Sweet Home [VOD] : La critique

Date : 26 / 07 / 2016 à 11h00

Sources :

Le constat est classique quels que soient les pays. Certaines personnes sont expulsées chaque année, qu’elles ne payent pas leurs loyers, ne remboursent pas leurs crédits ou que le propriétaire souhaite faire autre chose de l’appartement qu’il loue. Certaines expulsions se passent à l’amiable tandis que d’autres nécessitent une intervention plus musclée. Sweet Home part de ce postulat et ajoute comme moyen d’expulsion alternatif, et définitif, les manières particulières de certains propriétaires indélicats.

Une utilisation de certains services drastiques auxquels un jeune couple squattant temporairement un immeuble en partie insalubre n’ayant plus qu’un locataire récalcitrant, va se retrouver confronté.

L’histoire est donc celle d’un huit-clos dans lequel une chasse particulière va avoir lieu opposant deux jeunes gens à une équipe d’intervention létale. Un lieu unique fort bien trouvé permettant courses dans les escaliers, cachettes dans de vieux appartements désaffectés et sous-sol glauque au possible. Ainsi qu’un nombre d’acteurs limité dont le nombre diminue drastiquement au fil du déroulement de l’intrigue.

Mais, c’est bien face à un thriller que l’on se trouve, plus qu’un film d’horreur. Et si l’ambiance n’est pas sans rappeler un autre film espagnol minimaliste se passant dans un immeuble, [Rec], c’est bien contre des humains que se battent les héros du film. Même s’il faut avouer que le personnage central est impressionnant, monolithique et fait souvent penser au psychopathe d’Halloween de par son déplacement.

Le scénario n’apporte pas grand-chose au genre, mais traite bien la thématique et n’hésite pas à évoquer les agences peu scrupuleuses attirées par l’argent et le vieillissement des populations habitant dans des immeubles de plus en plus insalubres.

La tension monte aussi crescendo et malgré les moyens limités du film, ce dernier est bien plaisant à suivre, d’autant que le final est particulièrement réussi.

C’est d’ailleurs Ingrid García qui tire le mieux d’un personnage de femme battante prête à tout pour se sauver ainsi que son amoureux. Une femme forte qui n’est pas ridicule et dont la confrontation avec un Oriol Tarrida saisissant en tueur froid et méticuleux fonctionne bien.

Rafa Martínez réalise un film plus que correct malgré le peu de moyens qu’il a eu (un tournage avec seules deux caméras et une autre petite mobile que tenait les acteurs dans certains passages). Et sans être parmi les plus intéressants des films espagnols de ces dernières années qui ont livré de magnifiques films de genre, il est efficace et fait passer un bon moment.

Sweet Home est un film sympathique qui joue très bien sur la claustrophobie et l’isolement. Avec un lieu vraiment bien trouvé, un travail subtil sur les éclairages et le montage et un casting convaincant, vous ne verrez plus de la même façon les immeubles vieillissants.

Un survival agréable dans lequel seuls les tueurs vous entendent crier.

Le film est aussi disponible en DVD et Blu-Ray avec la bande annonce et un making off comme bonus.

SYNOPSIS

Chaque année, en Espagne, il y a plus de 50 000 expulsions.
85 % sont réalisées pacifiquement.
13% par la force.
Et 2%, en utilisant d’autres méthodes…

BANDE ANNONCE

FICHE TECHNIQUE

Durée du film : 1 h 20
Titre original : Sweet Home
Date de sortie : 27/07/2016
Réalisateur : Rafa Martínez
Scénariste : Ángel Agudo, Rafa Martínez, Teresa de Rosendo
Interprètes : Ingrid García Jonsson, Bruno Sevilla, Oriol Tarrida, Eduardo Lloveras, Miguel Ángel Alarcón, Luka Peros, José María Blanco, Mariona Perrier, Leticia Dolera
Photographie : Antonio J. García
Montage : Rafa Martínez
Musique : Ginés Carrión
Costumes : Olga Rodal
Producteur : Castelao Pictures, Film Produkcja
Distributeur : Wild Side