EXCLUSIF - Saint-André : Interview de l’homme qui se prenait pour un éléphant

Date : 13 / 12 / 2014 à 11h30

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Avec son single « Comme un éléphant », tiré de son troisième album « La Proposition », Saint-André s’impose aujourd’hui comme une valeur sûre de la chanson française. Cet homme au cœur tendre chante l’amour et l’assume ! Ses textes décalés et légers provoquent un sentiment de bonheur absolu, dans un monde oppressant et parfois brutal.

Cette semaine, Unification vous fait découvrir l’univers merveilleux de Saint-André, l’homme qui se prenait pour un éléphant.

Bonjour Saint-André. Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

Bonjour Loïc. Je chante, j’écris et je compose des chansons ! Saint-André est un village de Haute Corse d’où est originaire ma grand mère. C’est elle qui m’a donné le gout d’écrire en français.

Qu’est-ce qui vous a amené vers la musique ?

La musique a toujours été un refuge pour moi. Je me suis beaucoup nourri de musiques de films (John Barry, Pino Donnaggio...), de pop anglo-saxonne ainsi que d’une certaine variété française. J’ai commencé le piano classique à l’âge de 6 ans puis j’ai découvert le jazz à travers un big band et j’ai fini par composer mes premières chansons vers 18 ans.

L’amour est un thème récurrent dans vos chansons, pourquoi ce sentiment vous inspire-t-il plus que les autres ?

Probablement parce que je le trouve plus fort que n’importe quel autre. Pas un n’est aussi léger et puissant à la fois. Pas un ne transforme autant les gens. Alors bien-sûr on peut se dire oui il y a aussi la politique la thune la mort, mais moi c’est la parade amoureuse des garçons et des filles qui me fascine.

Dans votre biographie, vous indiquez qu’Alain Souchon et Coldplay vous influencent beaucoup, ce sont deux styles radicalement différents, qu’est-ce que vous aimez chez l’un et chez l’autre ?

J’aime l’efficacité et la mélancolie des mélodies de Coldplay. C’est musicalement tout ce à quoi une chanson parfaite doit ressembler. Elle reste en tête et d’une façon intelligente. Chez Alain Souchon, c’est la finesse des textes et la pseudo naïveté qui s’en dégagent qui me touchent.

Dans votre premier album, « Le Grand Soir ? », il y a une chanson qui s’intitule « Est-ce que les hommes pleurent parfois ? », est-ce que ça vous énerve ces clichés qui insistent sur le fait que les Hommes ne sont pas capables d’être émus sentimentalement ?

Tous les clichés ont volé en éclat depuis longtemps déjà. C’est l’émotion qui nous fait avancer. Celle que l’on dévoile celle que l’on nous offre…

Dans votre second album, « Mon jour de chance », vous avez écrit une chanson qui s’intitule « Les Contes de Fées sont souvent méchants » vous pensez que toutes ces histoires sont illusoires et qu’elles n’ont pas d’intérêts ?

Non pas du tout, l’intérêt est immense. Je trouve au contraire qu’en terme de romanesque on ne fait pas mieux que le conte de fées. Et j’adore ça. " Les pommes empoisonnées, les manoirs au fond du bois…" Cette chanson a été coécrite à Montréal avec Andréa Lindsay, une artiste que j’affectionne énormément. Elle me faisait remarquer, à juste titre, la cruauté de ce genre. Un comble pour un genre réservé aux enfants. Mais c’est très instructif en réalité.

Vous êtes papa, vous-même vous lisez des contes de fées à vos enfants le soir ?

Oui, absolument. J’en lis tous les soirs. Il m’arrive d’ailleurs de faire des digressions mais ça vire rapidement à la comédie en général …

Quel est votre conte préféré et pourquoi ?

J’aime bien Le chat botté, je le trouve très actuel. Comment flatter la vanité des puissants, des cupides, par ce qui n’est au fond que de la poudre aux yeux… Niveau marketing, Le chat botté c’est du très haut niveau. Ça dispense aisément de faire H.E.C.

« Comme un éléphant »

Dans le single de votre troisième album « Comme un éléphant » vous dites « Je n’ai d’assurance, que si tu m’aimes encore », vous pensez qu’un homme amoureux et qui est aimé est un homme qui a davantage confiance en lui ?

J’en suis convaincu. Et je pense que cela peut vous faire déplacer des montagnes.

L’histoire de cette chanson est celle d’un homme timide et maladroit (que vous interprétez dans le clip) qui veux déclarer sa flamme, comment était vos rapports avec les filles au lycée ? Vous aviez dû mal à draguer ? Ou au contraire beaucoup de succès ?

Ah Ah… Disons que le collège et le lycée, en terme de confiance en soi, c’est loin d’être la meilleure période !

Ça vous est déjà arrivé d’appeler 17 fois une fille ? (en référence à une de vos chansons « 17 appels en absences ») (rire)

Dieu merci, non ! (rires) Mais je trouvais l’expression marrante et la chanson est toute entière au second degré. J’aime bien associer des éléments très concrets et quotidiens à une dimension vraiment romanesque. La chanson pour moi sert à romancer la vie. J’aime avant tout romancer le réel car je suis convaincu qu’on peut injecter de la poésie dans le quotidien. C’est même une nécessité.

À votre avis, comment on séduit une femme ?

C’est une grande question. Il n y a pas de manuel pour ça et c’est tant mieux. Ce n’est pas facile d’y répondre. Disons qu’avoir pas mal d’assurance et un petit grain de folie me semblent être 2 qualités bien utiles.

« Bop Be Hop »

Dans le clip de votre nouveau single « Bop Be Hop », vous êtes accompagné de l’actrice belge Déborah François (Le Premier Jour du reste de ta Vie, Populaire), comment s’est faite votre rencontre ?

Très simplement et ça a été une très belle rencontre. Je suis très touché qu’elle ait accepté d’incarner le rôle féminin car elle a donné une dimension vraiment incroyable au clip. Déborah est une actrice éblouissante. On s’est énormément amusé sur le tournage et je crois que cela se ressent à l’écran.

Pour en savoir plus

L’artiste de l’année 2014 selon vous ?

Pharell Williams

La chanson qui vous fait pleurer ?

« La rua Madureira » de Nino ferrer

Celle que vous écoutez en boucle ?

« Just » de Mark Ronson

Un petit mot pour les lecteurs d’Unification ?

J’espère vous retrouver très vite en concert !