EXCLUSIVITÉ UNIF - Jessica Jones : La rencontre avec Michael Gaydos

Date : 15 / 11 / 2015 à 11h20
Sources :

Unification


Michael Gaydos, le dessinateur de la série des Jessica Jones était de passage à Paris pour présenter ses œuvres exposées du 3 novembre 2015 au 2 janvier 2016 à la galerie Arludik (12 Rue Saint-Louis en l’Île, 75004 Paris).

Il a accepté de répondre à des questions d’Unification au cours d’un entretien exclusif que vous pouvez retrouver ci-dessous.

Un portfolio des œuvres exposées dans la galerie se trouve en fin d’article.

Avez-vous toujours voulu être un artiste et un dessinateur ?

J’avais envie d’être un artiste de comics books depuis mes 5 ans. A l’université, j’ai un peu changé car je me suis mis à apprécier les beaux arts et la peinture et je ne me suis plus focalisé uniquement sur les comics.

Quelle est la formation que vous avez suivie ?

J’ai étudié à l’institut d’art de Cleveland. J’ai étudié l’illustration, la gravure, l’écriture. C’est là ou j’ai rencontré Brian Michael Bendis.

Pourquoi vous êtes-vous orienté vers les comics ?

J’adore ce média. On peut faire tellement de chose avec. C’est comme un film mais moins cher et cela permet de faire facilement des effets qu’on ne peut pas mettre dans les œuvres cinématographiques. En plus, on peut aussi changer d’artiste. C’est vraiment un incroyable moyen de raconter les histoires.

Vous travaillez avec beaucoup d’éditeurs. Y en a a-t-il un ou plusieurs que vous préférez ?

Je suis très chanceux car je travaille avec beaucoup d’éditeurs et que je m’entends bien avec tous.

Comment travaillez-vous ? En musique, selon des plages horaires fixes ?

J’écoute de la musique tout le temps, toute sorte de musique : Radiohead, Tom Waits, Pink Floyd, Soundtracks…
J’aime aussi parfois mettre en arrière-plan un film car cela m’inspire.
Je travaille à la maison, mais j’ai des enfants et dois m’en occuper, mais je peux travailler quand ils sont à l’école. Ils ont plus de discipline maintenant qu’ils sont plus âgés. Je ne suis pas toujours là pour eux, mais ils le comprennent.
Ce n’est pas toujours facile de travailler à domicile.

Quels sont les outils que vous employez ?

Un crayon et un pinceau pour l’encre. Encrer mes dessins est d’ailleurs la partie favorite de mon travail. C’est comme de peindre, c’est très expressif. Pour la couleur, je prends de la gouache. Je travaille sur du papier et pas à l’ordinateur car j’apprécie la sensation du papier. Je suis très traditionnaliste sur ce plan.
Je trouve qu’avec un ordinateur, c’est trop facile de faire des corrections. Il y a trop d’options possibles. On passe finalement beaucoup de temps à changer des choses. On perd aussi l’expression que l’on veut mettre.

Vous avez fait des travaux d’encrage et de coloriage dans votre carrière. Pourquoi sur Alias, c’est Matt Hollingsworth qui est votre coloriste ?

Matt est un coloriste incroyable qui travaille dans le domaine depuis longtemps et qui est très respecté. Quand on fait des comics books, on doit livrer un volume par mois. Ce n’est pas possible de tout faire car on n’a pas le temps. Dans la plupart des comics, quelqu’un fait les dessins, une autre personne l’encrage et encore une autre la couleur. On doit se partager le travail et je préfère le dessin et l’encrage.

Pourquoi dans Alias, c’est David Mack qui réalise les couvertures ?

Je ne fais pas les couvertures. David est un ami de Brian et moi. Nous respectons aussi beaucoup cet artiste. Il a aussi fait une scène dans le début du comics et des squetch-books. L’opening du trailer de la série Jessica Jones de Netflix s’inspire de son travail.

Avez-vous un autre projet commun à venir avec Brian Michael Bendis ?

Mon dernier travail était sur le petit livret de Netflix pour promouvoir la série (vous en trouverez les images dans le portfolio en fin d’article). Peut-être y aura-il de nouveaux travaux sur Jessica Jones dans les années à venir.

Avez-vous collaboré avec Netflix sur la série Jessica Jones ? Si oui, comment ?

Pas directement, mais certaines des images de mes comics ont été prises et intégrées dans le premier épisode de Jessica Jones.

Avez-vous vu des épisodes de la série de Netflix , Si oui, qu’en pensez-vous ?

J’ai vu le premier épisode de la série au Comicon au panel Netflix. Cela a été une expérience incroyable car j’étais au milieu de 4 000 autres personnes amateurs de Jessica Jones. C’était merveilleux. Il y a une grande actrice dans la série. Ils ont fait un super boulot dessus.

Retrouvez-vous l’esprit de votre création ?

Quand j’ai commencé à travailler sur Jessica Jones, je suis tombé amoureux du personnage. Quand j’ai vu la série, je suis tombé de nouveau amoureux en la regardant prendre vie. Elle est très facile à aimer.

Est-ce que cela respecte la psychologie du personnage ?

La série est très crédible.
Jessica Jones est un personnage abîmé. Elle doit sans arrêt jongler avec la tragédie et une grande échelle d’émotions : humour, colère, peur, séduction... C’est très bien fait.

Au bout de 28 volumes, vous avez abandonné la série Alias pour faire évoluer les mêmes personnages dans un nouveau comics The Pulse. Pourquoi ce choix ?

Brian a fini un chapitre de la vie Jessica Jones dans Alias. Il voulait ensuite se tourner vers l’univers plus officiel de Marvel, celui dans lequel on trouve d’autres supers-héros comme les Avengers. Il voulait aussi apporter une lecture plus mature des comics. Par exemple, les enfants de 10 ans lisent Captain America. Mais dans cet univers, il n’est pas possible d’utiliser du langage grossier ou de mettre du sexe dedans.

Dans The Pulse, pourquoi n’avez-vous signé que les derniers volumes de 11 à 14.

Je n’étais pas disponible au début du comics. Je travaillais sur le comics Powerless. Mais heureusement, j’ai pu faire la dernière partie de The Pulse qui est comme dans le final d’Alias l’un des arcs les plus fort de la série.

En plus des comics, vous faites aussi des tableaux et des œuvres originales. Quels sont les techniques que vous privilégiez ?

J’utilise les mêmes techniques que lorsque je dessine des comics. C’est amusant, car réaliser des tableaux m’aide aussi dans la réalisation des comics. Cela m’apporte une certaine confiance en moi et me permet de savoir ce que je veux. J’essaye de mettre dans mes tableaux la même qualité expressive que dans mes comics. Parfois je fais des tableaux à l’huile quand j’ai le temps.

Est-ce que vous faites aussi des illustrations de temps en temps ?

Oui, j’en ai fait pour The Gaming Companies. Cela m’est aussi arrivé de faire des couvertures comme pour White Wolf. J’apprécie de faire des illustrations car cela m’apporte de l’expérience. Cela m’aide à garder l’esprit en mouvement. Du coup je ne suis pas fatigué car je ne fais pas une seule chose.
Occasionnellement, je fais des couvertures de comics books pour Marvel comme pour Black Hood.

Quels sont les travaux que vous faites en ce moment ?

Maintenant, je travaille sur Black Hood et sur un roman graphique, Silent Partner, d’Ande Parks qui est l’adaptation d’un roman de Jonathan Kellerman.

Quel est la différence entre un comics et un roman graphique ?

Un roman graphique est l’équivalent de 7 ou 8 comics books. C’est plus long et différent, mais cela répond aux mêmes mécanismes que les comics. Je reçois le script et travaille dessus de la même façon.

Comment travaillez-vous quand vous recevez le script ?

Le script me renseigne sur combien de panneaux il faut prévoir avec combien de pages chacun. C’est comme un scénario de film. Cela indique quelle est la situation, comment sont les personnages et quels sont les dialogues des différentes personnes.
Mais maintenant avec l’expérience, je n’envoie plus les roughs au scénariste. C’est plus facile pour moi de changer quelque chose sur le travail final.

Vous avez beaucoup d’échanges avec le scénariste ?

D’habitude, si j’ai un problème, j’envoie un email. J’appelle très rarement le scénariste. Parfois un éditeur me demande de changer quelque chose. La plupart du temps les scénaristes sont d’accord pour mes idées de modifications et sont ravis de collaborer avec moi.
Je parle rarement à Brian. On communique par email. Et c’est la même chose pour la plupart des scénaristes.

Est-ce que vous n’avez pas envie d’écrire vos propres comics books ?

Je n’ai pas vraiment confiance en moi pour écrire quelque chose. Si je devais écrire des choses, je me limiterais à des petites choses, à 3 ou 4 pages. J’ai fait une petite histoire en 4 pages, mais il n’y avait pas de dialogues.

Est-ce que vous n’aimeriez pas faire un comics entièrement en couleur ?

Je l’ai fais, mais c’est vraiment difficile. Ce n’est pas comme ici en Europe où vous faites beaucoup de comics en couleur. J’adorerais en faire un, mais ce n’est pas possible maintenant.
C’est plus long, mais en vrai la couleur que j’ai fait pour Alias m’a pris autant de temps que pour créer un seul numéro et j’ai du tout finir en 1 mois.
J’adorerais avoir le temps de faire un roman graphique en couleur…

Est-ce que c’est votre première exposition en France ?

C’est ma première exposition en France, et en plus à Paris. C’est aussi ma deuxième exposition sur mon travail sur les comics, car mes travaux ont été exposés il y a 6 mois.

Je remercie Michael Gaydos pour l’entretien qu’il m’a accordé. C’est un homme vraiment sympathique qui parle avec passion de son métier.

SITE MICHAEL GAYDOS

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

La galerie Arludik célèbre "L’Art de Jessica Jones"
Du 3 novembre 2015 au 2 janvier 2016

Une exposition des planches originales de l’artiste Michael Gaydos à l’occasion du lancement de la série originale Netflix Marvel’s Jessica Jones le 20 novembre.

Bande dessinée, illustration, peinture : l’œuvre artistique de Michael Gaydos s’exerce avec autant de diversité que de talent. Il a notamment collaboré avec les plus grands éditeurs, parmi lesquels Marvel, DC Comics, Virgin, Dark Circle, Boom, NBC et Dark Horse.

Il a reçu en 2015 deux nominations au prestigieux Eisner Award remis lors du Comic Con de San Diego, pour son travail réalisé sur la série Alias de Marvel, pour laquelle il a créé, en collaboration avec Brian Michael Bendis, le personnage de Jessica Jones héroïne féminine de l’univers Marvel.

L’intensité dramatique et la réflexion intérieure des aventures de Jessica Jones sont magnifiquement dessinées par le trait dense de Michael Gaydos qui expose pour la première fois en France, à la galerie Arludik, une sélection de planches originales.

Cette série est la deuxième d’une collection de quatre aventures en exclusivité sur Netflix (Marvel’s Daredevil sorti le 10 avril, Marvel’s Luke Cage et Marvel’s Iron Fist), qui constituent les personnages principaux de Marvel’s The Defenders. Elle propose un regard inédit sur la vie de Jessica Jones, un des nouveaux personnages Marvel les plus populaires de la décennie, qui doit affronter ses démons intérieurs et ses ennemis extérieurs.

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Exposition Jessica Jones



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