James Bond 007 L’exposition : James Bond s’expose luxueusement à Paris

Date : 18 / 04 / 2016 à 11h00

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L’exposition James Bond ouvre à la Grande Halle de la Villette à Paris – la plus grande du genre pour les années à venir. Après avoir parcouru le monde depuis Skyfall et la célébration des 50 ans de James Bond, elle arrive enfin en France après un passage, en autres, à Londres, Rotterdam et Madrid. Elle présente aux spectateurs toute une gamme de costumes originaux, des accessoires, des gadgets, des dessins de production et des extraits de films qui visent à donner au public une compréhension du processus créatif.

Basée sur l’espion des romans de Ian Fleming, James Bond est la plus longue et la plus profitable franchise cinématographique encore en production depuis sa création en 1962 avec Dr No et l’arrivée du mythique Sean Connery dans le rôle principal. Il y a eu 24 films ce jour, avec Daniel Craig dans le rôle de l’agent secret britannique 007 dans le petit dernier de la franchise, Spectre, sorti en novembre 2015.

De nombreux aspects font partie du mythe bondien : les Aston Martins et autres voitures suréquipées, les costumes de smoking de Saville Row, le phlegme britannique, les femmes fatales, les décors grandioses, James Bond dans la mire au début, les séquences pré-génériques (une invention de la série !) et les génériques magnifiquement animés !... Tous ces aspects sont traités et décortiqués dans cette exposition événement dont la taille est à la démesure du héros de cinéma.

L’historienne de la mode et commissaire invitée pour l’exposition, Bronwyn Cosgrave, a collaboré avec Lindy Hemming, une des costumières de l’ère Brosnan / Craig pour créer un parcours de l’exposition qui aura du sens : « Les films de James Bond suivent toujours une structure narrative similaire. Donc, James Bond se rend toujours au bureau de M, puis il va à la section Q pour se voir remettre équipement et gadgets. Il va généralement à un casino, il part en mission dans des endroits exotiques, il affronte de dangereux ennemis et il y a souvent des poursuites de neige dans les films. Alors, nous avons décidé de suivre cette structure narrative et de permettre aux visiteurs de se mettre dans les pas de James Bond et afin de vivre une expérience vraiment authentique ».

Unification a eu la chance de rencontrer Jany Temine, la chef costumière de Sam Mendes pour Skyfall et Spectre. Elle nous révèle que son ordre de mission était de prolonger et de respecter l’héritage de l’élégance, de la sophistication et de danger, qui font de Bond ce qu’il est. Elle raconte avec gourmandise quelques anecdotes de tournage sur le dernier opus qui ne manquent pas de piquant :

« Dans une scène, Bond devait porter un smoking blanc et Daniel Craig a improvisé et mis un œillet sur le revers de sa veste. J’étais horrifiée. Exposé à la chaleur des projecteurs, un œillet dépérit en cinq minutes. Je ne me voyais dire à Sam [Mendes] d’interrompre le tournage pour que j’aille faire acheter 500 œillets pour la journée ! Alors j’ai demandé à mon assistante d’aller chercher un œillet en plastique mais j’avais la trouille de la réaction de Daniel [Craig]. Daniel est un type adorable mais il est un peu "actor’s studio" et j’avais peur qu’il s’aperçoive que l’œillet était faux, qu’il ne sente pas la scène et qu’il dise qu’il ne peut la jouer. Heureusement, il a été très pro et il a joué le jeu. »

L’exposition est très complète, elle peut se faire en 1 heure en flânant, mais comptez trois heures pour vous y plonger à fond. Chaque pièce est thématique, parfois par film, certaines avec des spécifités (gadgets, méchants…). Ambiance tamisée, luxueuse et bondienne garantie, sous-tendue par des dizaines d’écran diffusant un constant fond image et son très immersif. On retiendra particulièrement la pièce de Casino Royale avec la table de jeu en son centre et tous les costumes les plus luxueux de la saga sur le pourtour, un régal pour les yeux : de nombreux smokings dont la majorité est authentique (quelques-uns, perdus ou vendus, sont des recréations) et les robes chatoyantes des James Bond girls que l’œil avisé des amateurs réattribuera à son actrice.

Egalement intéressante est cette incroyable collection d’accessoires et de gadgets que seul le fond de la production pouvait fournir : la fameuse mallette de Bons baisers de Russie, équipée d’un couteau rétractable, le premier gadget bondien ever, ou le chapeau tranchant d’Oddjob, ou encore le pistolet d’or de Scaramanga, un des trois originaux jamais fabriqués.

Il ne faut pas oublier finalement que cette exposition est aussi une ode aux "Production designers" comme Peter Lamont, et surtout le géant Ken Adam, récemment décédé, dont le trait se reconnait entre mille sur des myriades de dessins qui sont autant d’œuvres d’art. Indispensable.

James Bond – 007 L’Exposition se déroule jusqu’au 4 Septembre 2016 à la Grande Halle de la Villette à Paris.