PIFFF 2014 : Jour 3

Date : 21 / 11 / 2014 à 10h04
Sources :

Unification


La deuxième journée du PIFFF met 4 films à l’honneur, dont un documentaire et un court métrage. Vous n’étiez pas présent ? Venez découvrir cette nouvelle journée au PIFFF d’autant que la polémique a couvé en fin de journée.

14h00 : Bag Boy Lover Boy


Bag Boy Lover Boy de Andres Torres (Etats-Unis - 2014 - 1h17 - Interdit aux moins de 16 ans)
Un jeune vendeur de hot-dogs au physique atypique est démarché par un photographe de charme pour une séance qui va virer à l’initiation traumatique.

Le court métrage projeté avant la séance est Ink.
Ink (Interdit aux moins de 16 ans)
Un jeune homme décide de prendre le chemin le plus court et le plus simple pour transformer son corps en œuvre d’art.
Pays de production : Écosse | Année de production : 2014
Réalisation : Andy Stewart
Scénario : Andy Stewart | Photo : Alan McLaughlin
Musique : Jim Lang | Production : Chris Goldie
Interprètes : Sam Hayman, Austin Hayden, Chris Goldie
Durée : 20 minutes
Avis : je n’ai pas aimé du tout ce court métrage qui donne plutôt envie de vomir. Certes la réalisation était intéressante et l’acteur convaincant, mais les images étaient à voir avec un estomac vide. Projeter un court aussi dérangeant avant un film en compétition à priori pas orienté horreur est gênant d’autant que certaines personnes n’aimant pas l’horreur pourraient en être traumatisées. En tout cas c’est le premier court métrage qui n’est pas du tout applaudit par la salle.

Bag Boy Lover Boy est un film à moitié réussi : il y a des idées réussies et des moments qui ne vont pas au bout des idées du scénario.

Le réalisateur lui-même, dans son petit message projeté avant le film, nous annonce qu’il faut voir de la quantité avant de la qualité. Et c’est vrai que la qualité n’est parfois pas au rendez-vous.

En effet le personnage du photographe s’en va en plein milieu de l’histoire en Italie, ce qui entraîne un tournant dans un scénario qui aurait été sans doute plus intéressant en sa présence.

Il faut maintenant parler de l’acteur principal de l’histoire, Jon Wachter. A l’issue de la projection il y a un grand doute sur la prestation de l’acteur : serait-ce un acteur hors pair ou un pauvre gars pris dans la rue. Dans cette deuxième hypothèse axer un film sur un pauvre type qui entre dans le milieu de la photographie et est manipulé par le photographe joué par un pauvre type trouvé dans la rue par un réalisateur qui veut en faire un personnage manipulé est une véritable mise en abime de l’idée principale du film.

Internet étant mon ami, j’ai fait quelques recherches pour savoir ce qu’il en était et suis tombée sur une interview de Jon Wachter donnée lors de la présentation du film au Fantasia Film Festival. Et bien d’après ce que j’ai lu, l’acteur incarne vraiment le rôle d’un mec paumé. Alors chapeau monsieur Wachter car votre interprétation d’Albert est vraiment impressionnante ! Et rien que pour ce personnage incroyable Bag Boy Lover Boy vaut la peine d’être vu.

16h30 : Réveil dans la terreur


Wake In Fright : Réveil dans la terreur de Ted Kotcheff (Australie - 1971 - 1h48 - Interdit aux moins de 12 ans)
Un instituteur en route pour Sydney fait une halte dans une petite ville minière où il va vivre une expérience infernale.

Réveil dans la terreur est un peu un film maudit. Il a fallu des années pour pouvoir retrouver les bobines du film qui circulait sous VHS après que ce dernier ait été présenté à Cannes. Le master qui a été présenté pour la projection était de grande qualité avec une photographie très belle.

En ce qui concerne le film, on peut s’interroger sur le titre qui est une bonne traduction de celui original. En effet la terreur n’est pas vraiment présente si ce n’est le lieu de travail de l’instituteur : au fin fond du bush australien. Effrayant en effet.

Donald Pleasence est en tout cas très convaincant dans son rôle. Ce dernier est confronté aux jeux d’argent et surtout à l’alcool. La bière coule à flot pendant tout le film et comme le personnage principal, il arrive un moment où ça fait du bien de faire un break de cette hospitalité un peu agressive.
D’ailleurs pour plaisanter on m’a signalé que le personnage avait tout ce qu’il fallait pour devenir le psychopathe de Wolf Creek. Il y a du vrai.

La critique complète du film sera disponible sur notre site pour sa ressortie en salle le 3 décembre 2014.

19h30 : The Duke of Burgundy


The Duke of Burgundy de Peter Strickland (Royaume-Uni - 2014 - 1h41 - Interdit aux moins de 12 ans)
Une lépidoptériste (spécialiste des papillons) austère entretient une relation sadomasochiste avec sa femme de ménage, jeune et soumise à tous ses désirs.

Comme les présentateurs nous l’ont annoncé avant la projection, The Duke of Burgundy est une romance lesbienne sado-masochiste. C’est aussi le film qui lance la première grande polémique du festival, à savoir que faisait-il en compétition dans un festival de film fantastique ?

Après moult discussions engagées sur le trottoir, je suis allé poser la question directement à l’un des programmeurs Cyril Despontin, le délégué général du festival. Ce dernier m’a donné quelques éléments de réponses que voici :
1) Le film fantastique regroupe des films très divers et The Duke of Burgundy a des éléments de porosité ce qui en faisait un film, borderline certes, mais qui a sa place au PIFFF.
2) Il y a en outre des difficultés pour avoir des films pour le festival : film qui sort avant ou bien après les dates du PIFFF, diffuseurs frileux pour envoyer leur film en compétition et problème pour avoir les films dans les délais.
3) Il y a aussi la politique des programmeurs du PIFFF en ce qui concerne les films en compétition. En effet il m’a été répondu suite à ma question concernant la projection hors compétition du très bon Predestination que le film était une grosse production et que le festival voulait pousser sur le devant de la scène des plus petits films. Ce choix explique aussi pourquoi l’excellent Byzantium projeté l’année dernière était aussi hors compétition.

En ce qui concerne The Duke of Burgundy, on découvre une séquence onirique d’environ 3 minutes au bout de 1h12. Cela fait quand même un peu léger. En même temps les deux autres films de la journée et Night Call projeté la veille n’avaient pas non plus de fantastique dans leur histoire. On se trouve quelque part devant une version étendu de la notion de genre qui touche des films plus inclassables.

Toujours est-il que le film est vraiment très beau. La photographie est sublime et l’esthétique associée à l’ambiance de l’œuvre fait qu’on ne voit pas le temps passer.
Les deux actrices sont aussi très bonnes et livrent une interprétation impressionnante de leurs personnages dont un film au casting entièrement féminin.

Après un générique qui crédite une personne pour les robes et la lingerie et une autre pour les parfums, on a l’impression de voir venir un téléfilm érotique de troisième partie de soirée. Ce serait dommage de s’arrêter à cette sensation car le film a vraiment de grandes qualités, notamment ses actrices (qui aussi plutôt agréablement n’ont pas les canons de beauté des femmes qu’on auraient vu dans un film visuel), et que tout est plus suggéré que montré.

Un film étonnant qui fait s’interroger longuement sur son contenu dont l’ensemble est redoutablement pensé et entraine des discussions passionnantes autour de lui. En tout cas, il restera longtemps en mémoire, mais un véritable scénario aurait aussi été le bienvenu.

La critique complète du film sera disponible sur notre site pour sa sortie en 2015.

22h00 : Why Horror ?


Why Horror ? de Nicolas Kleiman & Rob Lindsay (Canada - 2014 - 1h27 - Tout public)
Un fan de cinéma d’horreur s’interroge sur les racines profondes de sa passion et part mener l’enquête aux quatre coins du monde.

Avant de voir le documentaire, on a eu la chance de découvrir 10 minutes du documentaire
Le Complexe de Frankenstein
sur les monstres de cinéma. Les réalisateurs, Alexandre Poncet et Gilles Penso, qui nous avaient livrés lors de la première année du PIFFF le magnifique documentaire Ray Harryhausen - Le Titan des effets spéciaux étaient venu nous présenter le trailer de leur nouveau documentaire l’année dernière. Mais pour cause de retard, c’est en 2015 qu’on peut espérer sa projection.
Et le moins que je puisse dire est que j’attends le film avec impatience !

Why Horror ? est un documentaire amusant, mais un peu léger. Il apprend peu de chose à l’amateur d’horreur et sort quelques gros clichés. Il reste pour la partie inédite quelques expérimentations scientifiques amusantes et la découverte de chiffres qui étonnent. En effet il semblerait que 60% du public des films d’horreur soit féminin. Pour être une fidèle du genre, ces chiffres ne correspondent pas à ce que je connais, en France tout du moins, ou selon le lieu de projection du film (festival ou grand public), le sexe ratio varie plutôt de 20 à 40 %.

L’autre élément qui m’a interpelé est la présence de réalisatrices de film d’horreur qui apparaissent dans le documentaire. Par contre leurs films n’ont visiblement pas traversé l’Atlantique. C’est d’ailleurs dommage qu’on ne sache pas vraiment si les extraits de films inconnus en France montré dans le documentaire étaient issus de leurs réalisations.

Conclusion


Une journée qui a pris l’étrange couleur de la polémique. Les films étaient moins intéressants que ceux de la veille. Il faut dire que cette journée avait été particulièrement réussie en terme de programmation.
Même le documentaire était un peu inférieur à ce qu’on attendait des réflexions d’un geek du genre.
Finalement le film le plus marquant, et le meilleur de la journée reste l’inclassable The Duke of Burgundy.
Une journée qui a fait la belle part à des interprétations saisissantes de personnages parfois bien étranges.

Pauvre type, meurtre, nudité, argent, alcool, ambiance, femme, horreur : une journée mitigée polémique mais marquante.

- SITE OFFICIEL




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