[Théâtre] Trahisons : La critique

Date : 03 / 05 / 2016 à 08h50
Sources :

Unification


Trahisons est l’adaptation française de l’œuvre d’Harold Pinter (1930-2008), comédien, scénariste et dramaturge anglais, Prix Nobel de la littérature en 2005. Le texte est franchement bon et passionnant à découvrir. D’autant que cette histoire de trahisons entre 3 personnes se passe à rebours, le spectateur déjà au fait des évènements découvrant ces derniers après en avoir été informé.

C’est donc un étrange jeu du chat et de la souris avec le public qui se déroule dans lequel le spectateur s’amuse à découvrir si la scène qui se passe devant ses yeux correspond à l’idée qu’il s’en fait.

La pièce tient en éveil et participe à une véritable immersion du public dans les scènes qui sont présentées. D’autant que c’est aussi la vie littéraire qui s’étale devant nos yeux, l’un des personnages étant éditeur, l’autre agent littéraire.

Une femme, son mari et le meilleur ami de ce dernier qui est aussi l’amant de sa femme pourraient faire virer la pièce au vaudeville classique, si sa qualité d’écriture et la justesse des personnages n’en faisaient un objet captivant dans lequel les trahisons sont multiples et parfois surprenantes.

Les trois acteurs sont très bons et convaincants. Séverine Saillet incarne une riche bourgeoise en partie désœuvrée qui mène une double vie avec autorité. Cette dernière change avec aisance de registre : tantôt forte et passionnée, tantôt fragile et perturbée.

Hakim Djaziri est impeccable dans son rôle de mari trompé tout en retenu et détachement et gardant toujours une grande dignité.

Il faut souligner la présence imposante de Fabien Leca qui impressionne vraiment dans le rôle de l’amant. L’acteur est saisissant dans son double rôle d’amant et de meilleur ami.

Les décors sont vraiment intéressants avec ces cubes lumineux qui servent tour à tour de chaise, canapé et lit, permettant en quelques instants de réorganiser l’espace en bar, chambre à coucher, salon ou restaurant. Les éléments modifiés selon les scènes par les acteurs eux-mêmes apportent un agréable mouvement chorégraphié très bien mis en musique pendant les courts interludes entre chaque scène. La scénographie lumineuse permet aussi de mettre en valeur ce décor épuré et fortement évocateur.

Une grande vitre dépolie en arrière-scène permet de mettre en scène les personnages et d’évoquer aussi bien les relations des uns et des autres que le ressenti des différents protagonistes distordu par ces carreaux déformant.

Seule la mise en scène de Carole Proszowski ne m’a pas entièrement convaincue. Cette dernière mêle au texte des séquences dansées correspondant à l’état d’esprit du personnage. Si la plupart sont réussies, certains passages ne m’ont pas convaincue. J’apprécie beaucoup la danse moderne qui a une grande puissance théâtrale, mais ces séquences, qui ne m’ont rien évoqué du tout, coupaient parfois un peu trop à mon goût la narration.

Trahisons est une pièce vraiment originale qui joue avec le spectateur et permet d’explorer finement le principe de la trahison. Avec un texte ciselé, des acteurs bien agréables à découvrir et une mise en scène généralement bien intégrée et maline, c’est un spectacle sympathique à découvrir dont on ne voit pas les 1h30 passer.

Un bon moment de théâtre.

INFORMATION

La pièce est jouée A La Folie Théâtre (6, rue de la Folie Méricourt, 75011 Paris) du 21 avril au 25 juin 2016 les jeudis, vendredis et samedis à 21h30.

- RÉSERVATION
- SITE OFFICIEL

SYNOPSIS

Un triangle amoureux. Emma retrouve Jerry dans un bar, deux ans après avoir mis fin à leur liaison secrète. Elle est en train de se séparer de son mari Robert, éditeur, qui est aussi le plus vieil ami de Jerry. Sous la forme d’une chronologie inversée, Pinter nous livre sa vision de l’adultère.


DISTRIBUTION

  • Distribution : Harold Pinter
  • Mise en scène : Carole Proszowski
  • avec : Séverine Saillet (Emma), Hakim Djaziri (Robert), Fabien Leca (Jerry)
  • Durée : 1h30
TARIFS

  • Plein : 22 euros
  • Réduit : 17 euros
COMMUNIQUḖ DE PRESSE

Trahisons par Carole Proszowski, metteur en scène

Carole Proszowski axe son travail sur la corporalité et le mouvement sur scène qui se rapprochent de la danse contemporaine. La mise en scène de Trahisons s’intègre dans l’exploration d’une approche symbolique du langage qui permet d’explorer l’implicite délivré par delà le texte dans le corps et l’espace.

Les comédiens sont imprégnés du texte, des émotions et des instincts des personnages qu’ils retransmettent visuellement par un langage corporel proche de la danse.

GALERIE PHOTOS

Trahisons


© EricBernard


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