Le Roy des Ribauds : La critique du tome 2

Date : 04 / 09 / 2016 à 09h45

Par : Christophe Dasse

Sources :

Unification France

Le Roy des Ribauds
Livre 2

Éditeur : Akileos
Scénario : Vincent Brugeas
Dessin : Ronan Toulhoat
Sortie le : 05 janvier 2015
Format : 160 pages
Taille : 26,8 x 19 cm
ISBN : 978-2355741807
Prix : 19 €

Juillet 1194, après deux mois d’une campagne infructueuse en Normandie contre Richard Coeur de Lion, conclue par la débâcle aux abords de Fréteval, Philippe Auguste regagne Paris, accompagné de ses proches conseillés et du Triste Sir. Et si le roi a perdu les archives royales dans cette campagne, le Triste Sir a semble-t-il perdu tous ses alliés et Paris.

Décryptage :
Richard Cœur de Lion, prétendant au trône, qui fomentait sa vengeance, va s’attaquer au campement du Roi Philippe Auguste qu’il va traquer dans ses derniers retranchements. Mais la guerre ne se déroule pas qu’en Normandie. Le Roi qui était accompagné de Tristan sur le champ de bataille, commence à douter de sa loyauté et le renvoi sur Paris où s’est déjà engagée une autre guerre souterraine. Eloigné de la capitale, sa ville, Tristan perd du terrain au profit d’autres malfrats qui souhaitent régner sur la ville. Tristan découvre que les choses ont changé en si peu de temps et qu’il est important pour lui de reprendre le dessus. Malgré une cour de fidèles, il devra former de nouvelles alliances et certains alliés seront plutôt inattendus.
Des aventures palpitantes qui revitalisent le genre de cape et d’épée, un rythme soutenu, de l’action, du sang et une alchimie qui n’est pas sans rappeler celle d’une certaine série de HBO. Nous sommes ici en présence d’une histoire à la dimension plus politique, au ton assez différent, plus stratégique. Les amitiés d’hier sont les ennemis d’aujourd’hui et vice-versa.

Voltes faces, trahisons, nouvelles alliances, coups-bas, réconciliations sont au cœur du récit toujours aussi bien maîtrisé et bien mené qui alterne les scènes d’action et les scènes plus bavardes. Sombre et sanglant c’est ainsi que Paris est représenté avec toujours cette ambiance malsaine et claustrophobe malgré un début dans la campagne Française en guerre plus ouvert et plus respirable. Une tonalité différente n’implique pas forcément une qualité différente. L’univers évolue, tout comme le scénario et les dessins. Les auteurs ont pris le parti de ne pas refaire exactement ce qu’ils ont fait dans le premier tome (génial il est vrai) et de proposer quelque chose de légèrement différent.

L’histoire et les dessins gagnent en maturité. L’histoire permet de développer encore plus les personnages et pousse le pauvre Tristan dans ses retranchements, colérique mais surtout trahi et désavoué. Sa fille Sibylle prend là aussi une toute autre dimension dans cette saga qui devient familiale. Les personnages gagnent grandement en profondeur. Les dessins du premier tome nous avaient déjà laissés pantois, ceux de ce second volume les surpassent. Très dynamiques, ils sont beaucoup plus fins et jouent beaucoup moins avec les ombres et les lumières qui sont ici beaucoup plus subtiles. Le souci étant que l’on perd un peu de l’identité visuelle qui faisait l’originalité de premier tome.

Mais attention ce second tome, plus sombre est tout aussi bien réussi que le précédent, c’est brillant. Si vous aviez des doutes, Vincent Brugeas et Ronan Toulhoat sont de véritables artistes et cette saga historique et familiale maîtrisée devient incontournable.