Evil Empire : La critique du tome 1

Date : 07 / 09 / 2016 à 08h30
Sources :

Unification France


Evil Empire
Tome 1 : Nous le peuple !

  • Scénario : Max Bemis
  • Dessin : Ransom Getty
  • Editeur : Glénat
  • Collection : Comics
  • Genres : Thriller-Policier, Politique/Actu
  • Date de sortie : 3 février 2016
  • Nombre de pages : 128
  • ISBN : 9782344012031
  • Format : 185 x 283 mm
  • Prix : 14.95 €

Lire un extrait

Reese est une rappeuse politiquement engagée, très virulente à l’égard de la campagne électorale en cours aux USA. Lors d’un concert, l’un des principaux candidats, Sam Duggins, vient lui rendre visite dans sa loge. En sympathisant avec elle, cet habile politicien espère secrètement pouvoir tirer profit de son public, et, pourquoi pas, s’assurer le soutien de la chanteuse. Le pays se retrouve alors déchiré dans un débat sur le sens du bien et du mal. Reese doit faire quelque chose si elle ne veut pas que le peuple américain se mette à soutenir les idées d’un homme fou...

Les récits d’anticipation nous décrivent généralement des dictatures déjà en place, où le héros a pour mission de ramener la paix et l’ordre. Max Bemis (Say Anything, Polarity) propose une expérience différente, mais pas moins terrifiante. Avec Evil Empire, découvrez comment une société moderne et civilisée peut, du jour au lendemain, basculer et devenir un empire du mal...

Décryptage :
Reese Greenwood est une chanteuse engagée, en révolte contre la société américaine qu’elle provoque avec des paroles de chansons comme "Pas de quartier pour ceux qui font tourner la vieille roue. Une lame dans la nuque pour le dieu-porc qui se gave." En pleine campagne électorale, elle est sollicitée par Sam Duggins, un jeune politicien aux dents longues, qui espère bien s’assurer de son soutien et profiter de sa notoriété pour récupérer ainsi un nouvel électorat. 25 ans après cet aujourd’hui, la société américaine a basculé. La violence et la haine sont reine, tout comme une corruption et une police sans pitié. Mais flashback, l’histoire nous explique comment cette société a commencé à changer et là où tout a basculé.

En pleine (véritable) campagne électorale américaine et en pleine réflexion des armes dans la société américaine, après de nouveaux (et nombreux) massacres, Glénat nous propose ce brulot politique et sociétaire. BD adulte et incroyablement intelligente, elle montre les déboires d’une société à la dérive où l’auto-justice est prônée. La violence autorisée à l’encontre de ceux qui nous dérangent. Thème récurrent des films American Nightmare (dont le 3ème volet est sorti au cinéma le 20 juillet), dans lesquels les américains ont droit, un jour par an, le jour de la purge, de tuer qui ils veulent... Ceux qui souhaitent pas prendre part à ce massacre ont plutôt intérêt à rester chez eux. Mais il s’agit là de la réponse proposée à un système qui tourne en rond et qui alterne les présidents d’un bord à l’autre qui se ressemblent de plus en plus et dont la politique aseptisée tournée vers l’argent et la réussite, est la même depuis bien longtemps.

Ici c’est ce politicien qui décide en toute impunité de tuer sa femme qui battait leur propre fille sans être inquiétée. C’est la révolte d’un homme contre la constitution qui ne l’autorise pas "légalement à éliminer une nuisible de son acabit." Mais c’est l’arbre qui cache la forêt. Il va diviser le peuple américain qui va commencer à se révolter par petits groupes qui vont eux aussi utiliser la violence pour assouvir leurs propres dessins. On suit en parallèle Reese et son combat pour faire respecter ses idées et ses croyances tandis que le pays s’embrase et que tout lui échappe.

C’est une histoire étonnante, haletante mais dérangeante, dotée de retournements de situations, une chronique très crue, très noire mais non moins passionnante d’une société à la dérive, 25 ans dans le futur qui tourne à l’anarchie. L’histoire nous montre le déclin de cette société qui sombre vers le mal, c’est une plongée dans les bas-fonds de la politique, des campagnes électorales. Les rebondissements sont nombreux, l’histoire maitrisée. C’est le retour du grand débat entre le bien et le mal. Evil Empire est une intéressante uchronie qui nous présente un regard cynique sur un avenir possible des États-Unis. Le récit alterne une histoire qui se déroule dans notre société présente et la même société américaine, 25 ans dans le futur, résultante des dérives de l’histoire actuelle. Rien à redire sur les dessins qui accompagnent magnifiquement bien l’histoire même si toute l’œuvre n’est pas illustrée par le même dessinateur. Une œuvre passionnante à ranger parmi les meilleurs tomes de la collection Glénat Comics qui commence à comporter quelques belles réussites.


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