Théâtre - L’appel de Londres : Rencontre avec les acteurs

Date : 03 / 04 / 2015 à 09h10
Sources :

Unification


La pièce de théâtre L’appel de Londres joue les prolongations au théâtre de la Gaîté Montparnasse. Unif en a rencontré les acteurs Vanessa Demouy, Philippe Lellouche, David Brécourt et Christian Vadim.

Vous pouvez retrouver nos échanges ci-dessous.

Votre pièce L’appel de Londres est-elle un pamphlet sur le patriotisme ?

Philippe Lellouche : oui, un peu. C’est plus facile de dire du mal de la France. Ceux qui en disent du bien sont taxés de ringardise ou sont considérés comme fachos. Le patriotisme n’est pas quelque chose de négatif ! Il ne faut pas laisser des gens haineux s’approprier cela.
En plus en France il y a des problèmes dont on ne parle pas, ce qui crée un certain encroutement. La France est un super beau pays dont on ne doit pas avoir honte ! Bien qu’il manque un peu de couilles.

Comment avez-vous réuni ce casting ?

Philippe Lellouche : cela fait plus de 10 ans qu’on travaille ensemble.
Christian Vadim : 12 ans depuis TF1.
Philippe Lellouche : j’étais journaliste à l’époque et je t’ai interviewé à Cannes lors du festival. Puis nous avons tourné ensemble dans la même série télévisée.
David Brécourt : moi je travaillais en même temps sur une autre série.
Vanessa Demouy : je suis apparue dans la série de Philippe dans un rôle gag.
Philippe Lellouche : et je suis tombé amoureux de Vanessa, donc dans ma première pièce de théâtre, le rôle féminin lui est revenu.
Christian Vadim : à l’époque, Philippe m’a envoyé 10 pages de scénario. J’ai trouvé l’écriture formidable. Nous sommes devenus très amis tous les quatre. Cela fait la quatrième pièce que nous jouons ensemble en 10 ans. Cela fait comme une famille dans laquelle nous avons nos bons et mauvais moments. En plus Philippe m’a écrit 3 pièces dans lesquelles c’est moi qui aime sa femme Vanessa.

Vous êtes amis dans la vie réelle, mais cela influe t’il sur votre vie professionnelle ?

Philippe Lellouche : nous avons commencé à jouer ensemble dans ma pièce Le Jeu de la vérité dans laquelle nous interprétions 4 amis d’enfance. Cette pièce a été notre premier succès théâtral ensemble. Nous travaillons ensemble. Nous sommes comme une troupe de saltimbanques. Cela a des inconvénients mais aussi des avantages. On peut être très dur entre nous. On se dit des choses pas toujours agréables lorsqu’on sort de la scène.
Christian Vadim : nous travaillons ensemble dès le départ et nous sommes dans la longueur.
Nous avons fait 4 pièces ensemble ainsi que deux longs métrages. Les personnages ont été faits sur mesure par Philippe pour nous. Cela demande une grande attente des comédiens, mais c’est aussi plus facile pour nous d’entrer dans son personnage.
Philippe Lellouche : David, Christian et Vanessa sont tous formidables. Ce sont de grands comédiens. Lorsque j’écris une pièce, nous avons une première lecture ensemble puis je la retravaille en fonction des remarques des uns et des autres. C’est aussi un des avantages d’avoir déjà la distribution que l’on veut pour finaliser le texte.
Le sort des bandes théâtrales est la séparation de l’équipe comme pour le Splendid, mais on espère ne pas se séparer. Je crois en l’amitié.

Avez-vous écrit votre pièce en pensant aux acteurs de votre troupe dans les rôles ?

Philippe Lellouche : oui, évidemment. Mais il n’y a pas eu de censure du texte. Vanessa m’a d’ailleurs bluffé dans l’interprétation de son personnage.
C’était déjà le cas dans Le Jeu de la vérité ou elle interprétait un protagoniste en fauteuil roulant. David, lui est plus un métronome dans notre équipe.
Comme on se connait bien, si un acteur a un trou, les autres ne le laissent pas en rade, mais savent comment réagir pour rebondir sans que le spectateur ne se rende compte de quoi que ce soit. Notre troupe est comme 1 seul corps pour 4 cerveaux.

Lorsque vous jouez la pièce, laissez-vous la place à l’improvisation ?

Philippe Lellouche : non, la pièce est comme un métronome. Pour qu’elle fonctionne bien, il ne faut pas y apporter de variable aléatoire.
David Brécourt : il y a une véritable rythmique dedans. Si on introduit de l’improvisation, on risque de ne plus se trouver dans le ton et cela fait sortir le spectateur de la pièce.
Vanessa Demouy : si on sort du texte, on change le rythme. On a remarqué que quand on change la place d’un mot dans une réplique, cette dernière ne fait plus rire. Cela dessert une comédie. C’est le même principe pour toutes les bandes de comédiens qui jouent des comédies comme pour le Splendid. Les blagues sont des métronomes. Si on ne met pas le bon mot, ou la bonne intonation, où il faut, on obtient alors un effet raté et cela ne fait plus rire.

Vous jouez la pièce depuis un certain temps. Est-ce qu’elle a changé depuis le début ?

Philippe Lellouche : si on prend Le Jeu de la vérité, c’est à la 250ème représentation que l’on a compris pourquoi une des répliques ne faisait pas rire. On la trouvait tous très drôle mais le public ne riait pas. Du coup c’était une blague ratée. Nous n’étions pas dans la bonne rythmique. Pour changer cela, il a fallu déplacer la césure dans la phrase et elle s’est alors mise à faire mouche.
En fait, nous n’en avons jamais marre de jouer la même partition sans rien en changer car c’est toujours la première fois pour les gens dans la salle. Par contre répéter la même chose permet de ciseler son rôle et la façon de l’interpréter. C’est un boulot sans fin.

Qu’en est-il du gestuel des personnages ?

Philippe Lellouche : nous ne nous sommes pas posé la question. Il n’y a pas d’indication concernant la gestuelle du personnage. Cela vient avec le texte et le personnage.
Christian Vadim : par exemple dans Boire, fumer et conduire vite, je me suis inspiré de la maladresse des bébés pour trouver ma démarche bourrée.
Philippe Lellouche : David est très observateur.
Vanessa Demouy : notre rôle est une accumulation d’observations. On ne croit pas à la technique « actor’s studio » : tu es un arbre ou un crocodile…
Philippe Lellouche : on a déjà tous croisé des gens qui ressemblent aux personnages qu’on interprète. Si on a le personnage, la gestuelle arrive naturellement.

Avez-vous eu une direction d’acteurs pour leurs déplacements ?

Philippe Lellouche : Marion Sarraut est notre metteuse en scène. C’est elle qui a géré nos déplacements. Elle coordonne tout ce que l’on fait dont cela. C’est comme monter un ballet.
Mais ça n’empêche pas des conneries de notre part. Par exemple dans Le Jeu de la vérité on s’amusait à changer de siège pour rigoler. Le dernier acteur à entrer sur scène voyait que son siège était occupé et devait s’adapter. Mais le déplacement doit être naturel.

Avez-vous tous été expatriés ?

David Brécourt : non. J’ai essayé d’aller vivre à New York, mais je suis rentré au bout de 4 mois.
Philippe Lellouche : je suis allé à Londres à la fin de l’écriture de L’appel de Londres. Mais au bout d’un mois et demi hors de France, j’avais envie de rentrer.
Vanessa Demouy : c’est agréable d’être à l’étranger, mais seulement les deux premiers mois.
David Brécourt : je ne serais pas contre partir à l’étranger pendant 1 ou 2 ans si j’avais un projet professionnel intéressant.

Aimeriez-vous la présence d’une autre comédienne ?

Vanessa Demouy : non, je n’aimerais pas une autre comédienne, ce serait chiant. J’ai déjà 3 divas dans la troupe et je les aime. Je trouve que c’est un très bon équilibre.

Comment avez-vous appréhendé l’interprétation de votre personnage ?

Vanessa Demouy : notre métier est d’être comédien ! Nous n’avons pas besoin de perdre notre mère pour jouer le rôle d’une personne qui a perdu sa mère dans un enterrement. La projection de soi dans un rôle fait partie de notre travail.
David Brécourt : parfois le décor nous permet aussi d’entrer dans notre personnage. Quand je rentre sur scène dans L’appel de Londres, je me dis « Tiens ! Je suis dans un restau français à Londres ! » et je suis immédiatement dans mon rôle.

Pensez-vous à une adaptation de la pièce au cinéma ?

Philippe Lellouche : nous avons adapté Le Jeu de la vérité au cinéma, mais le film n’a pas eu un grand succès.
Il est très difficile de retranscrire une pièce au cinéma car on n’obtient pas le même rendu qu’au théâtre. Il y a très peu d’adaptations réussies. Les acteurs de la pièce ne sont pas toujours gardés dans le film. On doit faire rentrer de nouveaux acteurs ce qui change la dynamique. On est aussi obligé de raconter d’autres histoires.

L’appel de Londres est une pièce très drôle qui fait passer un très bon moment.
Les acteurs qui interprètent la pièce sont très drôles eux-mêmes et les échanges que nous avons eu ensemble ont été très agréables. Un grand merci à eux pour avoir passé du temps en notre compagnie à l’issue de leur pièce.
Vous pouvez retrouver la critique de la pièce ICI.

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