Birdman [Blu-ray] : Le test

Date : 30 / 07 / 2015 à 11h30
Sources :

Unification France


Birdman
ou La surprenante vertu de l’ignorance

Disponibilité : 8 juillet 2015
Distributeur : Fox Pathé Europa


SYNOPSIS


À l’époque où il incarnait le célèbre super-héros Birdman, Riggan Thomson était mondialement connu. Mais, de cette célébrité, il ne reste plus grand-chose et il tente aujourd’hui de monter une pièce de théâtre à Broadway dans l’espoir de renouer avec sa gloire perdue. Durant les quelques jours qui précèdent la première, il va devoir tout affronter : sa famille et ses proches, son passé, ses rêves et son ego… s’il s’en sort, le rideau a une chance de s’ouvrir…

NOTRE AVIS


Riggan Thomson est une ancienne gloire du cinéma. Il incarnait sur grand écran le superhéros Birdman. Rôle qui lui valu de connaitre la notoriété et la gloire. Mais comme beaucoup, son heure de gloire est passée, il vieilli et il n’est plus qu’un acteur sur le déclin, cherchant à renouer avec la notoriété. Pour tenter un retour en haut de l’affiche, il décide de passer par le théâtre et c’est à Broadway que l’ancienne gloire du cinéma va tenter de monter une pièce avec tous les obstacles qui vont avec et qui le séparent d’une nouvelle notoriété.

Techniquement, il n’y a rien à redire au film. Il faut reconnaître que le film est une pépite de technicité, une réussite totale de bout en bout. Excellemment bien réalisé, donnant l’illusion d’un seul plan séquence, ce qui n’est bien évidemment pas le cas, mais on y croit tout le long et on se met à chercher les endroits de coupes. Extrêmement inventif dans son traitement, une caméra unique, très proche des acteurs, qui semble voler autour d’eux. C’est incroyablement bien pensé, magnifiquement interprété, les 5 ou 6 acteurs principaux de la distribution sont époustouflants, ils semblent possédés par leurs personnages et les répliques ciselées parachèvent cet OVNI du 7ème art rempli de scènes époustouflantes. Le film est étouffant de par sa musique jazzy très présente et l’aspect huis-clos du tournage en intérieur dans un vrai théâtre. Les scènes à l’extérieur sont justement l’occasion de souffler un peu.

Alors bien évidemment, le spectateur en prend plein les yeux mais passé la technique, que vaut vraiment le film ? N’est-il pas qu’une coquille vide à la gloire d’un acteur justement vieillissant mais non moins doué ? Le film traite de la recherche d’une gloire passée et perdue que le protagoniste principal est en train de rechercher en montant sa pièce de théâtre. La reconversion dans le business du cinéma est compliquée, une fois au sommet, les acteurs qui réussissent retombent aussi vite si ce n’est pas de suite dans l’anonymat, au minimum dans l’oubli. La place sera toujours prise par un autre, plus jeune, plus beau, plus talentueux. C’est la dure loi du business et la place au firmament cherchée par tous. L’histoire traite des rapports complexes entre les protagonistes, des égos surdimensionnés des étoiles filantes du métier. Il traite du cinéma et du théâtre, des hommes et des femmes qui en vivent et de ceux qui les font vivre.

Il est impossible d’être insensible à la maîtrise technique qui se dégage du projet, ni au sort de cet acteur qui tente son retour en passant par la case théâtre pour se donner une nouvelle légitimité. Mais il faut aussi avouer que tout ça est un peu "too much", "kitch." C’est un brûlot contre le cinéma et tout ce qui tourne autour mais c’est aussi un film à Oscar et il le transpire, il en rapportera 4 (meilleur film, meilleur réalisateur, meilleur scénario et meilleure photographie) et c’est cette partie là qui pourrait être dérangeante au final... On ne sait plus trop sur quel pied danser. Faut-il cracher dans la soupe pour finalement être reconnu ?

Le film retrace le parcours (du combattant) de l’acteur has been luttant contre ses démons qui mise tout sur sa pièce une dernière fois, pour tutoyer à nouveau les sommets. Baroud d’honneur émotionnel de la dernière chance du comédien en apesanteur. Plongée dans les affres du théâtre, dans les coulisses du business, des problèmes d’ego, de narcissisme et d’angoisse de ce comédien en mal d’amour et de reconnaissance. Spectaculaire et émouvant en même temps mais très sombre et drôle. Film ambitieux et complexe, un Michael Keaton extraordinaire dans son rôle, à revoir surement pour en profiter pleinement.

TECHNIQUE

  • Image : 1080p AVC - 16/9 - 1.85:1
  • Langue : DTS-HD Master Audio Anglais 5.1 et DTS Digital Surround Français 5.1
  • Sous-titres : anglais, français...
  • Durée : 119 minutes
  • Prix public indicatif : 17.99€

L’incroyable photo d’Emmanuel Lubezki est sublimée dans cette version blu-ray avec un mélange parfait de lumière théâtrales et naturelle et elle nous délivre un excellent piqué, un très bon contraste et une riche colorimétrie avec des couleurs à la fois vives et saturées. Détails et profondeur sont aussi de la partie pour un rendu global très efficace.

Le son n’est pas en reste malgré l’aspect intimiste, voire huis-clos du film. La spatialisation est sans reproche pour une immersion complète dans le film. La VF, uniquement en DTS Digital Surround 5.1 est indéniablement un cran en dessous de la VO en DTS-HD Master Audio 5.1 très immersive.

Bonus

  • Birdman : All-Access (33’28)
    Le making-of du film dans lequel le réalisateur parle d’ego et les acteurs parlent de leur métier et du film propose beaucoup d’images de tournages qui ponctuent ce module très intéressant. Il montre surtout l’incroyable préparation qu’a demandé le film en laissant une grande partie consacrée à la musique du film.
  • A conversation with Michael Keaton ans Alejandro G. Inarritu (14’04)
    Discussion entre le réalisateur et l’acteur sur le métier, la gloire et la difficulté de la conception du film. Un prolongement du making-of.
  • Galerie (3’30)
    Quelques belles photos en noir et blanc et en couleur.

Quantitativement c’est assez léger mais la qualité est présente. Les infos divulguées ici sont largement suffisantes, le reste c’est la magie qui vient avec le film.



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