PIFFF 2014 : Jour 4

Date : 22 / 11 / 2014 à 10h30
Sources :

Unification


La quatrième journée du PIFFF fait la part belle aux femmes en tout genre. C’est aussi une journée qui permet de voir de très belles prestations de ces dames. Venez retrouver cette journée dans laquelle le sang, et les pixels, ont coulé.

14h00 : Alleluia


Alleluia de Fabrice Du Welz (France / Belgique - 2014 - 1h31 - Interdit aux moins de 16 ans)
Une mère de famille séparée s’amourache d’un gigolo détrousseur de dames. Et les deux amants de se lancer dans une odyssée passionnelle et homicide.

Le scénariste Romain Protat et l’actrice Edith Le Merdy était présent à cette séance pour parler de leur film.
Je n’ai malheureusement pas pu me rendre à la projection mais j’avais un joker en poche.
En effet, mes sources « infiltrées » dans la salle m’ont donné leur avis concernant le film. Le moins que l’on puisse dire est que le ressenti de l’œuvre est partagé, certains ayant trouvé que le film était violent et sans intérêt alors que d’autres ont bien aimé, voir adoré.

Ce que j’ai retenu de mes conversations pleines d’intérêt est un film en segment, chacun basé sur un meurtre à venir. Les acteurs sont bons, voir avec une interprétation vraiment convaincante pour Laurent Lucas. Le film est violent et sanglant mais si certaines scènes fonctionnent très bien, il y a quand même des baisses de tension qui peuvent faire décrocher.

Toujours est-il que vous pourrez vous en faire votre propre opinion lors de la sortie du film le 26 novembre 2014.

En tout cas le réalisateur est coutumier de film chocs avec de la violence gratuite. Il suffit de se souvenir de Calvaire (à mon avis fort bien nommé, le film étant vraiment un calvaire pour moi). En effet la zoophilie et la violence gratuite poussée à l’extrême, cela intriqué au viol et à la torture ne livrent pas une œuvre des plus agréable à suivre. Trop de (mort, violence, torture, zoophilie, stupidité, mauvaise fois… : barrer les mentions inutiles) tue finalement le plaisir que l’on peut avoir à visionner une œuvre de genre.

16h30 : Avalon


Avalon de Mamoru Oshii (Japon / Pologne - 2001 - 1h46 - Interdit aux moins de 12 ans)
Un jeu de réalité virtuelle illégal finit par littéralement absorber ses participants. Qui peut revenir indemne d’Avalon ?

Avalon est un de mes films préférés. C’est aussi l’une des bandes originales de film qui me fait le plus vibrer. Avoir la possibilité de voir ce chef d’œuvre sur grand écran est une expérience en soi, qui n’ayant pas peur des mots, tient presque de l’expérience spirituelle. Certains ont trouvé que le film avait vieilli. Ce n’est pas du tout mon avis. En effet, Mamoru Oshii a fait des choix visuels et artistiques qui sont intemporels dans l’œuvre qu’il nous livre. Les anachronismes et défauts visuels viennent renforcer l’impact d’une fin dont la dernière image s’imprime au fer rouge dans la rétine. Il faut bien la magnifique musique finale du générique pour se remettre du choc que l’on vient de se prendre en pleine face.

Pour les amateurs du réalisateur, c’est avec joie qu’on retrouve dans ce film l’une des obsessions du réalisateur, le chien Basset Hound qui apparaît dans tous ses films y compris d’animation. La marque de fabrique d’un réalisateur dont toutes les œuvres ont marqué d’une façon ou d’une autre le milieu de la science-fiction.

Vous pourrez retrouver prochainement sur notre site un article dédiée à cette œuvre géniale.

19h30 : Shrew’s Nest


Shrew’s Nest de Juanfer Andrés et Esteban Roel (Espagne - 2014 - 1h31 - Interdit aux moins de 12 ans)
Deux sœurs, dans l’Espagne d’après-guerre, recueillent un homme blessé dans leur appartement. Mais la plus âgée, agoraphobe, va bientôt révéler un comportement autrement plus agressif.

Le film est projeté en présence des réalisateurs Juanfer Andrés et Esteban Roel.

Ce qui frappe, dans tous les sens du terme, dans Shrew’s Nest (le nid de la musaraigne) est la prestation de l’actrice principale que l’on avait découvert en ouverture du PIFFF 2013 dans l’inégal mais très dôle et énergique Les Sorcières de Zugarramurdi (vous ne vous en souvenez pas, un petit rappel ICI. Cette dernière s’éloigne des rôles comiques dans lesquels on la voit le plus souvent pour camper une femme agoraphobe un peu folle et parfois glaçante.

Cette dernière « hante » l’appartement qu’elle ne peut quitter et veille, parfois jalousement, sur sa jeune sœur. C’est l’intrusion d’un homme dans son nid qui va entraîner la spirale d’éléments négatifs, voir mortels qui vont constituer le squelette du film.

Nadia de Santiago et Hugo Silva viennent compléter le trio d’acteur enfermé dans cet appartement dans un film qui rappelle furieusement le très bon Les proies de Don Siegel avec Clint Eastwood. La ressemblance n’est d’ailleurs pas fortuite, ce film ainsi que Qu’est-il arrivé à Baby Jane ? étant la source d’inspiration du scénario.

Shrew’s Nest est un film correct avec une ambiance réussie et quelques séquences chocs. Le comportement des soricidés est une des clés de compréhension d’une histoire dont on ne voit pas le temps passer. Le terme « musaraigna » (ou shrew) fait d’ailleurs aussi référence à un femme forte et dominatrice. Seule une fin un peu facile peut gâcher la très bonne idée finale, mais ceux qui ont beaucoup aimé le film n’ont sans doute pas le même ressenti.

Le scénario offre peu de surprises mais est plutôt efficace et l’ensemble livre un film qu’il est plutôt plaisant de voir même si il n’apporte rien de plus au genre qu’un bon divertissement.

22h00 : R100


R100 de Hitoshi Matsumoto (Japon - 2013 - 1h40 – Tout public)
Un salary man sans histoire s’inscrit dans un club sado-maso qui propose à ses adhérents des sessions de domination aux scénarios épiques.

Hitoshi Matsumoto est un réalisateur japonais que j’apprécie tout particulièrement. Découvert lors d’une soirée qui lui était dédié, j’attendais son prochain film avec une grande impatience.

L’homme avant d’être réalisateur est un artiste multiforme issu du stand-up japonais. Tout comme Takeshi Kitano, le public nippon le connait pour ses émissions télévisées. Tout comme monsieur Kitano, Hitoshi Matsumoto a des velléités de réalisateur de cinéma et une vision particulière de ce qu’il veut mettre dans ses films. Une vision d’autant plus personnelle qu’il joue et cosigne le scénario de tous ses films.

Découvert à la quinzaine des réalisateurs à Cannes en 2007 grâce à son premier film Big Man Japan, le réalisateur a réalisé depuis 2 autres films.

Big Man Japan est un très bon faux documentaire portant sur un super-héros japonais qui se bat contre des monstres ravageant Tokyo. Il lui suffit de recevoir une forte décharge électrique pour grandir de plusieurs mètres. Le traitement du caleçon stratégique est bien pensé. Tout amateur de film de super-héros se doit de voir une telle œuvre, drôle, touchante et fort bien réalisée.

Après un premier film qui sortait de l’ordinaire, c’est dans une toute autre direction que Matsumoto se lance. Symbol voit le jour en 2009. L’histoire est irracontable, mêlant un homme enfermé dans une salle blanche couverte de protubérances péniennes, un catcheur mexicain et un homme escargot. Vous voyez où je veux en venir ? Le film est complètement barré, très drôle, invraisemblable et fourmillant d’inventivité. Un film à voir donc et cela sans hésiter si on a apprécié les autres œuvres du réalisateur.

Saya Zamurai, un peu mon chouchou, est un film de chambara sorti en 2012. L’acteur principal n’est pas le réalisateur pour une fois mais un sans-abri ami de Matsumoto. Lors du tournage, ce dernier ne lui a pas dit qu’il tournait un vrai film et s’est fait passer pour un réalisateur assistant afin de ne pas perturber son acteur. Toujours est-il que le film est un vrai bijou dans lequel l’acteur principal est impressionnant en rônin, samouraï sans maître, qui pour sauver sa vie et continuer à s’occuper de sa jeune fille doit faire rire le fils du shogun. Un film qu’il faut vraiment voir car très drôle et bien plus profond qu’il ne le montre de prime abord.

Avec des œuvres aussi diverses, Hitoshi Matsumoto n’a pas eu de succès avec ses films. Et ce n’est certainement pas R100 qui va changer quelque chose. Ce en quoi c’est bien dommage.

R100 est un ovni complet. Basé sur du sadomasochisme, la longue introduction, avec une histoire plutôt classique et routinière, laisse bientôt la place à du n’importe quoi. N’importe quoi qui prend une ampleur de plus en plus grande jusqu’à un final complètement invraisemblable.

Le film est complètement décalé, les idées foisonnent et nous explosent à la figure. On rit, beaucoup et j’ai beaucoup admiré la maestria de certaines scènes.
Quelques séquences sont incroyables et paraissent même impossibles à tourner sous nos latitudes.
Certes le film crée la polémique et on peut complètement passer au travers, mais si on aime, on adore tout simplement.

Quant à la CEO maîtresse en chef de la société Bondage, elle est tout simplement incroyable. Et que dire de la maîtresse du crachat !

Si vous avez l’occasion de voir ce film, une sortie salle paraît quand même incroyable, mais le film ayant un diffuseur il sortira au moins en DVD, restez jusqu’à la fin qui entraîne un dernier éclat de rire. Bravo !

Conclusion


Si on rapproche cette quatrième journée à celle de la veille et le casting 100% féminin du Duke of Burgundy, c’est le sexe faible qui a été à l’honneur de ce vendredi. Et si ces messieurs se défendent parfois et peuvent aussi tuer, c’est bien ces dernières qui ont été l’élément marquant de la journée.

Femme psychopathe, femme létale, femme mortelle, femme fatale. Ce vendredi 21 novembre était la journée de la femme au PIFFF. Et le sang a coulé à flot.

- SITE OFFICIEL




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