Walter Hill, le cow-boy : Review du documentaire

Après être né en Californie, Walter Hill s’intéresse au cinéma au lycée. Passionné par les westerns et les œuvres de Kurosawa, il envisage rapidement de devenir scénariste et réalisateur.
Après des débuts remarqués comme scénariste, il passe derrière la caméra en 1975 avec Le Bagarreur qui signera la première œuvre d’une longue lignée de films de genre.

Walter Hill débute les années 80 en mettant sur le devant de la scène un film qui allait marquer l’histoire, Alien dont il coécrit le scénario.

Mais en 1979, c’est avec Les Guerriers de la nuit qu’il réalise un film très polémique déchaînant la presse à l’encontre de sa violence. Le film sera même interdit aux moins de 18 ans lors de sa sortie en France.
Walter Hill considère que cette œuvre lui a offert l’opportunité de réaliser un film de comics book reposant sur le courage de ses protagonistes.

En 1980 Walter Hill réalise Le Gang des frères James, un western basé sur le genre de personnages qu’aime le réalisateur : des gens simples qui doivent se débrouiller seuls. En réalisant un film d’un genre qu’il adore, il en profite pour revisiter la légende de Jessie James.
Afin d’offrir une musique différente d’un western classique, il demande à Ry Cooder d’en signer la bande originale. Une collaboration qui perdurera pendant 9 autres films, Walter Hill appréciant énormément ses compositions.

Sans retour réalisé en 1981 raconte l’histoire d’hommes jouant aux soldats qui se perdent dans les bayous et sont traqués par des cajuns. Un film permettant au réalisateur de montrer ce qu’il trouve très pertinent au cinéma : de l’action et la grandeur de la nature. Mais le réalisateur préfère ne pas y voir une métaphore sur la guerre du Vietnam, le film n’étant pas écrit dans ce sens.
Néanmoins il croit que le mal existe et que certains font sciemment le choix de ne pas suivre la moralité. Ce qu’il développera aussi dans son œuvre cinématographique.

C’est avec 48 heures qu’il rencontre un grand succès se classant à la 7ème place du box office en 1982. Eddie Murphy, dont c’est le premier rôle au cinéma, apporte une touche de comédie dans un film policier musclé. Un film qui a la réputation d’avoir lancé les « buddy movies », mélange d’un duo comique.
Un film dont il réalisera la suite, 48 heures de plus, à la demande d’Eddie Murphy en 1990 et qui deviendra le plus gros succès de la carrière de Walter Hill.

En 1984, il réalise Les Rues de feu dont la célèbre scène de baston au corps à corps est devenue, et restera, la marque de fabrique du réalisateur. Le film, mélange de comédie musicale et d’action, sera un échec, poussant alors le réalisateur à s’interroger sur la suite de sa carrière et l’orientation à faire prendre à cette dernière.

Ainsi il signe une nouvelle comédie en 1985 : Comment claquer un million de dollars par jour qui remporte un certain succès avant d’enchaîner sur Crossroads en 1986, une œuvre qui tranche avec sa filmographie habituelle et s’adresse plutôt à un jeune public.

En 1987 Walter Hill retourne vers l’action avec Extrême préjudice, un film policier aux allures de western.

Double Détente réalisé en 1988 confronte un policier américain avec son homologue russe interprété par Arnold Schwarzenegger. Un film qui a bien marché au box office.

En 1989, Johnny Belle Gueule lui permet de traiter de la nature profonde se son personnage à qui on offre un nouveau visage mais qui va malgré tout retomber dans ses travers.

Si le réalisateur ralentit par la suite sa production de long métrage, ce sont les séries télévisées western Deadwood et Broken Trail qui le feront repasser sur le devant de la scène dans les années 2000.

Walter Hill, le cow-boy permet d’entendre le réalisateur revenir sur ses œuvres, dont Sans retour et Johnny Belle Gueule sont ses préférées, et discuter de sa vision du cinéma, des personnages qu’il a créés et de l’impact qu’il a eu sur les longs métrages d’action. Entre anecdotes amusantes, hommages aux acteurs et producteurs avec qui il a réalisé ses films, le réalisateur dévoile son ressenti et l’effet que les années 80 ont eu sur sa carrière. Une décennie bénie dans laquelle les réalisateurs jouissaient d’une grande liberté et pouvaient réaliser de nombreux films. Des réalisateurs sensibilisés au cinéma international qui s’en inspiraient dans leurs propres œuvres.

C’est encore un documentaire fort intéressant sur les réalisateurs des années 80 qui est livré avec un homme qui a orienté sa carrière vers l’action et en a renouvelé le genre.

Comme toute la série, un documentaire à voir sans hésiter pour tous les cinéphiles et les curieux.

Les guerriers de la nuit, Le Gang des frères James, Sans retour, 48 heures, Extrême Préjudice… Tout au long des années 80, Walter Hill a tourné à un rythme d’enfer, pratiqué un cinéma musclé et renouvelé le film d’action avec une belle énergie visuelle, sans rien sacrifier aux émotions ni aux interrogations morales. S’il a collé à son époque, il n’a cessé de garder un œil dans le rétroviseur, s’inspirant de la grande tradition hollywoodienne et portant les valeurs typiquement américaines…

 Episode : 1.09
 Titre  : Walter Hill, le cow-boy
 Date de première diffusion : 13/06/2015 (OCS)
 Réalisateurs : Christophe D’Yvoire, Jean-Pierre Lavoignat, Nicolas Marki

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