Kickback [e-Cinéma] : La critique

Date : 05 / 06 / 2015 à 10h55
Sources :

Unification


Kickback est le premier film français à sortir en e-cinéma. Ce nouveau label est certainement amené à remplacer le signe VOD (video on demand) qui existait jusqu’à présent.
Avec un multimédia toujours plus prégnant dans la société, des individus multi-connectés en permanence et des écrans divers et variés qui fleurissent dans toutes les maisons, nul doute que cette nouvelle forme de cinéma prendra de l’ampleur dans les années à venir.
De plus la possibilité de voir plusieurs fois le film durant sa location (pour les films et les plateformes de location/achat qui proposent cette formule), si on n’a pas opté pour un achat direct, le tout pour un prix nettement inférieur à celui d’une place de cinéma rend l’e-cinéma intéressant d’autant que la taille des écrans au sein des maisons ne cesse d’augmenter.
Et bien sûr, le véritable plus est la possibilité de voir dans de bonnes conditions des films qui ne trouveraient pas leur place au cinéma avec une sortie nationale multi-salles. Je pense notamment à des films de genre, dont certains sont excellents mais qui de par leur positionnement délicat sur un marché saturé les rend pratiquement transparents au grand public, surtout si ce dernier habite en province.

Un film en e-cinéma étant disponible de façon permanente à partir de sa sortie, permet au spectateur séduit par le bouche à oreille, la thématique qui peut sortir de l’ordinaire ou tout simplement l’envie de voir le film quand il est disponible, de se l’approprier facilement au moment où il en a envie et cela en seulement quelques clics.

Et pour ceux qui accorderaient à un film dématérialisé moins de valeur qu’à un film sorti en salle (même dans une seule salle France avec quelques horaires peu pratiques de projection), le e-cinéma met à disposition du spectateur des suppléments et bonus vidéo qui pourraient faire rougir certaines éditions de DVD / Blu-Ray.

Kickback, lancé en grande pompes par UPL Films avec une campagne digne d’une sortie en salle et une montée des marches cannoises en cette édition 2015 du festiva,l est le premier film français à sortir sous ce format qui n’a pour l’instant vu paraître que quelques films américains. Avec 3 nouveaux projets à venir en e-cinéma, dont un film d’horreur de Kader Ayd, UPL Films se positionne sur ce nouveau marché qui va prendre une ampleur croissante dans les années à venir.

En ce qui concerne le film, après un début un peu trop intense et excessif qui montre des personnages proches de la crise de nerfs, il trouve un deuxième souffle, et un véritable intérêt, en virant côté polar / thriller noir et irrévérencieux, voire même romance étrange.

Le scénario est focalisé sur une galerie de personnages invraisemblables qui de prime abord sont tous plus agaçants les uns que les autres, avant que l’histoire se mettant véritablement en place, on ne se mette à les apprécier et à se sentir touché par leurs failles internes. Plus que les lignes de dialogues parfois vulgaires et un peu trop outrancières, c’est le cœur du scénario qui apporte un véritable intérêt à l’histoire. Un noyau dur centré autour des 50 millions d’euros disparus, dont le voleur emprisonné dit en être dépossédé, et dont tous les protagonistes du film, flics, juge, femme fatale et compagnie, aimeraient mettre la main dessus. Cette intrigue à rebondissement pour laquelle les pistes se croisent trouvera une révélation finale fort bien amenée qui fera écho avec le titre du film en en révélant toute sa pertinence.

De part une multitude de personnages hystériques et parfois complètement barrés, ce sont des acteurs haut en couleurs surjouant de temps en temps qui imprègnent le film de leur présence. Vincent McDoom en travesti rêvant de maternité est tout d’abord irritant avant de devenir l’un des protagonistes les plus sympathiques du film.
Lee Delong est très bonne dans son rôle de fausse psychiatre manipulatrice et avide. C’est un peu dommage qu’elle paraisse un peu moins à l’aise dans la langue de Molière que dans celle de Shakespeare. Du coup elle perd parfois en fluidité. Mais le personnage prend une véritable ampleur, parfois homérique, dans le dernier tiers du film qui est le plus palpitant.
C’est aussi la dernière apparition à l’écran de Daniel Duval qui joue le rôle du juge voulant faire la lumière sur cette disparition d’argent.

La mise en scène de Franck Phelizon joue sur les angles et les cadrages atypiques afin de renforcer l’impact décalé d’une histoire à mi-chemin entre Affreux, sales et méchants et un conte de fée dévoyé dans lequel toutes les caractéristiques des personnages sont amplifiées et tordues pour mieux perdre le spectateur dans un univers presque cartoonesque.

Kickback est un véritable OVNI cinématographique difficilement classable tant il s’éloigne parfois des canons des genres qu’il utilise. Une œuvre à laquelle il ne faut pas s’arrêter aux 15 premières minutes qui peuvent donner une impression de confusion désagréable sans véritable histoire associée. Un film qui ose aussi aborder d’une façon originale des sujets sensibles et parfois tabous en y apportant parfois des réponses originales et surprenantes.
Des acteurs sur-vitaminés, une histoire rocambolesque avec péripéties multiples font de Kickback un film qui sort de l’ordinaire qui devrait attirer des aficionados plus que séduits par les œuvres inclassables et irrévérencieuses.

Un film à voir entre amis, dans lequel il faut accepter de lâcher prise pour pouvoir vivre une expérience que l’on ne trouve pas dans les films plus classiques mais que les amateurs de festival retrouveront avec plaisir.

Tarif d’achat du film : 4,99 euros

Bonus :

  • Making-off
  • Interview exclusive de Hervé de Luze

- ACHAT DU FILM

SYNOPSIS

"Les plus belles histoires sont celles qui nous emmènent là où on ne les attend pas".
Jackie, psychiatre atypique, anglaise à l’allure d’un camionneur et Josépha, un travesti noir vivent ensemble. Elles se complètent par leurs différences. L’une est blanche, impulsive et fuyant son passé, l’autre est un homme, noir, travesti en quête de tomber enceinte de Boris, un beau, rugbyman, hétéro que Jackie séquestre dans sa cave. Jackie, est confrontée à l’appel au secours de personnages aussi atypique qu’improbable : Tonio Jackson : un ancien policier black américain, devenu commissaire de police à Meaux en quête de sauver son beau-frère. Le prêtre maghrébin : Moïse en quête de sa terre promise. Un juge en quête de cinquante millions. La très sensuelle et troublante Rosemary Kaplan dont Jackie tombe éperdument amoureuse, sous le regard impuissant et jaloux de Josépha. L’alchimie entre Jackie et Josépha se transforme en miroir qui renvoie l’image de l’un sur l’autre.

BANDE ANNONCE


FICHE TECHNIQUE

- Durée du film : 1 h 40
- Titre original : Kickback
- Date de sortie e-cinéma : 05/06/2015
- Réalisateur : Franck Phelizon
- Scénariste : Franck Phelizon
- Interprètes : Lee Delong, Vincent McDoom, Daniel Duval, Delphine Chaneac, Wahid Bouzidi, Jean-Charles Dumay, Joe Sheridan, Peter King
- Photographie : Yann Gadaud
- Montage : Hervé De Luze
- Musique : Fabien Levy-Strauss
- Costumes : Virginie Dubroca
- Décors : Fabien Chaton
- Producteur : Chris Burton, Virginie Chaumont pour UPL Films
- Distributeur : UPL Films Distributions

LIENS

- SITE OFFICIEL
- ALLOCINÉ
- IMDB

PORTFOLIO



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