Hacker’s Game : Les révélations de Cyril Morin

Date : 20 / 02 / 2015 à 10h43
Sources :

Media In Sync


Avant sa sortie le 23 mars 2015 en VOD, le réalisateur à qui l’on doit The Activist, lève le voile sur son film qui s’intéresse au monde très particulier des Hackers.


« J’ai plus l’impression d’avoir hacké un film que d’avoir tourné un film », Cyril Morin.

Comment avez-vous développé l’histoire de Hacker’s Game ?
Après avoir réalisé mon premier long métrage, The Activist (qui a lieu en 1973), je voulais réaliser une histoire qui arrive dans un futur très proche, avec des jeunes gens qui essaient de se connecter émotionnellement dans le monde d’Internet.
J’ai donc observé comment les médias parlent des hackers. Ils les dépeignent comme des héros ou des traîtres. Je me suis intéressé à leurs motivations.
Qu’est ce qui pousse un jeune homme intelligent à pirater des bases de données secrètes et à révéler le tout au public, tout en prenant d’énormes risques ? Et pourquoi certains jeunes hackers sont morts avant de révéler des informations sensibles ?

Le film arrive au moment où beaucoup d’affaires explosent à propos d’internet ?
Tout d’abord, la mort du hacker Aaron Swartz, survenue pendant l’écriture à eu une influence importante sur le personnage de Soyan. Et depuis l’écriture du scénario et le tournage il y a eu l’affaire Snowden, le hacking de Sony, les hacks des clouds de stars, et tous les jours on découvre une nouvelle affaire. La vie de personnalités en est changée. Je crois que le film est complètement dans l’actualité, mais il va un peu plus loin en parlant non seulement du hacking, mais aussi du pouvoir changer des données et de revisiter l’histoire.
On a vu récemment beaucoup de fausses informations devenir virales et être reprises par de grands medias. C’est une base de la manipulation dans Hacker’s Game et aussi dans notre monde moderne.

Le film est il un « techno thriller » ou une histoire d’amour ?
La technologie joue un grand rôle dans l’histoire d’amour. C’est le seul moyen pour Loise et Soyan de se connecter ensemble. C’est difficile pour eux d’exprimer leurs sentiments directement parce que les ordinateurs dirigent et digèrent tout ce qu’ils font. Mais c’est devenu la nouvelle façon de se rencontrer aujourd’hui.
Dans Hacker’s Game, Loise et Soyan utilisent la technologie comme un bouclier pour éviter de voir le monde réel. C’est pour cela que leur relation commence comme une sorte de jeu vidéo à travers un simulateur d’échecs virtuel. Le sentiment amoureux est un sentiment nouveau pour Soyan et Loise qui vont se découvrir eux-mêmes dans cette nouvelle réalité.

Comment votre vision d’Internet à façonné l’histoire de Hacker’s Game ?
Comme pour beaucoup de monde, internet est devenu une partie importante de ma vie. Mais je sais que l’on peut utiliser internet pour déformer la réalité. L’information en ligne peut être falsifiée et manipulée. Comment pouvons-nous croire ce que nous lisons sur le net ? Personnellement je me méfie de tout ce que je ne peux pas confirmer à partir de plusieurs sources fiables.
De plus, il y a beaucoup de controverses sur la façon dont les grandes entreprises comme Google ou Facebook espionnent leurs utilisateurs, et c’est un thème important du film. J’ai surtout peur d’un monde où les informations peuvent être modifiées pour manipuler des gens à des fins politiques. Mais cela a déjà commencé.

Parlez-nous de l’aspect visuel du film.
Dès le début, j’ai pris la décision de ne pas montrer un seul écran d’ordinateur dans le film. En ne fournissant pas cette aide visuelle, le spectateur est obligé de se concentrer sur les personnages et non sur tout ce qui se passe habituellement sur les écrans. Visuellement, je représente internet avec des câbles, où circulent des millions de données. Il y a aussi des effets qui représentent le “cloud” lorsque les textos sont envoyés.
J’ai voulu un film avec des couleurs fortes. J’ai expérimenté aussi la lumière noire lors de certaines séquences où Loise et Soyan mettent des lunettes virtuelles. Je voulais une lumière spéciale pour ces scènes. Nous ne savons pas ce Soyan et Loise voient à travers ces lunettes. Mais le video clip que nous avons tourné (la chanson Make note of every sound) pour annoncer le film donne quelques clés.
Lors de la post-production, avec Pitof, nous avons cherché des textures visuelles innovantes pour le film avec une inspiration venant de la bande dessinée et des mangas, avec un côté numérique et futuriste.

Comment avez-vous travaillé avec les comédiens ?
Le plus grand défi a été de trouver les acteurs pour jouer Soyan et Loise. Après avoir terminé le script, j’ai trouvé Soyan au milieu de 2500 candidats.
Avec Chris Schellenger (The Canyons de Paul Schrader), nous avons travaillé bien avant le tournage pour développer son personnage.
Pour le personnage de Loise, j’ai cherché des actrices françaises à Los Angeles, mais rien n’a marché pour diverses raisons. Et, à trois mois du tournage, j’ai rencontré Pom Klementieff qui terminait Old Boy (Spike Lee). Il m’a fallu que quelques jours pour revenir vers elle et lui proposer le rôle. J’ai découvert ensuite que sa propre vie était très proche de celle du personnage de Loise.
J’ai passé trois mois sur la pré-production et nous en avons profité pour faire beaucoup de répétitions. Puis j’ai réécrit le script basé sur cette expérience. Cela nous a fait gagner du temps pour le tournage car nous avions déjà en tête toutes les scènes majeures.

Justement, parlez-nous du tournage de Hacker’s Game.
J’ai plus l’impression d’avoir « hacké » un film et non pas d’avoir « tourné » un film, car nous avions très peu de moyens. Les tournages impliquent beaucoup de matériel, et la technologie numérique a tout changé. La mobilité a été la clé.
Nous avions une petite équipe et un calendrier de tournage ambitieux avec près de sept scènes à tourner par jour.

Et comment avez-vous travaillé avec l’équipe ?
Romain Wilhelm est un jeune chef opérateur. Hacker’s Game est son premier long métrage. Il était important pour moi d’avoir une équipe jeune pour ce film, afin qu’ils aient une corrélation avec l’histoire.
Le reste de l’équipe venait de différents pays. A part les Américains de Los Angeles, nous avions des gens de France, du Japon, de Roumanie, de la Belgique, d’Israël, de Corée, etc… C’était comme sur internet, il n’y avait plus de frontières. Amza Moglan, qui était deuxième caméra et assistant chef op sur le film, a finalement fait le montage. Il a su rendre toutes les textures émotionnelles que je voulais dans le film. Il connaissait chaque plan du film, étant sur le tournage.

Qu’en est-il de la musique. Vous êtes compositeur à la base.
Dès le début j’avais prévu d’utiliser la musique d’un groupe de Los Angeles, Seven Saturday. J’avais besoin d’un son neuf et de véritables chansons pour aller avec cette histoire d’amour moderne. J’ai juste remixé leurs chansons pour les adapter au film et ensuite, j’ai fait le reste du score. J’avais une idée très précise la façon de mélanger les sons électro et des guitares électriques. Mais il n’existe pas de code et pas de règles avec les sons électroniques. J’ai dû réinventer ma propre musique.

Pour mémoire, Hacker’s Game sort sur toutes les plateformes de téléchargement mondiales le 23 mars 2015 et vous en retrouverez la critique à quatre mains d’Unif avant sa sortie.



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