PIFFF 2014 : Jour 5

Date : 28 / 11 / 2014 à 09h56
Sources :

Unification


La cinquième journée du PIFFF est celle consacrée aux courts métrages (2 sessions leur sont dédiées) et surtout à la nuit invasion extraterrestre qui permet de découvrir sur grand écran de magnifiques films de genre. Et quelle sélection !

11h00 : Court métrage internationaux


La première session de courts métrages de la journée concerne la production internationale. Cette année seulement 4 pays étaient représentés : la Norvège, la Suisse, le Royaume-Uni et les Etats-Unis. On peut noter pour la première fois depuis l’existence du PIFFF la complète absence de l’Espagne, grand pourvoyeur de courts métrages de genre ces dernières années. La crise qui a frappé le pays a durement touché la production cinématographique déjà confrontée à des ressources limitées et à la désaffection des spectateurs espagnols.

Cette session est néanmoins de grande qualité avec de très beaux et intéressants courts métrages. Je trouve d’ailleurs que le film gagnant The Boy with a Camera for a Face est remarquable. C’est aussi mon coup de cœur de la session.

Bras, monstre, méchant, psychopathe, sang, humour noir, cinéma et appareil photographique sont les mots clés d’une session placée sous le signe de l’amour (parfois mortel il faut bien l’avouer).

Un grand merci à Benjamin Leroy pour nous avoir offert une si belle sélection de courts métrages.

Vous pourrez retrouver prochainement sur notre site un article qui sera consacré à cette session de courts métrages.

14h00 : Starry Eyes


Starry Eyes de Kevin Kolsch et Dennis Widmyer (Etats-Unis - 2014 - 1h38 - Interdit aux moins de 12 ans)
À Hollywood, une aspirante actrice décroche une audition qui pourrait lui ouvrir les portes de la gloire... Ou de l’Enfer.

Le court métrage projeté avant la séance est La Liberté Gamin.

La Liberté Gamin (Tout public)
L’humanité s’éteint ; conséquence d’une catastrophe déjà bien lointaine. Un homme contemple avec mélancolie le soleil couchant et laisse aller ses souvenirs. Bon nombre de ceux qu’il connaissait sont morts. Parmi eux, il y a celui qu’il appelait Gamin.

Pays de production : France | Année de production : 2014
Réalisation : Thomas Creveuil, Sylvain Biard
Scénario : Thomas Creveuil, Sylvain Biard | Photo : Sylvain Biard
Musique : Lucas Fabiani, Louis-Ronan Choisy | Production : Eric Pellerin de Turckheim, Pascal Barbier
Interprètes : Louis-Ronan Choisy, Pierre Fabiani, Pierre Timaitre, Hélène Gras
Durée : 12 minutes
Avis : Le réalisateur est présent sur scène pour nous parler de son court métrage. Ce dernier a été réalisé en peu de temps avec peu de moyen. Le moins qu’on puisse dire et que cela se voit. Une usine désaffectée comme décor. Des combinaisons avec masque à gaz pour les deux personnages et une histoire inintéressante. Encore une fois, c’est dommage dans un court métrage de ne pas investir dans un bon scénario ou des bons dialogues quand on manque de moyens. Comme les acteurs ne sont pas non plus transcendants on se retrouve devant un court qui sera vite oublié.

Starry Eyes est un film qui parle d’ambition et de reconnaissance. Il se focalise sur l’envie de réussite d’une jeune actrice et les moyens qu’elle va mettre en œuvre pour arriver à ses fins.

L’actrice principale, Alexandra Essoe, incarne très bien son rôle et nous offre quelques prestations de haute volée. Par contre son rôle peu empathique et l’obligation du personnage d’abandonner progressivement ses sentiments créé une distance de plus en plus grande avec le spectateur qui finit par ne plus s’attacher à cette femme.
C’est un peu dommage car le protagoniste aurait gagné en puissance avec une meilleure balance sentimentale.

L’autre actrice que j’ai trouvée vraiment marquante est la très bonne Maria Olsen qui interprète une directrice de casting formidable. Son personnage est incroyable et l’actrice inquiétante à souhait, tout comme le producteur du studio de cinéma incarné par Louis Dezseran.

Après un début marquant et plein de tension et parfois drôle, le film s’enlise dans une certaine routine avant de connaitre un sursaut gore et efficace dans les scènes finales. Un peu trop tardivement pour en faire un grand film, mais suffisamment pour rendre l’ensemble plaisant à regarder.

16h30 : Court métrage français


C’est une session de court métrage inégale qui a été présentée. Il n’y avait pas de mauvais courts métrages ce qui est un soulagement en soi, car même court un mauvais film reste pénible à supporter. Mais il n’y en a qu’un dans la sélection qui m’a vraiment accroché et ce n’est pas l’un des gagnants Puzzle et Shadow mais La Maison de poussière que j’ai trouvé vraiment très beau et touchant.

Toujours est-il qu’on ne voit pas passer les 1h40 de la session et qu’on peut découvrir des œuvres originales.

Ombres, puzzle, insomnie, monstre, momie, trésor et souvenirs sont les mots clé d’une session dans laquelle ici aussi l’amour tient un rôle central.

Un grand merci à Erwan Chaffiot pour nous avoir offert cette sélection de courts métrages.

Vous pourrez retrouver prochainement sur notre site un article qui sera consacré à cette session de courts métrages.

20h00 : Spring


Spring de Justin Benson et Aaron Moorhead (Etats-Unis - 2014 - 1h49 - Interdit aux moins de 12 ans)
Une jeune tête brûlée quitte les États-Unis et part s’installer en Italie où il y fait la rencontre d’une "créature" de rêve...

Le film est projeté en présence des réalisateurs Justin Benson et Aaron Moorhead. Ces derniers sont montés sur scène pour nous interpréter un numéro de lancer de cerceau juste avant la projection de leur film Spring.

Leur explication de ce numéro est que si le lancer est réussi, les spectateurs aimeront le film, sinon ce ne sera pas le cas. Un lancer prophétique ? Spring a eu l’œil d’or du PIFFF 2014 décerné par le public.


Spring est une histoire d’amour entre un homme qui n’a plus rien dans sa vie et essaye de recommencer un nouveau départ et une femme fatale, surtout pour les lapins.

Si l’acteur principal, Lou Taylor Pucci, voulait vraiment le rôle et a lourdement insisté pour l’avoir, l’actrice principale, Nadia Hilker, a été recrutée sur Skype après qu’on l’ait conseillée aux deux réalisateurs. Ces derniers disent d’ailleurs avec humour en parlant d’elle : « quand elle est arrivée sur le tournage on s’est regardé (Justin et moi) et on s’est dit qu’on avait de la chance qu’elle soit une bonne actrice ». En effet le film portant quasiment exclusivement sur ses deux protagonistes, un mauvais acteur aurait ruiné l’ensemble.

Les personnes ayant assisté à la projection de The Battery l’année précédente pourront aussi retrouver Jeremy Gardner qui joue le rôle du meilleur ami du « héro ». Et le moins qu’on puisse dire est qu’il est toujours aussi déjanté.

L’histoire est simple mais se focalise sur l’évolution pour nous présenter un monstre multiforme et parfois horrible mais pas si terrifiant, le sujet du film n’étant pas l’horreur.

La très belle fin rattrape un peu les longueurs d’une histoire qui aurait mérité d’être un peu raccourcie pour avoir un impact plus fort.

Il n’en reste pas moins que Spring est une belle histoire d’amour originale qui fait passer un bon moment et réconcilie romance et genre, ce qui n’était pas gagné d’avance !

23h00 : Nuit invasion Extraterrestre

L’invasion des profanateurs de Philip Kaufman (Etats-Unis - 1978 - 1h55 - Interdit aux moins de 12 ans)
À San Francisco, deux agents des services sanitaires observent le changement de comportement de leur entourage. Une plante spatiale serait à l’origine de ces "métamorphoses"...

L’invasion des profanateurs est un film issu du roman de science-fiction de l’auteur américain Jack Finney paru en 1955 The Body Snatchers. Si le livre a pour l’instant connu 4 adaptations cinématographiques, les deux premières, dont le film de Philip Kaufman sont les plus réussies.

C’est une invasion extraterrestre sous forme de plantes qui remplacent sournoisement les humains dans leur sommeil. Les plantes sont finalement peu utilisées comme extraterrestres. On peut ajouter à la courte liste The Thing de John Carpenter ou sa préquelle (dont l’extraterrestre prend aussi l’apparence de ce qu’il assimile) ou des livres de Clifford D. Simak comme Les fleurs pourpres qui montrent des extraterrestres végétaux moins agressifs. Sans doute les plantes ou les graines ne sont-elles pas glamours ou terrifiantes. Mais il faut bien avouer que les films issus du livre The Body Snatchers sont impressionnants.

Celui de Philip Kaufman joue sur la paranoïa. En effet il est difficile de distinguer un humain d’une plante qui a pris son apparence à l’exception des sentiments que ces dernières n’ont pas. Plus le film avance et moins on sait qui est qui et cela jusqu’à une fin très marquante.

Un film qui malgré ses 36 ans n’a pas vieilli et fait toujours froid dans le dos.

Il commence aussi bien la nuit dans laquelle il ne faut pas dormir !

Invasion Los Angeles de John Carpenter (Etats-Unis - 1988 - 1h33 - Interdit aux moins de 12 ans)
Des extraterrestres infiltrés sur Terre se servent des moyens de communication humains afin d’étendre leur domination. La résistance doit s’organiser...

Des extraterrestres qui envoient des signaux et des messages invisibles pour forcer l’humanité à travailler et à ne pas se poser de questions. De plus ces derniers appauvrissent de plus en plus les classes moyennes pour mieux les asservir et en faire des esclaves modernes. Cela ne vous rappelle pas quelque chose ?

Franchement voir ce film 26 ans après qu’il ait été tourné est complètement glaçant et d’une actualité confondante. D’ailleurs pour paraphraser le titre original They Live et cela est terrifiant.

Onzième film du maître Carpenter, le film a été éreinté par la critique et n’est devenu culte que des années plus tard. Il n’en reste pas moins qu’il est toujours remarquable et redoutablement efficace. C’est aussi l’un des meilleurs films du réalisateur qu’il est plus que plaisant de voir sur grand écran.

Le Blob de Chuck Russell (Etats-Unis - 1988 - 1h35 - Interdit aux moins de 12 ans)
Une météorite contenant une entité biologique inconnue s’écrase sur terre. L’espèce humaine est menacée...

Disons-le tout de suite, The Blob n’a pas aussi bien vieilli que les autres films de la soirée, mais il reste toujours plaisant à regarder. Et le Blob lui-même n’a pas pris une ride.

C’est vrai que le principe d’une créature sans forme qui dissoud et avale tout ce qu’elle approche est bien efficace. D’autant que la créature peut se glisser dans tous les trous, grimper le long des murs et s’accrocher au plafond.

Par contre les personnages humains sont vraiment caricaturaux et font de temps en temps osciller le film vers le nanar.
Et vraiment, tirer des balles à partir de pistolets ou de mitraillettes dans un truc sans forme ? Cela sous la juridiction de savants avec une super intelligence. C’est franchement brillant comme idée !

Bref le film fait plus rire que frémir et cela tombe bien après deux films paranoïaques et pas drôles.

Killer Klowns from Outer Space de Stephen Chiodo (Etats-Unis - 1988 - 1h38 - Interdit aux moins de 12 ans)
Des extraterrestres-clowns surarmés posent leur chapiteau volant (!) dans une tranquille bourgade américaine et commencent leur invasion.

Vous avez lu le résumé du film, vous avez donc compris qu’on ne se trouve pas dans un film d’un sérieux inébranlable. Killer Klowns from Outer Space se penche plutôt sur une invasion invraisemblable comme nous l’annonce dès le générique d’ouverture la très bonne chanson titre du film. Plus récemment on pourrait aussi citer Mars attaque de Tim Burton, Mars à table de John Paizs et Zebraman de Takeshi Miike.

Ces clowns sont donc mortels et se sont arrêtés chez nous pour transformer les humains en barbe-à-papa géantes qu’ils stockent dans leur vaisseau spatial / chapiteau de cirque.
D’ailleurs le réalisateur fait preuve de beaucoup d’imagination dans la mise à mort des pauvres humains. Celle de l’ombre est fort bien trouvée.

Killer Klowns from Outer Space est un bon film pour finir une nuit au cinéma qui a été l’une des plus réussie à laquelle je suis allée.


Conclusion


La journée a été longue (20 heures) mais riche en projections. Ces dernières ont permis de découvrir des courts métrages parfois très bons, des films un peu longs mais intéressants et surtout une nuit de folie avec 4 films superbes.

Courts métrages, ambition, secte, monstre, plantes, manipulation, blob et clowns : une journée riche en monstres en tout genre mais dans laquelle l’amour tire son épingle du jeu.

- SITE OFFICIEL




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