L’histoire officielle : La critique

Date : 28 / 09 / 2016 à 09h15
Sources :

Unification


Il fallait bien de l’audace au début des années quatre-vingts pour remettre en question L’Histoire Officielle en Argentine.
Ce fut le cas de Luis Puenzo et Aída Bortnik, qui prirent la décision de lever un pan de la chape de secret qui régnait sur le pays depuis des années.

Courageux et sensible, le film aborde le sujet délicat des enfants disparus, souvent enlevés à des parents martyrisés, la plupart du temps assassinés...
La quête de l’héroïne vire donc très vite au cauchemar obsessionnel, lorsqu’elle se met en tête de retrouver la véritable origine de son adorable fillette.

Profondément humain, le sujet est traité avec toute l’empathie à laquelle on pouvait s’attendre. Mais sans misérabilisme.

Ecrit avec intelligence et traité avec beaucoup de finesse, par un cinéaste et une journaliste, le scénario, lourdement inspiré par la réalité, se lit comme un reportage d’actualité. (Risqué dans le contexte)
Où la protagoniste, n’étant rien moins que professeur d’Histoire, (tout un symbole) se rend compte qu’elle a été "roulée dans la farine" par les institutions. Et son propre mari, si bien intégré dans la société.
La voilà prête à remettre en cause tout ce qu’on lui a appris à enseigner...
Une expérience qui va bouleverser sa vie, déjà impactée par un passé familial douloureux, qu’elle était parvenue à enfouir sous un quotidien "petit bourgeois" bien confortable.

Les auteurs, sortis eux aussi de "leur zone de confort", affrontent la réalité avec bravoure. Ce qui, au moment de l’élaboration rendait leur projet dangereux et hardi. Et explique leur motivation extrême.
Un traitement efficace, donc, à la limite du documentaire. Et une fiction très réussie, fort bien interprétée.

La place des femmes dans le combat vers la Vérité et la Liberté dans ce pays meurtri par la dictature et les abus, est ici magistralement décrite.
La mise en scène est sobre. Les images semblent extraites des journaux télé de l’époque, encore très proches des évènements.

Une oeuvre à la fois politique et pleine d’Humanité. A ranger au rayon "Histoire", laquelle doit toujours être prise "avec des pincettes"... et analysée des "deux côtés de la médaille", qui celle-ci en particulier, n’est pas toujours bien reluisante.

Le genre de film difficile à regarder, mais utile à la réflexion historique.
A la réflexion tout court.

Nécessaire.

1985 : Prix d’interprétation féminine à Cannes, Oscar du meilleur film étranger
2015 : festival Cannes Classics, festival Lumière


SYNOPSIS


1983 - Alicia, professeur d’histoire dans un lycée de Buenos Aires, mène une vie tranquille et bourgeoise avec son mari et la petite Gaby qu’ils ont adoptée. Dans sa vie professionnelle comme dans sa vie privée, elle a toujours accepté "la version officielle" jusqu’au jour où le régime s’effondre. L’énorme mensonge se fissure, et Alicia se met à suspecter que Gaby pourrait être la fille d’un "disparu". Débute alors un inexorable voyage à la recherche de la vérité, une quête dans laquelle Alicia pourrait bien tout perdre.

BANDE ANNONCE


FICHE TECHNIQUE


- Durée du film : 1 h 52
- Titre original : La historia oficial
- Date de sortie version restaurée : 5 octobre 2016 (première sortie 1985)
- Réalisateur : Luis Puenzo
- Scénaristes : Luis Puenzo , Aída Bortnik
- Interprètes : Norma Aleandro, Héctor Alterio, Hugo Arana, Chunchuna Villafañe
- Photographie : Félix Monti
- Montage : Juan Carlos Macías
- Musique : Atilio Stampone
- Costumes : Ticky García Estévez
- Producteurs : HISTORIAS CINEMATOGRAFICAS, Nora Puenzo & Luis Puenzo
- Distributeur : Pyramide Films

LIENS


- SITE OFFICIEL
- ALLOCINÉ
- IMDB

PORTFOLIO

L’histoire officielle



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