généreuse qu’il représente chantant toutes ses répliques. Au cœur d’une famille bourgeoise, le jeune homme découvre la poésie qui lui ouvre un monde sans fin et le pousse à s’affranchir de la voie toute tracée qu’on lui destine.

Entre maison d’artiste et étrange squat, au milieu d’amis poètes ou artistes, auprès des femmes surprenante qui ont marqué le début de sa vie de bohème et de poète, le spectateur est capté au cœur de lieux incroyables et pris à partie par une galerie de personnages hauts en couleur.

La mise en scène d’Alejandro Jodorowsky est somptueuse et souvent flamboyante. On a l’impression de se trouver parfois dans un rêve fantasque, ou le cauchemar s’invite parfois. Santiago, cette capitale chilienne du siècle précédent sert de théâtre aux souvenirs retravaillés et sans doute enjolivés d’un auteur dont l’imagination est, elle aussi, sans fin.

Les décors sont parfois magnifiques et d’une originalité folle. Tout comme la scénographie s’y déroulant, lorgnant parfois vers le ballet comme dans les scènes se déroulant dans ce bar marquant, lieu de rencontre d’artistes divers.

Il faut aussi souligner la qualité des costumes portés, dont la femme du réalisateur, Pascale Montandon-Jodorowsky, s’est elle-même occupée. Entre réalisme et extravagance, tenues de scène et costumes chamarrés, la flamboyance se retrouve à chaque coin de rue comme dans cette magnifique scène de carnaval qui traverse la fin du long métrage.

Si la vie est parfois dure, l’amour, la vie et la poésie ne sont jamais loin et transforment la morosité en extravagance au grès de la mémoire d’un réalisateur qui n’a ni perdu sa verve, ni oublié son emphase.

Les acteurs de ce pandémonium théâtral sont tous bons, mais il faut saluer Adan Jodorowsky, le dernier fils du réalisateur, qui incarne son propre père et signe de plus la composition du film. Le comédien incarne un Alejandro Jodorowsky fantasque, créant un étrange abîme entre lui-même et la représentation fantasmé de son père jeune. Un jeu de miroir troublant dans lequel le reflet du père prend l’apparence de son véritable enfant.

Un film fait en famille, car Brontis Jodorowsky, le fils aîné du réalisateur, incarne le cousin de son père. La ressemblance entre les deux comédiens renforce l’impact de cette bizarre saga familiale.

Poesía sin fin est un film incroyable et surprenant qui présente un pays que l’on connaît peu à l’aune d’un jeune homme qui représentera plus tard une icône internationale dans le domaine artistique. Avec une mise en scène sublime, des acteurs particulièrement bien choisis et des costumes magnifiques, cette Poésie sans fin résonne longuement en nous à l’issu du générique.

Une vie étrange et fascinante dont l’onirisme envoûte et la beauté visuelle capturent l’attention pour ne plus la lâcher.

Somptueux et hypnotisant.

Le film a eu le Prix du public à l’Etrange Festival 2016 alors que la sélection des 22 films en compétition était particulièrement relevée.

SYNOPSIS

Dans l’effervescence de la capitale chilienne Santiago, pendant les années 1940 et 50, « Alejandrito » Jodorowsky, âgé d’une vingtaine d’années, décide de devenir poète contre la volonté de sa famille. Il est introduit dans le cœur de la bohème artistique et intellectuelle de l’époque et y rencontre Enrique Lihn, Stella Diaz, Nicanor Parra et tant d’autres jeunes poètes prometteurs et anonymes qui deviendront les maîtres de la littérature moderne de l’Amérique Latine. Immergé dans cet univers d’expérimentation poétique, il vit à leurs côtés comme peu avant eux avaient osé le faire : sensuellement, authentiquement, follement.

BANDE ANNONCE


FICHE TECHNIQUE

- Durée du film : 2 h 08
- Titre original : Poesía sin fin
- Date de sortie : 05/10/2016
- Réalisateur : Alejandro Jodorowsky
- Scénariste : Alejandro Jodorowsky
- Interprètes : Adan Jodorowsky, Pamela Flores, Brontis Jodorowsky, Leandro Taub, Jeremias Herskovits, Alejandro Jodorowsky, Julia Avedano, Bastián Bodenhofer
- Photographie : Christopher Doyle
- Montage : Maryline Monthieux
- Musique : Adan Jodorowsky
- Costumes : Pascale Montandon-Jodorowsky
- Producteur : Asai Takashi, Xavier Guerrero Yamamoto pour Le Soleil Films, Satori Films
- Distributeur : Le Pacte

LIENS

- SITE OFFICIEL
- ALLOCINÉ
- IMDB

PORTFOLIO

Poésie sans fin



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