Il était une fois les séries TV : Cosmos 1999
Il y a seize ans jour pour jour, le 13 septembre 1999, la lune quittait l’orbite terrestre puis le système solaire... retour sur la très bonne série SF des époux Anderson.
HISTOIRE
Le 9 septembre 1999, John Koenig prend le commandement de la base lunaire Alpha. Une série de morts brutales parmi le personnel et certains événements étranges dans le secteur de dépôt des déchets nucléaires inquiètent grandement la Commission spatiale. Cet organisme, par l’entremise du commissaire Simmonds, s’est empressé de discréditer l’ex-commandant Gorski et de recommander, malgré les réserves du Dr. Russell et du Professeur Bergman, la préparation de la mission devant se rendre vers la planète Meta. John Koenig n’a pas le temps de réagir. Le 13 septembre 1999, une terrible explosion thermo-nucléaire emporte la lune hors de l’orbite terrestre.
COMMENTAIRES
En 1975, retour dans la petite lucarne du couple Barbara Bain/Martin Landau qui avait quitté la série Mission Impossible à l’issue de la saison 3 pour une histoire de cachet (Landau demandait à être payé autant que Peter Graves puis a fini par claquer la porte, avec son épouse solidaire).
Leur arrivée dans Cosmos 1999 marque la fin d’une traversée du désert pour le couple.
L’équipe principale de la saison 1 est composée de John Koenig (Martin Landau), Helena Russell (Barbara Bain), Victor Bergman (Barry Morse) et Alan Carter (Nick Tate), respectivement commandant de la base, médecin en chef, conseiller scientifique et chef pilote.
Le scientifique est bien souvent la voix de la raison quand le fougueux commandant s’emporte. Le rôle de ce dernier est d’ailleurs assez caricatural tant il est droit dans ses bottes et ne veut rendre de comptes à personne. A leurs côtés un médecin chef qui fait le poids, une femme forte qui ne s’en laisse pas compter par la gente masculine, plus nombreuse que la féminine sur la base. Les scenarii de la saison 1 jouent d’ailleurs sur l’ambiguité de la relation Koenig/Russell, qui demeure pourtant platonique.
A la suite de l’explosion qui a sorti la lune de l’orbite terrestre, les Alphans doivent retrouver la Terre ou une nouvelle terre d’accueil, ce qui va les entraîner dans la découverte de nombreuses planètes et espèces extraterrestres.
Pour explorer, ils ont à leur disposition une flotte impressionnante d’aigles, l’aigle noir est celui du commandant, qui parait indestructible car au cours de 48 épisodes, un certain nombre sera endommagé/détruit, mais le stock semble inépuisable :p
La réalité scientifique est très particulière dans Cosmos 1999 (un peu comme la réalité historique dans Sydney Fox, l’aventurière), ok non elle est carrément risible. Des planètes apparaissent à portée de la lune régulièrement, disparaissent tout aussi vite, et ne parlons pas des règles élémentaires de physique (relativité, matière, anti-matière, gravité, etc).
Si la saison 1 est irrégulière, il faut noter de très bons épisodes, notamment Direction Terre (1x05, avec l’excellentissime Christopher Lee), Le retour du Voyageur (1x12, qui ajoute un élément réel dans le scénario) ou encore Ruses de guerre (1x17, avec une Barbara Bain impériale et une leçon philosophique pleine de bon sens qui en fait mon épisode préféré).
Cependant, malgré un premier tiers faiblard, de part les changements apportés dans la #2, la saison 1 représente pour beaucoup l’âge d’or de la série.
Quand la saison 2 débute, de nombreux changements ont été apportés, et ils sont loin d’être heureux.
Exit le générique teaser qui montrait des images de l’épisode à venir (en France, on nous avait gratifié d’un truc bâtard), exit le Professeur Bergman, redesign complet de la base et des vêtements des Alphans (le côté unisexe disparaît et les jupes arrivent) qui maintenant arborent des badges nominatifs avec photo, et arrivée d’un nouveau couple vedette.
Tous ces chamboulements n’ont qu’un but : faire de Cosmos 1999 un succès aux États - Unis, un souhait du nouveau producteur Fred Freiberger (suite à la séparation du couple Gerry/Sylvia Anderson).
Suite ’logique’ de la saison 1, Koenig et Russell se tutoient et s’affichent ouvertement comme un couple. Perturbant mais pas illogique.
Un autre couple est formé, reléguant parfois le premier au rang de secondaire : Tony Verdeschi (Tony Anholt) et Maya (Catherine Schell). Extraterrestre qui peut se transformer à volonté, Maya a sauvé la vie des Alphans dans le premier épisode de la saison 2 (La Métamorphose). Du coup elle se retrouve promue au poste d’experte scientifique en lieu et place du Professeur Bergman, mystérieusement disparu entre les deux saisons.
Si sa connaissance des races extraterrestres est bien utile, on perd le côté philosophique du Professeur Bergman (ces quelques secondes en fin d’épisode) qui va cruellement manquer.
Dans la saison 2 (En route vers l’infini, 2x05), la Terre (alors en 2120) parvient à contacter la base lunaire et a inventé un procédé permettant aux Alphans de rentrer au bercail. Partis en éclaireurs, Koenig/Russell/Carter se retrouvent dans le passé et, faute à une base aseptisée, Russell tombe malade. Episode décevant à bien des égards mais qui signe pour les Alphans la fin d’un espoir de retour sur Terre, trouver une nouvelle planète reste la seule solution pour survivre.
De manière totalement illogique, cette saison verra surtout l’action se dérouler sur la base lunaire plutôt que voir les Alphans explorer des mondes susceptibles de les accueillir, un 180° complet par rapport à la saison 1.
La nouvelle mouture de Cosmos 1999 ne convaincra pas les téléspectateurs américains et réussira l’exploit peu enviable de perdre les fans de la première heure qui ne comprennent pas tous ces changements.
Alors qu’une saison 3 de treize épisodes était prévue, l’échec de la #2 condamne la série.
FICHE TECHNIQUE
Titre : Space 1999
Pays : Grande-Bretagne
Date : 4 septembre 1975 - 7 mai 1978.
Épisodes : 48 épisodes (2 saisons)
Avec : Barbara Bain, Martin Landau, Barry Morse.
De : Gerry et Sylvia Anderson.
TRIVIA
- Barbara Bain et Martin Landau n’étaient pas le premier choix de Sylvia Anderson (qui voulait des acteurs britanniques) mais recrutés sur l’insistance de Lew Grade (le Président d’ITC) pour plaire aux chaînes américaines.
- Robert Culp et Katharine Ross étaient les choix d’acteurs de Sylvia Anderson dans les rôles principaux quand Grade a insisté pour des acteurs américains.
- La première saison était une coproduction ITC (GB)/Rai (Italie), alors que la seconde était produite uniquement par ITC.
- Au début de la série, 311 personnes peuplent la base lunaire Alpha.
- Barry Gray est le compositeur de la saison 1. Il travaille depuis de nombreuses années avec les époux Anderson, c’est à lui qu’on doit, notamment, le générique des Sentinelles de l’air.
- Derek Wadsworth est derrière le générique de la saison 2, appelé par Gerry Anderson et le nouveau producteur Fred Freiberger. Musique plus rythmée à la demande d’Anderson qui aimait les percussions dans le générique d’Hawaï, Police d’Etat.
- Les effets spéciaux sont principalement dus à Brian Johnson, qui a notamment travaillé sur Alien - Le huitième passager ou encore L’Empire contre-attaque.
- Les costumes de la saison 1 étaient l’oeuvre du styliste Rudi Gernreich, un ami personnel de Barbara Bain.
- Les costumes de la saison 2 ont été créés par Emma Porteous, qui travaillera plus tard sur la franchise James Bond.
- Le premier épisode de Cosmos 1999 (A la dérive) a été diffusé face au second épisode de la saison 13 de Doctor Who (6 septembre 1975).
- L’ordinateur a une place importante dans la série, notamment pour faire des choix (d’exploration ou de tirage au sort).
GENERIQUES
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