Au revoir l’été : La critique

Date : 12 / 12 / 2014 à 10h47
Sources :

Unification


Au revoir l’été est un film japonais un peu contemplatif qui raconte l’été de deux femmes, les rencontres et les découvertes qu’elles font.

Si l’histoire n’est jamais orientée vers l’action, il se passe une multitude de choses dans la vie des protagonistes. Le scénario permet de découvrir un Japon qui est peu montré à l’écran (tout du moins sous nos latitudes), celui des petits villages côtiers. Mais l’histoire est aussi une critique acerbe de la société, notamment du traitement réservé par les japonais aux rescapés de Fukushima. Le moins que l’on puisse dire est que le spectateur peu au fait de la culture japonaise risque de tomber de haut devant la mise à l’écart de pauvres gens qui ont tout perdu et sont considérés par beaucoup comme étant maudits (bien que ce versant ne soit pas montré dans le film).

L’écriture est d’ailleurs très précise, laissant peu de place à l’interprétation mais permettant de capter au mieux les paroles, actes ou actions des personnages. Là encore la caméra s’attarde sur la vie quotidienne des gens qu’elle filme sans jamais ennuyer le spectateur pris dans la langueur de cet été chaud et moite dont les journées sont ponctuées d’encarts de dates à la manière d’un journal intime, comme il est demandé aux écoliers japonais de rédiger lors de leurs vacances d’été.

Les acteurs sont très bons et on se laisse porter par les aventures quotidiennes qu’ils rencontrent. Les deux actrices principales, Fumi Nikaidô et Mayu Tsuruta, sont attachantes et permettent d’aborder la jeunesse et l’âge adulte avec les convergences et divergences de vie que l’âge engendre. Car la première est une étudiante ronin (elle a raté le concours d’entrée d’une université et doit réviser pour le repasser l’année suivante) et la deuxième une femme célibataire spécialiste de l’Indonésie. Cette ouverture qu’elle a vers le monde va d’ailleurs être un des éléments d’échange très intéressant qu’elle aura avec sa nièce.

La photographie est très belle. Sous cet été très chaud, au milieu du chant des cigales, les ombres succèdent aux rayons de soleil et l’eau scintille. Que ce soit à la mer ou dans la forêt au bord d’une rivière, dans les murs d’un love hôtel ou ceux d’une salle de conférence, les sentiments s’échauffent et les personnages se dévoilent. Et la critique est aussi là avec une réflexion sur les loves hôtels, spécialité nippone qui remplace les maisons closes ou de passes, sur le nucléaire ou sur les aventures sans lendemain.

Au revoir l’été est un beau film qui pose de bonnes questions et fait réfléchir. Il permet aussi de faire découvrir un Japon plus provincial qui ravit d’un côté et montre que quel que soit le pays, les campagnes sont souvent plus rétrogrades que la ville.
Porté par les personnages, c’est une belle tranche de vie et d’été que nous offre le réalisateur Koji Fukada.
C’est un beau voyage d’une grande douceur qui laisse une impression de soleil et fait du bien en cette période morose.

A voir sans hésiter pour tous les amateurs de films asiatiques.

SYNOPSIS

Accompagnée de Sakuko, sa nièce, qui prépare son entrée à l’université, Mikie est de retour dans son village natal pour mener à bien la traduction d’un roman indonésien. La langueur estivale de la campagne japonaise est l’occasion pour Mikie, de renouer avec Ukichi, un ancien amant, gérant d’un love hôtel clandestin et pour Sakuko de se rapprocher du timide Takashi, réfugié de Fukushima. L’ambition studieuse de cet été cède peu à peu la place à une rocambolesque ronde affective où la délicatesse et le burlesque ne masquent jamais tout à fait la dureté du Japon contemporain.

BANDE ANNONCE


FICHE TECHNIQUE

- Durée du film : 2 h 05
- Titre original : Hotori no sakuko
- Date de sortie : 12/12/2014
- Réalisateur : Koji Fukada
- Scénariste : Koji Fukada
- Interprètes : Fumi Nikaidô, Mayu Tsuruta, Taiga, Kanji Furutachi, Kiki Sugino, Takashi Ohtake, Ena Koshino, Kotaro Shiga
- Photographie : Ken’ichi Negishi
- Montage : Koji Fukada
- Musique : Jo Keita
- Costumes : Satoe Araki
- Producteur : Kiki Sugino, Koji Fukada pour Wa Entertainment
- Distributeur : Survivance

LIENS

- SITE OFFICIEL
- ALLOCINÉ
- IMDB

PORTFOLIO



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