Black [e-cinéma] : La critique

Date : 24 / 06 / 2016 à 10h14
Sources :

Unification


Black est un film sur les clans de la banlieue de Bruxelles. Mais plus que la violence montrée, c’est une magnifique histoire d’amour qui est décrite. Entre Roméo et Juliette et West Side Story sans comédie musicale, si cet amour entre deux jeunes que tout sépare est hyper classique, c’est bien la luminosité de cet engouement respectif qui illumine une œuvre très violente et sombre.

Le scénario adapte le livre de Dirk Bracke et brosse un portrait de gangs banlieusard parfois très outré qui a d’ailleurs été critiqué en Belgique. Les deux clans présentés, musulman et noir, se détestent et ne perdent pas une occasion de s’affronter dans des luttes territoriales, le corps de la femme en faisant partie.

Ainsi quelques séquences qui ponctuent le long métrage sont extrêmement violentes, parfois traumatisantes. Black s’ouvre d’ailleurs sur une scène plus que dérangeante qui laisse craindre le pire pour la suite de l’histoire. Mais très rapidement, c’est les deux jeunes gens, cœur de l’histoire, qui occupent le devant de la scène et ne le quittent plus.

Il faut reconnaître que les deux jeunes acteurs ont été particulièrement bien trouvés. Le casting est d’ailleurs en partie non professionnel et apporte une grande vérité à leurs divers protagonistes.

Martha Canga Antonio est très bonne dans le rôle de cette fille qui tombe amoureuse de celui qu’il ne faut pas. Elle amène une véritable fraîcheur à son personnage et louvoie avec justesse entre interrogations, soumission et force de caractère. C’est d’ailleurs elle qui a quelques-unes des scènes les plus difficiles à interpréter et elle le fait avec un grand talent.

Aboubakr Bensaihi est son pendant amoureux. Jeune homme dont le frère est en prison et qui vit de rapines, c’est l’amour qui va le pousser à essayer de réformer sa vie et de rentrer dans la légalité malgré le milieu qui le pousse à la délinquance. Le comédien est très touchant et crédible dans sa relation avec Martha Canga Antonio d’autant que la belle alchimie qui les lie embellie un film âpre.

C’est aussi la réalisation d’Adil El Arbi et de Bilall Fallah qui est le point fort de l’œuvre. Ces derniers livrent une mise en scène très efficace et savent présenter des choses terribles sans les montrer frontalement. Certaines séquences sont fort belles et d’autres addictives de par leur construction. Leur final épique est représentatif d’un long métrage dont la ville de Bruxelles même est l’un des protagonistes avec ses rues servant d’ouverture sur le monde extérieur et de piège qui se referme sur les jeunes amants.

Du fait de certaines scènes d’une grande violence, bien que parfaitement traitées et qui n’en montrent jamais trop, le film n’a malheureusement pas pu sortir sur grand écran, mais ses qualités cinématographiques en font un grand et beau film qui parle de sujets moult fois rabattus, avec une histoire, essence même du classicisme de l’amour impossible, dont la sensibilité rayonne sur le film.

Black est un très beau film. S’il n’évite pas les clichés et présente des personnages manichéens, c’est bien une belle histoire d’amour qui le survole et entraîne émotion plutôt que nausée. Avec une mise en scène efficace dont certains plans chocs resteront longtemps en mémoire et deux jeunes acteurs vraiment poignants, c’est une œuvre qu’il ne faut pas hésiter à découvrir et qui ne laissera personne indifférent.

Envers et contre tous, l’amour est l’une des émotions les plus fortes de l’humanité et le film lui rend un fort bel hommage.

SYNOPSIS

Mavela, 15 ans, membre des Black Bronx, tombe éperdument amoureuse du charismatique Marwan appartenant à la bande rivale, les 1080. Les deux jeunes gens sont brutalement contraints de choisir entre la loyauté à leur gang et l’amour qu’ils ont l’un pour l’autre. Mais est-ce possible ?

BANDE ANNONCE


FICHE TECHNIQUE

- Durée du film : 1 h 35
- Titre original : Black
- Date de sortie : 24/06/2016
- Réalisateur : Adil El Arbi, Bilall Fallah
- Scénariste : Adil El Arbi, Bilall Fallah, Hans Herbots, Nele Meirhaeghe d’après l’œuvre de Dirk Bracke
- Interprètes : Martha Canga Antonio, Aboubakr Bensaihi, Emmanuel Tahon, Axel Massudi, Natascha Boyamba, Théo Kabeya, Brandon Masudi, Jérémy Zagba
- Photographie : Robrecht Heyvaert
- Montage : Adil El Arbi, Bilall Fallah
- Musique : Hannes De Maeyer
- Costumes : Nina Caspari
- Décors : Stijn Verhoeven
- Producteur : Bert Hamelinck, Frank Van Passel, Ivy Vanhaecke pour Caviar Films, A Team Productions
- Distributeur : Paname Distribution

LIENS

- SITE OFFICIEL
- ALLOCINÉ
- IMDB

PORTFOLIO

Black



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