Drifter : La critique du tome 1

Date : 31 / 05 / 2015 à 07h29

Par : Christophe Dasse

Sources :

Unification France

Drifter
01_ Crash

Scénario : Ivan Brandon
Dessin et couleur : Nic Klein
Editeur : Glénat
Collection : Comics
Genres : Sci-fiction
Date de sortie : 15 avril 2014
Nombre de pages : 128
ISBN : 9782344008522
Format : 185 x 283 mm
Prix : 14.95 €

L’osmose parfaite entre western et space opera.

Le futur. Dans sa grande tradition de colonisation, l’Humanité s’est attaquée à d’autres planètes, minant et épuisant les ressources naturelles qu’elle rencontre sur son passage et, accessoirement, en laissant derrière elle des kyrielles de mondes inertes, sans vie... Abram Pollux va connaître un destin peu ordinaire sur la planète Ouro où son vaisseau spatial KF424 s’écrase violemment après une tentative d’atterrissage des plus périlleuses. Lorsqu’il s’éveille péniblement, la mémoire embrouillée, il se retrouve immédiatement confronté à un extraterrestre d’apparence belliqueuse. S’en suivra une confrontation dont notre héros sortira indemne, mais qui lui fera comprendre que sa peau ne vaut pas bien cher en cette lointaine contrée.

C’est quand il débarque dans une ville fantôme qu’Abram comprend véritablement le sens de sa nouvelle mission... Son épopée survivaliste se transformera alors en véritable quête d’humanité.

Un savoureux mélange d’Impitoyable (le western crépusculaire de Clint Eastwood), la série TV Deadwood et la saga Dune de Frank Herbert.

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Décryptage
Après avoir à peine survécu au crash de son vaisseau, Abram Pollux est blessé par un homme mystérieux et se réveille alité et perdu dans une "ville fantôme." C’est lorsqu’il cherche à remettre de l’ordre dans ses idées qu’il se rend compte qu’il lui manque un an de sa vie, lui qui pensait être resté inconscient quelques jours seulement. C’est sur cette planète désolée et oubliée de tous, au milieu d’une faune et d’autochtones hostiles qu’il va tenter de remettre de l’ordre dans sa vie et de retrouver celui qui lui a tiré dessus sans raison apparente. Et cela commence par retrouver son vaisseau dont il est le seul survivant.

Les dessins sont très beaux, très fins et très soignés. Ils nous dévoilent à merveille ces décors de western extraterrestre, ils nous plongent avec délectation dans un univers hostile où l’on retrouve des personnages aussi dérangés qu’originaux. Des décors poussiéreux baignés par le soleil ou encore les ambiances nocturnes effrayantes qui participent à une atmosphère toute particulière. Les personnages, les décors et le bestiaire sont très travaillés et très réalistes. Une ambitieuse et mystérieuse histoire de space opera qui puise ses inspirations dans les westerns, le désert, le côté cow boy solitaire et la ruée vers l’ouest (l’or ?) et dans les épopées de science-fiction comme Dune, Star Wars ou encore Mad Max pour l’ambiance générale.

Une histoire très complexe, dense et travaillée ou se mêlent intrigues et rebondissements. Mystérieuse, il semble parfois manquer quelques transitions dans cette histoire mais elle est comme la mémoire du héros, à compléter et il est sur que la suite donnera les explications manquantes. Ces trous troublants sont là pour participer encore à l’ambiance "brouillardeuse" de l’histoire. C’est d’ailleurs le héros troublé en quête de réponse qui raconte en voix off tout le long, sa propre histoire et nous entraine au cours des pages qui se tournent assez facilement pour découvrir tout un monde bien pensé, original et dense. Chaque chapitre a son petit résumé de ce qu’il s’est passé précédemment pour éviter de nous perdre. Mais l’histoire nous fait aussi suivre et découvrir quelques personnages aussi barrés qu’inattendus, la petite fille, la shérif, le prêcheur ou encore l’homme du bar peu loquace. Ces personnages (ainsi que d’autres) hauts en couleurs participent à la réussite de cette œuvre que l’on a hâte de découvrir dans son ensemble.

Voilà donc 3 nouveaux titres bien différents qui ouvrent cette nouvelle ère du comics chez Glénat et il faut avouer que les 3 dans leurs domaines proposent d’intéressantes perspectives. On est ici véritablement troublé puis happé par cette ambiance toute particulière de western de science-fiction, ses personnages atypiques et ses histoires complexes qui renvoient à tellement de choses qu’il est impossible de ne pas s’attacher à ce premier opus et attendre impatiemment la suite.