Joe Dante, le cinémaniaque : Review du documentaire

Date : 29 / 05 / 2015 à 09h45
Sources :

Unification


Jeune, Jo Dante a préféré s’enfermer dans des salles obscures ses week end pour découvrir des films divers et variés plutôt que de jouer dehors comme les gamins de son âge. S’il a mis du temps pour se décider à devenir réalisateur, car il estimait que le métier était trop compliqué, sa passion pour le cinéma en fait un grand connaisseur du 7ème art.

Dans les années 70, il se rend à Los Angeles et fait la connaissance du réalisateur Roger Corman qui deviendra son mentor et le fera tourner grâce à sa société de production New World Pictures.

Son premier film, en 1975, sera un montage de différents rushes d’autres films Hollywood Boulevard.
Puis il réalisera en 1978 Piranhas en appliquant les consignes de la société : tourner le plus vite possible pour le moins cher possible.
Ces deux films ont permis à Joe Dante de découvrir les problèmes des tournages et de savoir recourir au système D en faisant tourner les techniciens comme acteurs dans ses films où en utilisant le matériel des plateaux pour les intégrer dans ses œuvres.

En 1981, il réalise Hurlements sur un scénario de John Sayles qui a aussi signé Piranhas et avec le même compositeur que sur son film précédent, Pino Donaggio.
Les deux premiers films de Joe Dante sont un succès et son film de loup-garou Hurlements se hisse même à la 41ème place du box-office de 1981.

Dès ce film, on trouve la marque de fabrique du réalisateur qui intégrera toujours des écrans de télévision que regardent les personnages à un moment donné. Pour un homme ayant grandi au milieu des écrans de cinéma, mettre des médias dans ses œuvres est naturel.
C’est d’ailleurs en imprégnant sa personnalité dans ses films qu’un réalisateur peut être reconnu.

En 1983, il réalise le troisième segment du film La Quatrième Dimension qu’il co-signe avec Steven Spielberg, George Miller et John Landis.
Spielberg lui propose alors de réaliser le premier film de sa société Amblim qu’il ne réalisera pas lui-même. Il lui propose donc Gremlins que Joe Dante tournera en 1984.
A l’origine, le film devait avoir un petit budget, mais les monstres ont dû pousser Spielberg à s’associer à Warner Bros. afin de partager les coûts de production.
Spielberg est devenu fan de Gizmo et a insisté pour que le personnage reste jusqu’au bout du film ce qui a nécessité des ajustements de la part de Dante.
D’un film d’horreur de monstre, l’histoire a viré à la comédie ce qui a surpris en premier les producteurs.
Mais le public s’est déplacé en masse pour découvrir Gremlins.
La plus grosse pierre d’achoppement a été la scène des deux adolescents dans laquelle l’héroïne parle du décès de son père. Joe Dante a eu le dernier mot en ce qui la concernait et les studios ont essayé, en vain, de pousser les projectionnistes à la supprimer en indiquant des repères sur les bobines qui permettait de sauter le passage.

En 1985 Explorers ne rencontre pas le succès escompté. Le film réalisé et monté trop vite à cause de la pression des studios sort dans une version non définitive qui ne convainc pas le public. Ce que n’a pas aidé une promotion bâclé dans la seule punch line était « par le réalisateur de Gremlins ».
Le film permet néanmoins de découvrir Ethan Hawks qui n’accompagnait à l’origine qu’un ami passant l’audition et en est ressorti avec le premier rôle. Ainsi que River Phoenix qui décèderait quelques années plus tard d’une overdose à 23 ans.

En 1987 L’aventure intérieure ne marche pas non plus en salle mais connait un grand succès en vidéo. Le tournage laisse une impression mitigé au réalisateur, ce dernier ayant dû virer l’acteur jouant le méchant pour conserver celui de l’un des personnages principaux.

Devant ces échecs répétés, Joe Dante se tourne vers la télévision et réalise deux épisodes de la série des Zucker & Abrahams Police Squad, ainsi que des segments du film de John Landis Cheeseburger film sandwich en 1987.

En 1989, il revient au cinéma avec Les Banlieusards. Un film tourné pendant la grande grève des scénaristes. Le scénario n’est pas complètement finalisé et laisse une large part à l’improvisation sur les plateaux de tournage, notamment à Tom Hanks.

En 1990 Joe Dante réalise Gremlins 2, la nouvelle génération qui ne connaitra pas le même succès que son premier opus malgré une avancée technologique importante.

Le réalisateur conclut que les années 80 étaient une période d’expérimentation et de répression, la sanction pour des réalisateurs ayant fait des films non lucratifs tombant très vite.
Un réalisateur qui a du mal à tourner ces dernières années mais que l’on peut retrouver sur son site internet Trailers From Hell.

Joe Dante, le cinémaniaque est un documentaire très intéressant qui apprend plein de chose sur l’univers du réalisateur et des films à petits budgets. L’interconnexion forte entre ce réalisateur et d’autres ayant fait l’objet d’épisodes de la série des Réalisateurs des années 80 permet de se remémorer d’une autre façon les documentaires précédents.

Un très beau travail de montage et une interview passionnante font du documentaire une œuvre à découvrir, surtout si on partage la cinéphilie de Joe Dante.

SYNOPSIS

A l’égal de Martin Scorsese, John Landis ou Quentin Tarantino, Joe Dante est un cinéaste cinéphile qui semble absolument tout connaitre du cinéma américain. Formé dans les années 70 par Roger Corman, le pape de la série B, Joe Dante a atteint les sommets hollywoodiens grâce à Gremlins produit par Steven Spielberg. Adepte d’un style discret mais toujours critique dans les sujets qu’il choisit, Joe Dante a aussi connu plusieurs accidents de parcours avec les studios, aussi bien sur Explorers que sur L’aventure intérieure.

EPISODE

- Episode : 1.07
- Titre  : Joe Dante
- Date de première diffusion : 30/05/2015 (OCS)
- Réalisateurs : Christophe D’Yvoire, Jean-Pierre Lavoignat, Cyril Bron

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